Le premier ministre du Canada a pris douze jours pour réagir à la décapitation d’un professeur français, Samuel Paty, par un intégriste radical islamiste. Ce professeur dans le cadre de son enseignement, avait montré les fameuses caricatures de Mahomet afin que ses élèves sachent de quoi il parlait. Le président français s’est engagé aussitôt à combattre le virus islamique rampant en France. Devant les menaces terroristes, Macron a déclaré : « Nous ne céderons rien ».
Du côté de Justin Trudeau.
Ce n’est que douze jours plus tard, que Trudeau, au nom de la liberté d’expression, a finalement dénoncé cet attentat terroriste, mais en prônant qu’on réduise la tension pour ne pas attiser les flammes. Interrogé sur le droit de dessiner Mahomet, Justin Trudeau a affirmé qu’il supportait la « liberté d’expression, mais qu’elle avait des limites ». Comme si liberté et limites pouvaient se côtoyer dans la même phrase. Il ajouta qu’on n’a pas le droit de crier « au feu » dans un cinéma bondé de monde. Sa position est certes plus mièvre devant les foudres d’Emmanuel Macron qui ont provoqué l’ire de nombreux pays à majorité musulmane.
Trudeau avait l’objectif évident de ménager les libertés fondamentales de la communauté musulmane et conforter ses ambitions électorales. Ô sainte diplomatie ! Et ainsi éviter toutes actions de représailles des radicaux.
Du côté de François Legault.
De son côté, le premier ministre François Legault s’est exprimé autrement en donnant son appui indéfectible à Emmanuel Macron et par le fait même à la France. Il a fustigé en plus « certains dirigeants politiques qui craignent le terrorisme et, devant le chantage, sont prêts à faire des accommodements qui ne sont pas raisonnables. »
« La nation québécoise a des valeurs et elle entend les défendre comme la liberté, la laïcité et la langue française ». D’ailleurs le président de la France a téléphoné à François Legault pour le remercier de son soutien. Trudeau n’a reçu aucun appel.
Un autre exemple du multiculturalisme.
Le multiculturalisme explique la tiédeur de Justin dans son jugement. Justin Trudeau n’a de cesse d’employer les mots diversité et communauté quand il décrit le Canada. Il parle de la communauté musulmane de la même façon que de la communauté noire. On comprend son attitude dans la situation suivante.
Un professeur de l’Université d’Ottawa a souligné en classe le livre « Nègre blanc d’Amérique » pour expliquer le contexte à ses élèves. Un holà s’éleva autour de la mention de ce mot, un outrage à la nation selon les étudiants noirs. Ces étudiants exigèrent la destitution ou suspension du professeur avec succès. Là encore la liberté d’expression et d’enseignement devint une épine dans le pied de Trudeau.
Le multiculturalisme explique que les communautés musulmane et noire se présentent comme s’il s’agissait de blocs d’individus qui deviennent un assemblage multiculturel de communautés qu’il courtise à des fins électorales. Je lisais récemment que le Canada est le seul pays où le multiculturalisme est inscrit dans sa constitution.
Le Québec, un groupe ethnique?
Ce qui signifie, dans l’esprit de Justin Trudeau, que le peuple québécois n’est plus qu’un simple groupe ethnique parmi d’autres au Canada. Il n’a jamais employé le mot « nation » à l’égard du Québec.
Il emploie d’ailleurs un programme financier pour soutenir les minorités au Canada, dont les Français hors Québec, et la minorité anglaise au Québec qui s’en sert pour combattre les initiatives québécoises comme la loi 101 pour le français et la loi 21 pour la laïcité.
400,000 immigrants au Canada.
Le Canada vient de hausser à 400,000 le nombre d’immigrants qu’il entend accueillir chaque année. Ce qui signifie 90,000 nouveaux arrivants aux Québec, presque le double du 45,000 actuel, alors que le Québec envisageait d’augmenter le nombre à 60,000. Nombre maximal déterminé pour bien les accueillir.
Pour Justin Trudeau, chaque nouveau citoyen signifie un vote presque assuré pour le parti au pouvoir, le sien. On comprend combien Justin est affamé par l’immigration. Ce qui nourrit le concept du multiculturalisme.
La baisse de l’influence québécoise.
Au Québec, l’enjeu est similaire, mais avec un bémol. 90,000 au Québec signifie un arrivage outrancier. Le Québec étant dans l’impossibilité de franciser adéquatement autant d’immigrants, il est reconnu que la majeure partie des immigrants ont tendance à opter pour la langue anglaise.
Une excellente manœuvre pour amenuiser l’apport des nouveaux arrivants à la culture française et amorcer la baisse de l’influence du Québec francophone.
Il est facile de concevoir le plan de Justin soit de minoriser le Québec francophone à l’image de toutes les autres minorités dans les autres provinces. Le multiculturalisme est une stratégie cachée de Justin.
Un trophée dans les mains de Justin
Un Québec anglophone majoritairement anglophone : un trophée dans les mains de Justin Trudeau.
Un débat public sur la Fédération canadienne, incluant la place du Québec, s’avère nécessaire pour comprendre tous les desseins cachés et aléas du multiculturalisme de Justin.