Je me souviens des propos vindicatifs de Janette Bertrand qui soulignait qu’on ne faisait plus de place aux vieux dans les médias, qu’ils n’ont plus de tribunes pour s’exprimer. Elle a écrit des livres à succès en lieu de tribunes.
Lors d’un débat au Salon du livre, Lise Payette déplorait que les vieux n’aient plus la parole pour transmettre leur savoir et n’aient plus de tribunes.
Pour faire suite aux messages de ces deux protagonistes,
j’ai décidé de mettre sur pied un blogue, de contribuer à Huffington Post, d’écrire un livre et de donner des conférences comme tribunes.
Pour continuer dans la veine de démontrer la nécessité des tribunes, je vous livre cette intéressante histoire que j’ai lue, à tout hasard, il y a quelques années, sur le site web culturel des Inuits du Nunavik. Vous verrez comment l’histoire générationnelle des Inuits contient des similitudes à la nôtre. D’autant que la vie autochtone fait les manchettes en ces jours.
« Il y quelques années, réunis en conférence, les aînés inuits d’une grande région discutèrent de la perte des valeurs traditionnelles. Ils ne savaient pas comment aborder la question puisque, depuis plusieurs années, ils avaient été exclus des décisions de la communauté, et même traités ouvertement de stupides et d’inutiles par les jeunes quand ils s’exprimaient. Rien de mieux pour inciter à se taire. Et pourtant, cette fois-ci, on a voulu les écouter devant l’incapacité de résoudre le drame de la perte des valeurs traditionnelles. Donc, une bonne raison pour tenir ce colloque.
Les Inuits, nomades, avaient coutume de vivre dans de petits camps formés d’une ou deux familles, dispersées sur le grand territoire. Ils se sont concentrés pour profiter de la proximité des services fédéraux regroupés dans un centre régional et, surtout, du dispensaire pour les services de santé. En un clin d’œil, cette sédentarisation nouvelle a causé un changement incommensurable à la vie traditionnelle. C’est à ce moment que les plus jeunes, surtout, tournèrent le dos aux us et coutumes pour adopter le mode de vie des Blancs qu’ils côtoyaient. Fascinés, ils préférèrent gagner leur vie, de profiter des nouvelles denrées alimentaires et des nouveautés importées au lieu d’aller chasser pour se nourrir. L’Enseignement officiel leur apprit une langue différente au détriment de la leur. Seuls les plus âgés, les aînés, conservèrent leur langue. Ce qui fit surgir le résultat suivant : pour pouvoir communiquer avec les Blancs, seuls ceux qui parlaient anglais assumèrent les postes de gouvernance et de direction. Les Conseils d’Inuits écartèrent, ipso facto, les Vieux. Et, à cause des nouveaux règlements de vie municipale, loin de la vie traditionnelle et étrangère aux coutumes nomades des anciens, les divers camps et familles, jadis éloignés, s’affrontèrent dans cette nouvelle vie.
Les parents abandonnèrent la responsabilité de leurs enfants aux institutions de Blancs. L’oisiveté s’insinua dans la vie de tous les jours. De nouvelles habitudes firent leur apparition comme l’alcool, le jeu et la tricherie, délaissant les enfants qui faisaient dorénavant ce qu’ils voulaient. Sans le bénéfice du recul, les Inuits pensaient que la façon de faire des Qalunaats (les Blancs) était meilleure que la leur. D’autre part, les aînés, blessés par l’attitude des plus jeunes à leur égard, se sont tus. Ils n’exprimaient plus leurs inquiétudes, cessèrent de défendre leurs valeurs traditionnelles et n’osaient plus réprimander les nouveaux comportements.
La conclusion à la fin de ce colloque apporta les constats suivants : les vieux inuits ont statué que l’introduction des programmes de protection des jeunes et l’âge légal ajusté à dix-huit ans, mesure qui les considèrent comme des adultes, ont créé un écart supplémentaire, un grand fossé, entre les parents et les jeunes. Et dire qu’aujourd’hui, la jeune génération se plaint de son problème d’identité. Ils ne se sentent pas vraiment des Blancs et ne se sentent plus de vrais Inuits. Adopter le style de vie des Blancs ne pouvait pas se concilier à la vie traditionnelle et ne pouvait que conduire à la perte de celle-ci. Et la perte d’un héritage : l’histoire. Il aurait fallut tendre une oreille aux aînés, aux sages. »
« Il aurait fallut tendre une oreille aux aînés, aux sages» concluent-ils ! Cette triste histoire montre l’importance indéniable de faire une place aux vieux. De leur donner la parole et des tribunes. Ce sont eux qui permettent de garder un pied dans l’Histoire qui permettra de construire la nation, de chérir des valeurs traditionnelles qui cimentent une identité nécessaire et qui permettent de ne pas jeter le bébé avec l’eau du bain en ne voulant qu’innover. Comme les histoires se ressemblent ! Ne devrions-nous pas apprendre de cette erreur?
Pour arriver a ce resultat, une legislation parfaitement claire doit etre etablie. « Dans les pays ou la legislation bannit clairement le chatiment corporel, elle envoie un message aux enfants. » « Cette interdiction n’a pas provoque un flot de plaintes aupres de la Justice, mais elle a servi a eduquer les parents. » « La legislation joue un role de catalyseur pour supprimer l’idee que les chatiments corporels sont quelque chose de normal. »
Le 4 decembre 1777, arrive une depeche qui sonne comme un coup de tonnerre. Une armee anglaise de plus de 9 000 hommes a capitule avec toute son artillerie et son general a Saratoga , dans l’Etat de New York. Une victoire obtenue entre autres graces aux livraisons d’armes et de materiels francais qui ont fait passer peu a peu les troupes americaines du rang de milice a celui d’une veritable armee