LA GRATUITÉ UNIVERSITAIRE, prélude à bien des contraintes.

Il en a l’habitude !  Quand Jacques Parizeau a clamé qu’il favorisait la gratuité scolaire, il y a eu les applaudissements de la part des tenants de cette option et des hurlements de la part de ceux qui s’y opposent.  Plusieurs l’on traité de belle mère.  D’autres, de p’tit vieux radoteur qui devrait se taire et se reposer peinard d’ici la fin.  Combien l’ont écouté et on tenté de comprendre son raisonnement au-delà de la manchette ?

J’ai beaucoup de respect pour ce grand économiste qui a voué sa vie à l’enrichissement du Québec.  Il a été au cœur de toutes les grandes décisions qui ont propulsé le Québec vers la prospérité dont nous avons joui et dont nous jouissons aujourd’hui.  Cet homme ne radote pas, il parle, nourri par une expérience accumulée, des réalisations nombreuses et par un savoir à nul autre pareil.  Le privilège d’être vieux !  Ne doit-on pas honorer sa sagesse issue d’une longue vie féconde ?

J’étais là à ses débuts et je n’ai pas toujours partagé ses vues.  Mais, quand il s’exprime, je l’écoute et je réfléchis.  Cet homme sait de quoi il parle.  Quand il affirme qu’il faudrait d’abord décider dans un premier temps du modèle d’éducation que nous souhaitons et que, seulement dans un deuxième temps, nous devrions étudier la façon de le faire et de le financer.  Il a raison !  Il pointe les états généraux dont l’orientation laisse perplexe plus d’un.

Quand il dit que seuls ceux qui ont les aptitudes et les capacités devraient avoir accès à l’université, et que des contraintes seraient nécessaires.  Il a aussi raison !  En fait, c’est tout le réseau de l’enseignement, de la maternelle à l’université, qui est à repenser.  Au tout début, le rapport Parent souhaitait la gratuité scolaire partout. Mais un si grand nombre de mandarins ont tout biaisé.

Je suis de ceux qui prônent une contribution des usagers de l’Université.  L’universalité et l’accessibilité profitent à trop de personnes qui ne le méritent pas.  Pourtant, l’approche de Jacques Parizeau me rend plus sympathique à la cause de la gratuité.  Eh bien oui !  Il faut bien ramollir.  Je ne souhaite pas une université style Bar Ouvert, c’est-à-dire accessible à tous, cancres et bollés.  L’université doit être un cénacle, la maison du haut savoir et de l’apprentissage des grands cerveaux de notre société.  Une université doit permettre à l’excellence de triompher dans toutes les sphères.  Notre société a besoin de chérir ses cerveaux pour nous aider à construire.  L’université ne peut être un choix pour tous, mais un privilège aux cerveaux les plus développés de notre peuple.  L’accessibilité aux tenants des notes fortes trouvera toujours facilement des sources de financement.  Jamais, un doué ne doit être privé de son accès pour une question monétaire.  Avec cette contrainte, la gratuité sous différentes formes m’apparait plus acceptable.  Mais encore, faut-il faire ce choix.

La gratuité pour l’accessibilité générale a le défaut d’uniformiser par le bas.  À permettre aux faibles d’atteindre un diplôme qu’ils ne méritent pas.  L’Histoire en a fait la démonstration.

Ceux qui pointent la Norvège comme un exemple oublient de souligner leurs contraintes.  Il y a la contrainte des notes élevées.  J’arrive d’un court séjour en Norvège pour constater que la capitale, Oslo, est la ville la plus chère au monde.  Que la taxe à la consommation est de 25% sur tous les produits et services.  Qu’on m’a raconté qu’il y a un service militaire ou social.  Tout se paie d’une façon ou d’une autre.  Les prêts et bourses sont aussi disponibles pour assumer le coût de la vie.  La réussite scolaire se faufile parmi les exigences.  La gratuité ne doit pas simplement faire porter le fardeau aux autres sans un minimum de contraintes.

Une telle approche apporte son lot de contingences.  C’est tout le système d’enseignement, en aval, qui attire l’attention avec ses multiples problèmes.  Les influx monétaires improductifs doivent être rapidement redirigés vers d’autres priorités. Déjà, à la maternelle, on décèle les comportements déficients des enfants qui peuvent être corrigés durant le primaire.  À la condition expresse d’investir dans un personnel de ressources suffisant !  Ce sont les niveaux subséquents qui en profiteront jusqu’à l’université.  Qu’on retarde l’implantation de la pré maternelle pour injecter cet argent au primaire.  Avant d’allonger la structure !  Puis tous les diplômes intermédiaires doivent aussi être valorisés. Les métiers continuent d’avoir la faveur des jeunes. Voilà une orientation entre autres qui susciterait des répercussions futures sur les études supérieures, dont l’université.  Qu’on s’attarde aux problèmes en aval et la gratuité coulera de source. Mais de grâce, donnons à nos universités les moyens pour atteindre l’excellence et même plus.  Merci Monsieur Parizeau de participer au débat, ne serait-ce que pour faire réfléchir.

Comme le sujet est d’actualité, vous qui lisez ce texte avez certes des nuances à apporter ou une divergence.  Pourquoi ne pas laisser un commentaire ?  Nous serons plusieurs à vous lire.

 

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2 réflexions au sujet de « LA GRATUITÉ UNIVERSITAIRE, prélude à bien des contraintes. »

  1. Bonjour, vous avez bien raison, et M’,Parizeau, aussi ,suivre des grandes études ce n’est pas pour tout le monde, il y en a qui en a qui en ont les moyens, et mental et pécuniers, l,’université c’est b ien beau avoir des diplômés c,’est bien beau aussi,mais il en faut des gens de métiers, cela me fait penser quand j’étais plus jeune, les filles et les fils de médecins, de notaires, d’avocats méprisaient les filles et les fils d’ouvriers,et cela n’a pas l’air d’avoir changé,,,pourquoi ?merci lise.

  2. Bravo à M. Bérubé, je suis tout à fait en accord avec vous, les gens devrait ne pas avoir peur de dire leurs âges et l’assumer. Moi j’aurai 65 ans dans quelques mois et je l’assume très bien et j’ai laissé venir mes cheveux blancs. Je déteste les gens qui se rajeunissent, donc je fais maintenant partit des p’tit vieux iii.
    Une bonne journée à vous

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