COMBIEN DE MORTS FAUT-IL ?

Il aura fallu le seul décès d’un bébé dû à la maltraitance de ses parents pour mobiliser la grogne populaire et titiller les médias et leurs commentateurs. Il aura fallu qu’une journée pour amonceler poupées, fleurs et jouets devant la demeure du petit par la  générosité et la marque d’affection de la population.  Il aura fallu que peu de journées pour que les élus s’insurgent devant la monstruosité du drame qui a affecté le poupon et qu’on désigne du doigt les défaillances de la DPJ. Peu de journées avant que le gouvernement instaure une commission d’enquête sous la présidence de Régine Laurent. Il aura fallu que la mort d’un bébé.

Mais il aura fallu 31 morts de vieilles personnes dans un CHSLD privé, nommé Herron, avant que le gouvernement instaure une tutelle et mobilise toute une armada de spécialistes pour remettre le CHSLD sur les rails. Devant la maltraitance qu’ont subie les vieux, la SPVM a institué une enquête policière pour déceler l’aspect criminel au cœur de cette monstrueuse affaire.

Des vieux couchés dans leurs excréments, privés de repas et de soins, sans contact avec leurs familles, au cœur de la pandémie du Covid 19 qui ravage ces nombreux vieux dans une mort atroce,  même la SPCA  n’aurait accepté un semblable sort pour ses chiens.

Heureusement que les familles spoliées de nouvelles de leurs parents agonisants ont avisé les médias et ont manifesté leur désarroi par l’entremise de ces derniers, sinon aucune manifestation populaire n’a exacerbé les autorités et la population elle-même. Le « coronavirus » n’a-t-il pas défendu les rassemblements donc les manifestations?  De toute façon, sans les restrictions de la pandémie,  les manifestations pour les vieux n’auraient pas eu lieu de toute façon.

Cette histoire n’est pas isolée. Elle a été précédée par d’autres.  Comme Lavaltrie et Lasalle et Sherbrooke ! Environ 15 et 19 vies humaines gaspillées. Le ministère de la Santé était donc avisé.

Il y a un an, en mars 2019, à la même résidence Herron de Dorval, une coroner fut convoquée à la suite de la mort d’une bénéficiaire de 96 ans. Même constat ignoble, des vieux dans leurs excréments, des repas oubliés, des parents laissés dans l’ignorance, refus du propriétaire de collaborer. À tel point que le SPVM enquêta sur la résidence. La coroner fit un rapport au CIUSSS qui n’en tint pas compte. Le CIUSSS continua d’y acheter des espaces par la suite pour des malades. Si on avait suivi les recommandations de la coroner et de la SPVM, la tragédie de 2020 n’aurait sûrement pas eu lieu.

Le sort des vieux malades n’a jamais allumé les autorités. N’a jamais été une priorité. On a toujours essaimé des graines de subventions par-ci par-là. N’eût été 31 morts à Herron, le branle-bas provoqué a créé une impulsion de telle sorte qu’il y aura un avant et un après.

Le premier ministre Legault s’est engagé à prendre à bras le corps le sort des vieux et à faire une priorité des vieux et de leur sort. Comme il le dit si bien : « ce sont eux qui ont construit le Québec d’aujourd’hui ». Une société bien équilibrée doit prendre soin de ses vieux comme elle prend soin de ses enfants.

Dire que Herron facturait de 4 à 5000$ par mois à ses pensionnaires soit 48 à 60,000 $ par année, pour des services déficients. Le propriétaire possède déjà cinq établissements et se prépare à en construire un sixième à Gatineau pour un investissement de 20 millions de dollars. Il doit s’agir de résidences privées pour vieux hautement profitables. Au détriment de la clientèle.

L’objectif de ce texte, tout en dénotant les déficiences, est de démontrer que les vieux ont été laissés pour compte depuis longtemps, bien avant mars 2020.

Mais l’occasion fait le larron. Pourquoi ne pas profiter d’un bon alignement des étoiles pour en faire la promotion et de changer la perception négative entourant la vieillesse.  Alors que les partis politiques cherchent toujours le grand projet de société qui draine la population à leur côté.

Pourquoi pas le « grand Projet de nos Vieux » ? Faire aimer les vieux en les présentant sous un jour favorable. Développer des structures favorables comme les maisons des vieux. Favoriser les carrières pour prendre soin de ces mêmes vieux.

Il y a l’Éducation et la Santé comme priorités, alors pourquoi pas aussi les Vieux ?  Toute société qui prend soin de ses vieux mérite l’honneur inhérent. L’excellence !

 

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Une réflexion au sujet de « COMBIEN DE MORTS FAUT-IL ? »

  1. Il faut toujours insister sur le fait qu’à 70 ans tous les vieux ne portent pas la couche. Seulement 5% ne sont pas autonomes selon vous. Les jeunes croient que c’est 50%, il faut leur annoncer la bonne nouvelle encore et encore. Vous le faites un peu mollement. Je vous entendais récemment converser avec Martineau à QUB radio et vous faisiez à peine la différence entre un CHSLD et un complexe d’e logements pour vieux. Un CHSLD c’est l’hôpital de la dernière chance, c’est très différent d’un édifice à logements.

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