Quand j’avais 40 ans, je trouvais atrocement vieux les gens de 60 ans et plus. J’osais affirmer que leurs propos passéistes flirtaient avec le radotage. Dans le confort, avec leur passé, ils ignoraient que le monde avait changé. Je souhaitais qu’ils s’occupent à autre chose. Qu’ils nous laissent toute latitude à bâtir le monde futur. Que de choses absurdes peut-on dire à cet âge ? Surtout, quelle vision négative peut-on propager sur la vieillesse, cette vieillesse qu’on atteint 25 ans plus tard ?
Maintenant que j’ai 71 ans, je trouve les jeunes de 40 ans, bien jeunes. Les 30 années qui me séparent d’eux sont pleines d’un savoir qui leur fait défaut. Je prêche évidemment pour ma paroisse. Le radotage dont ils nous affublent est en fait un passé, un passé fécond qui s’exprime et conseille ; là où l’on puise la sagesse. Est-ce que le monde a changé ? Dans les faits, seul l’environnement de l’homme s’est transformé ; mais pas l’Homme lui-même. Il est toujours le même. Si complexe que nous ne vivrons jamais assez vieux pour en saisir toute sa complexité. Les connaissances qui viennent avec les années aident à nous y retrouver un tant soit peu.
En somme, j’aborde ce sujet pour nous inciter à célébrer la vieillesse. À 40 ans, on devrait voir la vieillesse comme un avenir prometteur de sa vie auquel on aspire. Hélas, Lire la suite →