L’immigration peut-elle être positive ?

Je me souviens. En fait, je ne me souviens pas d’avoir côtoyé des immigrants durant mon enfance. Soit de 1950 à 1967.  Expo 67, grâce à ses cinquante millions de visiteurs, a permis la rencontre des citoyens d’une centaine de cultures avec les Québécois et les Canadiens. À petites doses, en découvrant le Québec, ce fut le commencement, de l’arrivée d’immigrants, qui, en général, s’intégrèrent à notre pays.

Simultanément, nous nous sommes initiés aux voyages à la découverte d’autres pays dont nous avons été inspirés lors de l’Exposition de 1967.

Dix ans plus tard, les Jeux olympiques, bien réussis et tenus à Montréal, ont augmenté notre visibilité au monde entier. Ces jeux ont donné une effervescence à nos sports et contribué à la naissance d’athlètes qui ont connu plusieurs reconnaissances mondiales. Quel coup de marketing pour notre lopin de terre.

Nous avons accueilli généreusement les migrants lors des réfugiés venant du Vietnam. On se rappelle sûrement l’épisode des « boats people ». Pourtant, apportant leurs cultures, nous avons peu ressenti leur présence à cause de leur intégration réussie.

Aujourd’hui, les nombreux pharmaciens pavoisent sur les devantures leurs noms vietnamiens. Tant de médecins sont issus de cette période intense d’immigrations. Et que dire de tous ces restaurants qui diffusent une délicieuse nourriture. Il faut reconnaître qu’ils se sont disséminés au milieu de la société québécoise en évitant les ghettos.

Elles sont nombreuses les personnes issues de l’immigration en général comme les Hongrois, les Polonais, les Belges, les Suisses, les Français, les Espagnols, les Irlandais, les Haïtiens, les Italiens, les Mexicains, les Allemands, les Sénégalais, les Juifs et j’en oublie, qui ont pris racine au milieu de nous avec succès. Il y a ces immigrants qui ont connu l’acclamation de notre société comme Kim Thuy, Boucar Diouf, Norman Brathwaite, Michaëlle Jean, Gregory Charles, Dany Laferrière, feu Paul Buissonneau, Joseph Facal, Vivian Barbot, Maka Kotto, Lara Fabian, Fatima Houda-Pépin, Alain Stanké, Pierre Foglia, Ludmilla Cheriaef, et je m’excuse auprès des autres que j’omets, ils sont si nombreux.

Que dire de ces entrepreneurs qui ont marqué avantageusement économiquement la société comme Saputo, Swartz, Dunn’s, Johnson, Steinberg, Goldbloom, Harvey, Kruger, Greenberg, Lindsay, Molson, et combien d’autres. Il faudra toujours se souvenir que le premier député de Trois-Rivières, Éxekiel Hart, fut le premier député juif de l’Empire britannique.

Il n’y a pas que les Français qui ont mis la main à la pâte pour pétrir notre identité nationale actuelle, même si la langue française demeure toujours le fondement culturel de cette société unique en Amérique du Nord. Sans oublier que les Anglais ont participé à la construction de l’Histoire de ce lopin de terre.

Notons notre proximité avec les Premières Nations dont les origines datent bien avant l’arrivée de la cohorte des pays européens qui se sont proclamés les découvreurs alors qu’ils furent plutôt les développeurs. Il y a beaucoup de familles dites de souches dont le sang autochtone coule dans leurs veines.

Certains types d’immigration ont créé des problèmes en cours de route et même aujourd’hui. Il faut pointer ces nouveaux venus de pays théocratiques. Je pense à ces musulmans qui ont importé religions, cultures, langues en souhaitant en conserver publiquement tous les apparats et même à nous convertir aux bienfaits de leurs croyances.

On se rappelle la période des accommodements raisonnables qui ont donné naissance à la commission d’enquête Bouchard-Taylor et à la loi 21 qui exclut tout port religieux pour l’enseignement aux enfants. Les cours de justice siègent constamment pour régler les objectifs de ces cultures si peu conformes aux nôtres.

Nous souhaitons cette immigration qui participe par le travail et leurs dépenses à notre économie. Et non celle qui ne profite que de notre sécurité sociale. Par le travail, nos nouveaux citoyens subviennent à leurs besoins, paient des taxes et des impôts, consomment nos produits et même investissent dans des entreprises qui sont souvent les leurs. Ils enrichissent notre société qui devient aussitôt la leur.

Mais il apparaît un hic. Car une grande partie de ceux-là économisent une partie importante de leurs revenus pour les acheminer dans leurs pays d’origine pour soutenir leurs familles. Tous ces dollars quittent le Canada et ne servent plus à l’enrichissement de notre société. Dans plusieurs de ces pays, il existe même des ministères dont la mission est de recueillir ces sommes de tous les pays où travaille leur communauté.

Pourtant le Canada alloue déjà d’importantes sommes en subventions à ces mêmes pays en surplus de l’envoi des économies de ces nouveaux travailleurs. Ce qui constitue une somme astronomique. Évidemment, je n’inclus pas tous les immigrants dans cette situation, mais un nombre impressionnant.

Mon questionnement est le suivant.  Combien des ces travailleurs subviennent aux besoins de leurs familles hors du Canada ?  Car, est-ce que ces nouveaux citoyens par leur travail procurent à l’économie du Canada un apport si significatif ?

Claude Bérubé

 

 

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