La « diversité » est-elle loin de nous façonner un meilleur pays ?

La mode vient de lancer le terme de « la diversité » au premier rang du développement de notre société. Si l’on remet son éligibilité en cause, on devient aussitôt « raciste », soit l’accusation la plus lapidaire que je connaisse.

Le gouvernement fédéral sous la houlette de Justin Trudeau a abandonné le terme du « multi-culturalisme » pour s’approprier celui de la « diversité ». Trudeau veut créer un Canada où les multiples cultures immigrantes peuvent s’y établir et conserver leurs acquis d’origine, à condition de parler la langue soit française ou soit anglaise. Ce concept donnera au Canada l’allure d’une courte- pointe culturelle. Courte pointe formée de ghettos ! Voilà le multiculturalisme canadien !

Le Canada peut difficilement se distinguer avec une identité culturelle originale et spécifique à cause de l’influence émanente des États-Unis. Faute d’une identité bien canadienne, Justin Trudeau préconise une immigration massive pour pallier cette absence. Bienvenue dans le multiculturalisme, et la diversité.

Contrairement à la province du Québec où résident 85% des francophones du Canada qui ont développé, grâce à une langue commune, une vie culturelle distincte sur l’ensemble du territoire. La présence de cette culture distincte française ne peut pas s’épanouir en côtoyant le multiculturalisme qui ne peut que créer un affrontement, ce qui se passe actuellement et signifie que ce dernier  n’est donc pas le bienvenu.

Au Québec, on y invoque davantage un « inter-culturalisme » où les nouveaux immigrants chercheront plutôt à s’intégrer à la culture dominante française. En retour, les francophones dominants se laisseront séduire par certains aspects de ces multiples cultures du monde en intégrant ces dernières à la leur.

Ne serait-il pas plus opportun d’aborder alors ce concept par le terme de « métissage»? C’est en privilégiant les relations et les unions, comme les mariages, entre les différentes cultures que l’inter-culturalisme prend sa forme.

J’ai déjà écrit dans un blogue précédent un texte où je propose le « métissage » comme la solution au Québec. Évidemment, le profil de la nation québécoise, telle qu’on le connaît aujourd’hui, se modifiera au fil des ans. Manifestement, cette nouvelle société québécoise mixée existera sur l’ensemble du territoire : loin des ghettos générés par le multiculturalisme ! Même la langue française se colorera avec tous les ajouts issus des multiples langues.

Cette fusion amicale donnera naissance sans aucun doute à l’efflorescence de la langue et la culture dominante. Elles hériteront sans contexte de la contribution de l’inter-culturalisme. L’Histoire de toutes les langues et cultures depuis des siècles en est une de métamorphose et d’évolution.

Je crains que la diversité, qu’on invoque si allégrement, soit l’image du multi-culturalisme. On peut bien y invoquer le bon voisinage des multiples ethnies. À la lumière des conflits de mauvais voisinages qui pullulent autour du globe en ce moment, les luttes de pouvoir finissent toujours à nourrir la soif de domination entre les ethnies. Et cela depuis aussi longtemps que le début de la civilisation !

Parlant de diversité, il suffit de constater que, déjà, au Québec,  au cœur de certaines offres d’emplois, on exige uniquement des postulants des minorités (visibles par surcroît), en excluant, en toutes lettres, les blancs majoritaires. Et cela de la part même d’une université, ainsi que d’une ville et j’accentuerais d’une grande entreprise ! Malgré qu’un blanc de la majorité francophone ait une compétence supérieure. Dans le seul but d’augmenter la diversité au sein de l’université, de l’entreprise ou des conseils d’administration !

J’y vois une noble intention d’ouvrir les portes aux minorités issues de l’immigration, mais j’y vois aussi une discrimination à l’égard des Québécois d’origine.

Les Québécois se sont battus intensément depuis quelques décennies pour obtenir des emplois importants dévolus aux colonisateurs que furent les Anglais. À peine arrivés à atteindre leurs objectifs, grâce à des efforts épiques, on se permet de reléguer des Québécois à des emplois marginaux.

On oublie trop facilement que les Québécois francophones sont aussi une minorité au sein du Canada et de l’Amérique. La diversité telle qu’elle nous est présentée met sur un pied égalitaire les minorités immigrantes et l’autre minorité canadienne qui compose 85% de la population au Québec.

Je vous propose au cours d’une soirée à la télévision de bien compter le nombre de Noirs et d’Asiatiques qui paraissent surtout dans les publicités, mais aussi dans la fonction de reporters aux nouvelles et dans les émissions dramatiques originales et américaines. Vous découvrirez combien ils sont inéquitablement nombreux. Si la télévision est le reflet de la société, elle n’est plus le reflet de ma société. Peut-être la société multi ethnique du quartier Côte des neiges ou de celui de Montréal-Nord ! À cela s’ajoute l’importance justifiée mais immodérée qu’on apporte à la cause des autochtones. Si on y voit une goutte de racisme dans ces propos, j’invite le lecteur à bien terminer ce texte.

Bien sûr, la diversité a sa place. Cependant, elle a une place qui dépasse celle de la société dominante, celle de la minorité francophone qui a le défaut d’être majoritaire sur un coin de territoire au cœur d’un immense pays. Il faut s’interroger.

Je me permet de rêver encore ! Si les nouveaux arrivants se métissaient, s’intégraient à cette culture et à cette langue de la francophonie, nous évoluerions ensemble, ce que ne permet pas la diversité multi-culturelle.

Il y a pourtant de grands pays qui ont bâti, au cours de leur longue Histoire, de prestigieuses nations sans multiplier la diversité des cultures tout comme le Japon, la Chine, le Vietnam, la Suède, la Norvège, l’Écosse, l’Espagne, le Portugal, le Maroc, l’Australie et combien d’autres.

Pierre-Elliot Trudeau a réussi à faire inscrire dans la constitution du Canada, en 1982, le multi-culturalisme au détriment du peuple fondateur : les Français. Aujourd’hui, on parle de multi-culturalisme et de diversité, mais, statistiques en main, du déclin de la langue française et de sa culture.  

De fondateur du pays, la francophonie est devenue une culture intégrée à cette diversité, à ce multiculturalisme dans la constitution de 1982. La langue anglaise qui s’épanouit sous le soleil du globe et du Canada contribue au flétrissement de la langue française.

Ma seule espérance se prélasse dans « l’inter-culturalisme »,  dans le « métissage », où la langue française et sa culture évolueront avec l’apport de celles des nouveaux québécois pour enfanter une langue plus québécoise qui survivra à l’anglicisation parce que tous les habitants du territoire la parleront.

Bien sûr, je loge à l’espérance.

Vous pouvez vous exprimer dans l’espace qui suit. Elle est là pour ça.

 

 

 

 

CLIQUEZ ICI pour retourner à l'ACCUEIL.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *