L’HUMOUR QUÉBÉCOIS EST-IL À SON APOGÉE ?

Le besoin de rire a toujours fait partie de nos cultures.  Mais au Québec, on l’a élevée au niveau d’une industrie.  Nous en sommes devenus de grands consommateurs.  Nous semblons avoir plus besoin de rire qu’ailleurs comme une thérapie de masse.  Voilà une belle étude pour sociologue, anthropologue et psychiatres.  Mais nul n’est besoin d’études pour faire un constat.

 Faites le calcul !  Combien d’émissions d’humour, de drôleries à la télé chaque semaine ?  Combien d’humoristes tiennent le haut du pavé des talk-shows et des jeux-questionnaires ?  Combien de films versent dans la comédie dans les salles de cinéma ?  Combien de tournées d’humoristes et spectacles comblent les salles au Québec ?  Combien de coffrets DVD de spectacles d’humour font la queue sur les présentoirs ici et là ?  Combien de pages de journaux et magazines sont consacrées aux humoristes ?  Combien d’humoristes tiennent la barre des émissions de radios ?  Et que dire de l’impact du festival Juste pour Rire à la suite de son grand évènement, de ses multiples galas, revues et pièces de théâtre. Sa venue est certes l’élément clé.  D’ailleurs un rejeton, le Grand rire, est né à Québec.  Les grands galas de remises de prix doivent devenir une prestation d’humour sinon la cérémonie fera face à un bide.  Le Québec ne jure que par le hockey et le Canadien.  Mais aussi par la comédie, l’humour.  Même pendant le célèbre lock-out, il ne fut question que de hockey.  Un sondage sur ses préférences au cinéma québécois inscrit les comédies au sommet du palmarès.

En 1968, le premier Bye-bye de fin d’année ne durait qu’une demi-heure ; une simple attente avant le Nouvel An.  Quarante-quatre années plus tard, il est devenu l’émission phare, le rendez-vous annuel de l’humour corrosif d’une durée d’une heure et demie.  Une émission louangée et critiquée comme un événement longtemps après sa diffusion.  Comme je le fais moi-même ici en février.  Une émission qui n’a de cesse de se renouveler pour rester à flot.  Au début, nous étions rivés à l’écran pour notre dose annuelle d’humour.  Maintenant, nous sommes toujours à l’écran en espérant y découvrir les nouvelles trouvailles. Aujourd’hui, nous sommes ensevelis sous l’humour tel que démontré au début de ce texte. À tel point que je me demande si ce n’est pas trop.  Si l’indigestion n’est pas au programme au prochain tournant.  Ou si on n’atteint pas bientôt un niveau de banalisation.  Déjà, on voit que les nouveaux humoristes tendent vers les jurons, les histoires de cul pour susciter l’intérêt.  Les histoires drôles ont de tous les temps fait partie de toutes les cultures. Il y a toujours eu des comiques dans les bars et clubs de nuit.  Comédies et burlesques ont toujours eu pignon sur rue. Il fut un temps au il n’y en avait que pour les chanteurs.

Dirons-nous dans un futur qu’il n’y en avait que pour les humoristes.

Ils remplissent des salles de 700 à 1000 sièges pendant une tournée dans tous les recoins du Québec qui dure aisément un an et demi.  Le prix des billets est à la hausse et les frais de décors et autres minimes.  C’est le métier de l’heure pour s’enrichir. Pour l’instant, ils prennent une large place et font accourir les foules au détriment du chant, de la musique, de la danse, du cinéma, du théâtre, du cirque.  Quelle sera la prochaine phase du rire pour entretenir cette industrie ?

Le Bye-bye a innové télévisuellement avec l’apport de la nouvelle technologie aux effets époustouflants.  Tout comme dans les galas de remise de prix.  Probablement, une nouvelle piste d’humour pour la télé.  Et que dire de super spectacles qui pourraient réunir tous nos arts de la scène dans un style de revue music-hall modernisé faisant appel à la nouvelle technologie. Le Moulin à images a aussi ouvert une piste.  Nous excellons dans chacun d’eux.

Il nous reste qu’à profiter du moment créatif en souhaitant que la nouvelle génération renouvelle ces acquis pour nous étonner encore.

Et vous qui lisez ces lignes quel est votre constat ? Comment expliquer ce phénomène ?

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Une réflexion au sujet de « L’HUMOUR QUÉBÉCOIS EST-IL À SON APOGÉE ? »

  1. Il faut bien constater qu’au Québec, l’humour est roi. Nous avons les meilleurs humoristes et l’existence de l’école de l’humour y est sûrement pour quelque chose. Je suis de celle qui apprécie beaucoup et je crois vraiment que rire est une bonne thérapie…d’ailleurs on l’utilise pour aider les malades…et ça marche alors pourquoi s’en priver. Comme les galas sont présentés à la TV, ça permet à tous d’en profiter sans crever le budget. BRAVO…parce que les sorties ne sont pas à la portée de tous…J’espère que nous ne feront pas d’indigestion d’humour et qu’il n’y en a pas trop…J’avoue que durant la période des Fêtes…s’il n’y avait pas eu toutes ces émissions d’humour, j’aurais trouvé le temps long. Je suis persuadée qu’il y a des moments où il faut être sérieux…le reste du temps …rions , c’est bon pour la santé et ça nous garde jeunes…signé: DOUDOU

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