À la fin d’un repas, j’additionne les deux taxes du repas qui totalisent tout juste 15% et j’ajoute le pourboire qui aussi compte pour 15%, soit des arrhes de 30% en surplus du prix de mon repas. Va pour les taxes. Mais, je tique sur le pourboire parce qu’on m’a apporté l’eau, pris ma commande et servi mon assiette. Et dire qu’on m’invite plus fréquemment à consacrer dorénavant 20% pour le pourboire. Pourquoi ?
Depuis les nombreuses années de ma vie, j’ai assisté à l’évolution du pourboire. Je me souviens de ce temps où je laissais la petite monnaie laissée après le paiement de ma facture. Il est évident que le serveur n’y voyait pas là son salaire, mais un complément pour boire une bonne bière en compagnie de ses confrères sans hypothéquer son salaire,
Que de chemin parcouru depuis ces années ! Il y a peu de temps, nous accordions déjà un 10% de la facture à titre de pourboire. Et voilà que maintenant on contribue au moins 15%, si ce n’est 20% pour le pourboire en reconnaissance du service qui nous est rendu. Ce n’est plus la contribution pour boire une bière, mais bien une large partie du salaire du serveur, si ce n’est le salaire en entier.
Je ne comprends toujours pas pourquoi je dois assumer le salaire du serveur. Je ne comprends toujours pas pourquoi l’employeur, je pense évidemment au restaurateur, ne prend pas à sa charge le salaire de son employé comme dans tous les autres types d’entreprises.
Quand je magasine des meubles, je n’offre pas de pourboire à cet employé qui consacre beaucoup de son temps à me servir. Ce salarié reçoit une rémunération de base et probablement des émoluments de 10% ou 15% sur le montant de la facture. Une commission, dit-on ! Dans certains commerces où les factures sont élevées, ladite commission s’impose souvent comme la rémunération entière.
Mon dû est alors exclusivement le total de la facture en plus des taxes. Bien souvent sans les taxes lorsque le commerce les assume. Point à la ligne. Pas de pourboire et pourtant le service est généralement plus qu’adéquat.
Pourquoi le restaurateur ne prend-il pas en charge la rémunération de son employé ? Comme tout bon employeur ! Quitte à hausser le prix du repas à sa valeur réelle.
D’autant plus que je choisis un restaurant pour la qualité du menu et non du service. Si l’envie de déguster un sandwich à la viande fumée me tiraille, je choisirai le restaurant qui me proposera le meilleur sandwich. Ou encore le restaurant qui me proposera un « menu de classe » qui sortira de sa cuisine. C’est le CHEF et ses aides qui devraient recevoir ce pourboire, s’il y a lieu. Quelques rares restaurants ont adopté le partage du pourboire. Belle initiative. Cependant, encore là, je dois laisser un pourboire. Pourquoi ?
L’employeur devrait rémunérer ses employés selon la méthode qui lui sied, selon le marché ou la méthode qui lui convient. Comme toute entreprise qui soigne sa réputation.
Je sais que cette rémunération fera hausser le prix des aliments affichés sur le menu. Mais au total, je ne débourserai pas un centime de plus puisque le pourboire pour le service trônera par son absence. Que le restaurateur prenne à son compte la responsabilité du juste traitement de ses employés et non le client.
De cette façon, l’employé paiera la juste contribution de ses impôts et recevra en retour tous les avantages reliés et mérités par le travail bien fait. Il est faux de croire que le pourboire augmente l’empressement au travail. Si cela était vrai, le pourboire devrait être omniprésent à tous les employés de toutes les fonctions de toutes les entreprises qui offrent un service. Un non-sens !
Pourquoi devrais-je « tipper » un chauffeur de taxi ou un porteur de bagages ? Les patrons se doivent de rémunérer à sa juste valeur tout travail et de s’assurer du rendement et de la qualité des bons offices offerts par ses employés à tous les clients.
Vous comprendrez à la lecture de ce texte que je préconise l’abandon du pourboire et la passation des responsabilités indues à la gérance.
Je suis 100% d’accord avec ton idée