Mari, femme, chum, copine, blonde et compagnie

J’ai connu la période où un couple s’appelait « mon mari et ma femme ». Évidemment le mariage était la norme, sinon la relation avait pour nom le concubinage. On disait aussi mon époux, mon épouse et pourquoi pas mon conjoint, ma conjointe. C’était clair et précis,

On identifiait les autres comme un concubin ou une concubine. C’était aussi clair et précis,  mais avec une connotation péjorative, style hors-la-loi.  On  vivait « accoté » selon l’expression populaire. Comme accoté sur un poteau.

Puis l’engagement du mariage perdit sa cote graduellement, et les concubins devinrent des ‘mon chum et ma blonde », tellement à la mode que  mêmes des gens mariés adoptèrent la même appellation.  « Ma blonde » est une expression du vieux français du 17e siècle, il suffit de se souvenir de la chanson « Auprès de ma blonde » qui fut longtemps populaire. La blonde c’est la petite amie, l’épouse, la femme qu’on aime.  La mère  ne dira-t-elle pas : « mon fils ne nous présente pas ses blondes ».

Mais le mot « chum » est une traduction littérale de mot anglais qui signifie « ami ». Mais il n’est pas clair et précis. On dira couramment mes chums de gars et mes chums de filles, ce qui évoque les amis de filles et de gars. Cette belle jeune femme s’exclamera : « j’irai avec mon chum et mes chums de filles, et mon chum viendra avec ses chums de gars. Déjà, l’expression est moins précise. Quatre fois dans la même phrase et des sens différents !

20% des concubinages sont des familles reconstituées, «  le chum de ma mère ne peut pas sentir la blonde de mon père » ce qui peut vouloir dire « Mon beau-père ne peut pas sentir ma belle-mère ».  Le chum de ma mère n’est-il pas mon beau-père. Le mot chum a un sens très amical et s’adapte mal à un conjoint quoiqu’il soit devenu la norme si populaire.  D’ailleurs, ne dit-on pas aussi « Mon ami » pour identifier son époux, un ami de cœur.  Embêté par ces termes, on choisira « mon amoureux ou mon compagnon ou mon amant ».  Un homme de 45 ans, vivant depuis 15 ans avec sa compagne et trois enfants, a osé dire « ma copine ».  Gros yeux de la femme ! Copains, copines s’allient bien avec le gang de chums. Alors qu’il se complait dans une vie maritale. Il vient un temps où l’engagement de deux être avec une famille devient un mariage malgré l’absence du papier officiel.

Pour revenir à ma femme, pourquoi ne pas dire mon homme au lieu de mari. Pour les gens mariés, on invoquera le divorce. Pour les autres, on se séparera ou on «  cassera ». Mylène a cassé avec Steph.  Toute une brisure.

Mariés ou conjoints de fait notariés, on utilisera toujours mari et femme, conjoints et conjointes, époux et épouses surtout à mon âge avancé. Les expressions aussi diverses appartiennent à la culture et à la mode. On ne les retrouve pas en France où on emploie  « mon mec et mon Jules » et où je n’ai point trouvé l’équivalent féminin.  Des gens qui se fréquentent, qui aménagent ensembles pour une courte durée ou pour une longue durée, des couples qui ont des enfants comme une vie maritale, comment les différencient-on dans la langue française  et pourquoi ?  On invente des mots nouveaux en électronique,  pourquoi pas  dans ce domaine ?  Et vous, qu’en pensez-vous ?

 

 

 

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Une réflexion au sujet de « Mari, femme, chum, copine, blonde et compagnie »

  1. Vous dites :«Pour revenir à ma femme, pourquoi ne pas dire mon homme au lieu de mari». Et bien croyez-le ou non plusieurs mères de famille appellent leur fils mon homme. Je déteste entendre ça, comme si le fils était la possession de sa mère. Par contre elles n’ont aucune appellation pour leurs filles, comme si elles étaient de moindres importances. Tout comme vous je préfère les vrais appellations, ce qui ne porte pas à confusion. Les revues féminines encouragent cette pratique, même en cuisine on dira faire un souper pour son amoureux alors que l’on cuisine pour son mari car l’amoureux est chez lui avec sa femme. Je trouve à quelque part c’est vouloir se démarquer à tout prix des autres par des enfantillages, pourtant le comportement est tellement généralisé qu’il n’a plus la même portée. Pourtant les hommes semblent ne pas partager cette interversion des mots, ce qui est tout à leur honneur.

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