Dans le passé, les Irlandais, les Écossais, les Italiens, les Portugais, les Allemands, les Suisses, les Polonais, les Hongrois, les Vietnamiens et tellement d’autres se sont intégrés et métissés avec bonheur aux Québécois. Tout leur folklore, leur alimentation, leur langue, leur musique ont infiltré alors la mosaïque dominante. La culture des Québécois francophones « dits de souche » a beaucoup changé sous l’influence de cette immigration multiple au cours du siècle passé. Ce qu’on appelle le métissage ou l’interculturalisme.
Le futur du Québec ne passera donc peut-être pas par la clôture du territoire dont nous rêvons qui risque de renfermer une multitude de ghettos. Nous devrons oublier la nation telle que nous la connaissons. Il nous faut séduire les nouveaux immigrants à joindre la nation dominante française qui en retour subira leurs influences. Pour ce faire, ils doivent être accueillis avec empathie.
Par exemple, il importe d’inviter les multiples nouvelles cultures à se joindre à nous pour que la Fête nationale du 24 juin devienne la fête de tous. Toutes les nations métissées doivent y participer comme la leur, itou, puisqu’ils sont des Québécois francophones par choix. Tous les anglophones de l’Ouest de Montréal qui ont déjà adopté le français pourraient s’y laisser séduire. Qu’avons-nous fait pour les convaincre jusqu’ à maintenant ? Un projet de 25 ans.
Un constat ! Notre population française est en régression constante, les statistiques le démontrent. Nous vivons encore sur l’héritage des nombreuses naissances de nos ancêtres. Nous ne faisons plus assez d’enfants pour nous perpétuer. Pendant ce temps, les nouveaux immigrants enfantent davantage. Malgré les efforts pour la francisation, ils ont tendance à se tourner vers la langue anglaise, alors que la langue dominante est le français. Le Québec ne sera plus jamais le même. Sur ce territoire, nous risquons de devenir un groupe minoritaire, un ghetto à l’image des autres communautés. Soit le résultat du multiculturalisme prôné par Justin Trudeau. Un portrait plutôt pessimiste.
Il est possible de redevenir optimiste. Car je crois à l’adhésion volontaire à une « nation culturelle métissée » qui évoluera au gré de ses nouveaux adhérents. Soit par un métissage de cultures qui se fonderont dans une seule culture dominante. La fusion des cultures immigrantes avec la dominante d’origine française entrelacera leurs mailles pour faire naitre une nouvelle québecité. Déjà, ils nombreux les nouveaux québécois qui ont adopté le français.
Une nouvelle nation inconnue à ce jour deviendra un frein à la multiplicité des ghettos et au multiculturalisme, grâce à des valeurs communes qui mouleront un nouveau « NOUS ».
Certains baptisent cette éclosion d’interculturalisme. Peu importe le nom, nous devrions économiser nos énergies à vouloir construire une clôture pour édifier en lieu et place une vraie nation modifiée.
(Je pense au Parti Québécois qui ne pourra tenir un référendum avant 8 ans alors que l’immigration aura atteint près de 500,000 nouveaux arrivants surtout fédéralistes.)
Cette nouvelle nation respectera la laïcité telle la loi 21, la liberté de culte, l’égalité des hommes et des femmes, la liberté d’expression et la langue française.
Cette dernière qui s’est construite par l’apport du grec, du latin, de l’arabe, de l’espagnol et autres s’enrichira encore une fois au contact des nouvelles langues.
L’union par les mariages contribuera au succès de cette transformation autant physique qu’alimentaire et culturelle. Il y a tellement de beaux exemples de par le monde.
L’interculturalisme contribuera à cette nation que je ne souhaite pas utopique et qui sauvera la culture française et sa langue. Elle défiera cette tendance à se ghettoïser malheureusement comme dans bien des pays conflictuels.
Pourtant, ce p’tit vieux utopique de 78 ans rêve avec optimisme d’un pays qu’il ne verra peut-être pas. C’est un projet de longue haleine, un projet de 25 ans, de plusieurs générations et de séduction. L’histoire deviendrait une richesse inouïe. Un nouveau peuple québécois de langue française ! Vive le métissage.