BOUCAR DIOUF, un grand universitaire qui a choisi l’humour intelligent.

28 septembre 2024

J’ai assisté à plusieurs spectacles de BOUCAR DIOUF. Cet universitaire diplômé en biologie marine, en océanographie et en plusieurs sphères de connaissance de l’être humain, sait nous transmettre son savoir par son talent d’humoriste drôle et intelligent.

Imaginez qu’il trouve moyen d’expliquer les spermatozoïdes en utilisant nos expressions populaires québécoises qui ont capté son observation pertinente de notre culture. Ça ne l’empêche pas, entre autres choses, d’écrire des livres sur l’histoire de l’alimentation.

Je souligne ici que je rapporte les propos via ma mémoire défaillante d’un homme de 83 ans. J’espère rapporter avec justesse le sens de la discussion.

À l’émission « DANS LES MÉDIAS » à Télé-Québec, l’animatrice MARIE-LOUISE ARSENAULT recevait, la semaine dernière, Boucar Diouf, qui est toujours un invité en or pour une discussion de fond.

Mais cette entrevue devint un moment confrontant quand l’animatrice, reconnue pour ses questions sans complaisance qui déstabilisent ses invités, aborda la question clivante de l’immigration.

Boucar Diouf précisa ipso facto qu’il refuse catégoriquement ces entrevues, quand on décide de le camper comme porte-parole de l’immigration.

« Quand j’arrive dans les médias et que les gens décident de me camper comme immigrant, juste comme un immigrant et qu’il me faut que je parle des réalités de l’immigration, je refuse. Je ne suis pas un représentant de ce sujet. ».

Je mets un bémol sur l’exactitude des mots que j’emploie pour écrire le texte concernant cet entretien, car ma mémoire est souvent lente à se manifester. Donc je poursuis mon propos.

L’animatrice ajouta ces propos : « Revenons au fait que vous êtes l’un des seuls immigrants, d’origine africaine, Sénégalais, à prendre la parole ouvertement dans plusieurs médias. Est-ce que ça ne vient pas avec une responsabilité supplémentaire ? C’est une expérience que vous avez connue, l’immigration. Ils ne sont pas nombreux qui en parle. Il faut reconnaître que c’est un sujet très important à l’heure actuelle dans la société. »

Et Boucar Diouf de répondre: « Je l’aborde aussi, mais c’est que chaque fois que les gens me voient et m’invitent, je suis obligé de parler d’immigration. Je me dis, quand est-ce que je vais m’en sortir ? C’est un sujet qu’il faut parler avec délicatesse. Ça commence avec l’intégration qui vient avec l’amour. »

« Pourquoi est-ce que ça devrait venir avec une responsabilité supplémentaire comme vous dites ? Je peux aborder tellement de points de vue sur tant de sujets. Je représente de nombreux points de vue. Je veux m’amener ailleurs. On peux-tu parler d’écologie ?».

L’invité continua : « Je refuse, dit-il, parce que je ne suis pas que cela. Je suis un biologiste québécois bien intégré, détenteur d’un doctorat en océanographie de l’Université du Québec à Rimouski. 16 ans à Rimouski et Gaspé. Je suis aussi un animateur sur l’alimentation, un humoriste et un auteur qui aime vulgariser la science sur scène, à la radio et à la télé. Quand on parle de conception systémique, c’est de ça qu’on parle ».

« Il n’y a pas de racisme systémique, mais rationaliste. Quand on m’invite, ça c’est systémique. »

Après qu’il eut remis à sa place l’animatrice de l’émission, cette dernière, Marie Louise Arsenault, poussa son arrogance en insistant à garder le cap de l’entrevue sur le même sujet, soit l’immigration.

Boucar Diouf en profita donc pour raconter l’histoire malheureuse de son ami Mamadou.

Je vous le rappelle, j’écris cette histoire avec quelques imprécisions dues à ma vieille mémoire.

Donc Mamadou, après des études universitaires en mathématiques avancées en France, soit un doctorat, et avec aussi une petite famille dont deux jeunes enfants, choisit de poursuivre une carrière en Amérique du Nord, surtout dans la partie française comme le Québec qu’il sait hospitalier.

Hélas, les universités québécoises ne lui ouvrirent pas leurs portes. Non plus les CÉGEPS renommés, bien cotés, et situés dans de beaux secteurs. Malgré ses études de haut niveau dans des universités françaises, il ne fut accepté que dans une école secondaire reconnue pour ses difficultés académiques, sise dans un quartier sous-développé et sans un salaire convenable.

Précisons que ses deux enfants n’eurent accès qu’à des écoles fréquentées par des élèves bardés de problèmes scolaires et sociaux. Ce qui détermine les amis que ses enfants vont avoir.

Et voilà le paradis hospitalier de l’Amérique française et le pays de rêve pour une famille qui venait apporter un haut savoir et une participation de qualité à notre société. Voilà une perspective de l’immigration racontée par Boucar Diouf.

Pour changer la trajectoire, l’animatrice proposa le conflit Israël-Palestine. Boucar déclara «  qu’Israël avait le droit de se défendre après l’attaque du 7 octobre. Le Hamas a commis un crime horrible. Mais Benjamin Netanyahou, le président d’Israël, a outrepassé sa riposte en semant la terreur, massacrant les enfants et dévastant en un champ de ruines la bande de Gaza. Les Palestiniens ont le droit d’exister, mais Israël aussi.

Il ne s’esquive pas, répond sans détour, avec nuance et intelligence et sans chercher à faire du spectacle.

Cela explique pourquoi il est, sans conteste, une des personnalités publiques

Claude Bérubé.

 

 

préférées des Québécois.

Claude Bérubé

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