18 septembre 2024
Je suis étonné de constater comment la colonie de langue française du Québec tolère et même adhère à de nombreux accrocs à cette langue qu’elle souhaite tant sauvegarder. J’emploie à bon escient le mot « colonie ».
Pourquoi ne pas dénoncer l’incorporation des deux voyelles O-O qu’on retrouve prsqu’exclusivement dans la langue anglaise et qui se prononcent « OU ». Je pense en premier lieu au mot «TATTOO», prononcé « TATOU » par tous ceux qui se font graver des dessins sur le corps, surtout sur les bras. Nos bons Québécois de langue française emploient le mot anglais qui se prononce TATOU au lieu du joli mot français TATOUAGE. En fait, on assassine le mot français, on le remplace. Voilà un anglicisme qui triomphe au détriment de notre langue.
Depuis mon enfance, la prononciation des deux O-O apparaît comme une difficulté inhérente, surtout dans le mot ZOO, car le mot s’est faufilé dans tous les dictionnaires français. On doit donc le prononcer ZO-O en français et non ZOU comme les Anglais le disent. En général, au Québec, on a choisi hélas sans encombre la prononciation anglaise. J’ai curieusement toujours ressenti un malaise avant de le prononcer à la française.
Dans les cuisines de nos restaurants, on utilise plus souvent le mot COOK, prononcé à l’anglaise en « OU » soit COUK à la place du mot bien français de CHEF. Doit-on croire que le mot CHEF agonise ? Le mot COOK s’est immiscé dans notre langue puisqu’on a inventé le mot pseudo-français de COOKERIE en prononçant les deux voyelles OO avec le son anglais OU.
Et l’anglicisme COOL (coul) pour signifier décontracté qui, malgré tout, a trouvé une place d’honneur dans plusieurs dictionnaires.
Pourtant, il y a des mots bien français avec deux O, où on les prononce aisément soit O-O, comme dans les mots cOOrdonner, coordination, coordonnateur, coordonnées, coopération, coopérative et cooccurrence, et coopter.
Mais, je refuse de me laisser séduire par une station de télévision bien francophone du Québec qui ose indûment « traficoter » la langue française.
Un pseudo-génie du markéting de la compagnie BELL a inventé et accolé à la nouvelle station le mot NOOVO (avec deux voyelles O,) mot prononcé à l’anglaise par les annonceurs soit NOUVO, ce qui sonne comme le mot français NOUVEAU.
Alors que la station bien francophone devrait correctement prononcer son nom à la française comme suit : NO-OVO. Ou alors écrire NOUVO.
Mais non, on invente un nom étrangement anglophone pour la station francophone du Québec dont la prononciation imposée par la compagnie sonne comme un mot français. Une autre situation où les voyelles O-O engendrent un malaise. La glorieuse compagnie BELL, en achetant une compagnie culturelle du Québec, s’est immiscée dans l’art de dénaturer la langue française.
Pendant ce temps, comme je l’écrivais au début du texte, la colonie de langue française du Québec tolère cette allégorie désagréable par un silence complice.
Claude Bérubé