UNE SOCIÉTÉ OÙ LES CITOYENS VIVENT À VISAGE DÉCOUVERT.

À propos d’une femme voilée d’un niqab devant un tribunal, la Cour suprême n’a pas vraiment tranché !  Elle a plutôt erré.  Quatre juges sont en faveur, mais concèdent à un juge de première instance d’en décider autrement selon certains critères.  Deux autres juges sont en défaveur, mais concèdent à un juge de première instance d’en décider autrement selon certains critères.  Un dernier juge dissident est en faveur du port du voile pour toutes raisons religieuses.  Je me suis farci l’extra- long jugement du tribunal pour découvrir que de hauts juristes ne peuvent faire l’unanimité sur cette question.  Comment la société peut-elle, elle, la faire.

Le port du niqab, ce voile qui cache le visage, est invoqué pour satisfaire des raisons religieuses.  Je n’arrive pas à donner mon aval à ce point de vue.  J’ai déjà circulé dans un petit village musulman où 25% des femmes portaient le niqab, donc à visage couvert.  Toutes les autres portaient un voile, mais à visage découvert.  Toutes ces musulmanes adhéraient aux mêmes principes religieux, le même Coran.

Le Cheick Mahommet Toutani,    le grand imam d’Al-Azhar, l’université de l’islamisme mondial située au Caire a ordonné en 2009 que les élèves ne portent plus le niqab et doivent découvrir le visage dans l’institution pour des raisons sécuritaires.  Il a statué que « le niqab ne relève pas de la religion, mais de la tradition, car cela ne représente aucun rituel religieux et aucune obligation religieuse ».  Il a même statué que « ce n’était que tradition culturelle, selon certaines parties du monde.  Dans plusieurs régions, on portait le niqab avant la venue du Coran, donc une tradition culturelle et non religieuse qui a perduré à l’intérieur des traditions de plusieurs clans familiaux devenus musulmans ».

Voilà pourquoi j’ai écrit plus haut que la Cour Suprême a erré.  Pourquoi les juges n’ont-ils considéré le port du niqab que sous son aspect dit religieux ?  Nulle part dans le jugement, il n’est question de traditions culturelles. Seules des considérations de libertés religieuses garanties dans la Constitution ont prévalu.  Même si l’équité d’un juste procès y a aussi été placée sur un pied d’égalité.  Mais la nature de la tradition culturelle dite laïque, telle que proclamée par des autorités musulmanes, n’a pas été apportée pouvant exclure la clause de la liberté religieuse.

En France où on a exclu les visages couverts dans les édifices publics, de nombreux imams ont soutenu cette décision pour les mêmes raisons du Cheick Toutani, citées un peu plus haut.  Je ne passerai pas sous silence la révolte des intégristes dans ces pays qui évoquent que tous les aspects de la vie des musulmans sont religieux.

Pourquoi une société comme la nôtre ne peut-elle attendre de ses habitants qu’ils ne vivent obligatoirement qu’à visage découvert ?  Tout le corps, et particulièrement le visage, est un instrument d’expression.  Tout masque ou voile est un écran, qui isole.  Qui s’y cache pour tromper les autres ?  Ou pour initier des desseins criminels comme les Anonymes qui brisent les vitrines lors des manifestations légitimes ?  Même l’anonymat des réseaux sociaux s’apparente à un masque qui cache l’identité réelle de celui ou celle qui proclame son droit à s’exprimer.

Pourquoi un État comme le nôtre ne légiférerait-il pas pour obliger le visage découvert en toutes circonstances et en tous lieux pour des raisons de sécurité ?  Aucun masque sur toute la place publique.  Des permis et des règles pourraient être émis pour des bals masqués et pour l’Halloween.  Sinon les gens masqués seront présumés nourrir des desseins malhonnêtes ou criminels.  Les voiles de tout acabit font partie de la nomenclature, incluant les motifs dits religieux.  À ce propos, si nos règles de vie nuisent à la pratique de traditions incompatibles, ne serait-ce dans l’ordre des choses que ces individus choisissent une autre société plus permissive à la pratique intégrale de leurs rituels ?

Les juges de la Cour Suprême n’auraient pas accouché d’un jugement alambiqué où ils ont erré, créant un précédent qui rendra toute décision future anticonstitutionnelle.  C’est l’incohérence qui prévaut dans un pays où les législateurs, nos députés, ne font pas leur travail et n’adoptent pas les lois adéquates.  Laissant à la magistrature de prendre la relève avec un résultat aussi absurde.

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