La CENSURE revient au galop.

Je me souviens. Bien sûr, je me souviens encore. Comme si mes radotages de petit vieux prennent encore de la valeur en cette période qu’on dit de modernisme et d’aboutissements.

Il y a soixante ans, il y avait les films à l’index, les livres à l’index et les spectacles à l’index. À l’index veut-dire refusé par la censure. Et la censure était toujours imposée par l’autorité qui était religieuse à l’époque.  Holà à quiconque osait outrepasser les diktats de ces interdictions. Que de livres n’ont pu être lus qu’en catimini. Ces mêmes livres aujourd’hui trônent sur les tablettes et servent de lectures obligatoires dans certaines institutions publiques.

Remarquez que la censure religieuse est encore éminente dans les pays où règne la théocratie comme l’Iran, l’Afghanistan et tous les autres.

Mais la censure d’aujourd’hui dans notre pays est plus insidieuse. Elle est politique, elle est identitaire, elle est médiatique, elle est universitaire et multiple. Comme le mot « nègre » qui a subi l’opprobre de certains groupes influents de la négritude en obligeant les citoyens à le remplacer  par le mot en « n ». N’est-ce pas là une censure évidente.

Dire que plusieurs universités, « là où la liberté d’expression est censée régner en maître », ont obtempéré à cette censure comme l’Université d’Ottawa qui a suspendu la professeure qui a prononcé ce mot durant son cours, et en ajoutant la radio canadienne, soit Radio-Canada et CBC,  s’est jointe à ce mouvement et même au-delà.

Il y a aussi le spectre de « l’homme blanc » qui a construit l’Occident dont notre pays et qui est toujours en très grande majorité. Mais voilà que sous le sigle de la diversité, on fait place aux minorités visibles au détriment des « Blancs ». Radio-Canada est aussi impliquée dans cette tourmente de la censure.

Bien des postes affichés pour des emplois mentionnent que l’on invite les « Blancs » à ne pas postuler. Ils sont les colonisateurs et embrassent une trop grande place.  Je pense ici à une université de Québec. Une censure évidente.

Avez-vous remarqué la présence obnubilant des Noirs, des Asiatiques, des Maghrébins moyen-orientaux et des Autochtones dans les médias d’information comme à la télévision soit à titre de reporters, dans les annonces publicitaires, dans les séries dramatiques et les documentaires. Une situation relativement récente qui a la couleur vive de la censure.

Il suffit de se remémorer la saga de Robert Lepage et Betty Bonifassi  lorsqu’ils ont créé les œuvres SLAV et KANATA.  C’était là un hommage aux chansons des esclaves noirs. Mais les Noirs ont boycotté avec véhémence ledit spectacle en prétextant  l’appropriation culturelle parce que la représentation était interprétée par des « Blancs colonisateurs ».  La chanteuse Bonifassi en a fait une dépression, elle, qui avait déjà produit deux albums primés de ces merveilleuses chansons. Une autre forme inédite de la censure.

Dorénavant, au théâtre,  les rôles de Noirs devront être joués par des Noirs et les Chinois par des Chinois. Les chorales ne pourront plus interpréter les chansons negro spirituals originaires de l’esclavage à moins qu’elles le soient par des Noirs. Cela s’étend aux motifs sur les tissus de la mode en général, mais, aussi en particulier, à la mode des mèches de cheveux « Dread Locks » inspirées des Rastafariens de la Jamaïque pour qui Dieu est un Noir.

Que dire de l’annulation aussi véhémente d’une conférence de Mathieu Bock-Côté à l’Université UQUAM sous la pression d’un groupe d’activistes parce qu’il est un Blanc de la droite. Et comment décrire l’annulation de la présence du premier ministre du Québec au Salon du livre de Montréal parce qu’il avait un livre de Matthieu Bock-Côté dans sa liste de lecture. La censure a le bras long.

Au Musée des Beaux-arts du Canada à Ottawa, on a pensé reléguer aux oubliettes une exposition des œuvres du célèbre peintre Jean-Paul Riopelle parce qu’il est un Blanc. On souhaite faire place à la diversité. Incroyable, mais vrai !

La censure a rejoint le bûcher de la justice populaire qui condamne des individus sur de simples allégations propagées dans les médias, excluant la présomption d’innocence de la justice des tribunaux.

Dois-je me sentir coupable d’être un Blanc ?  Issu de ceux-là qui ont bâti ce pays ? Qui en constituent  toujours la population majoritaire ? Dont l’identité en a imprégné une culture indélébile reconnue dans le monde entier.

Et la nouvelle censure, elle, qui ne vient plus de la seule religion d’autrefois,  mais de la nouvelle diversité qui s’installe à grand pas et qui met en péril la liberté d’expression acquise péniblement au cours de quelques décennies.

 

 

 

 

 

 

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