Contrairement au savoir « utile » qu’on enseigne à l’école, un savoir qui mène à une proposition d’avenir et une proposition de travail, il y a aussi la culture générale, que plusieurs nomment le savoir « inutile », celui qui permet de former le cerveau et l’intelligence à des connaissances générales.
Je me souviens du « cours classique » qui nous inculquait une vraie culture générale. Chaque année, le thème abordait un de ces aspects. On commençait avec les « Éléments latins » la première année pour poursuivre avec la « Syntaxe », la « Méthode », la « Versification », les « Belles-Lettres », la « Rhétorique », puis la « Philosophie ». Ces sept années donnaient accès à l’université.
De nombreux élèves ont critiqué ce cheminement. Pourquoi apprendre le latin, cette langue morte, qui ne nous servira à rien dans nos emplois futurs ? disaient-ils. Le « cours classique » a été remplacé par le « secondaire » et le « Cegep » et l’étude de la « langue latine » est devenue une option.
Comme je suis de la génération qui a suivi le cursus du cours classique, j’ai donc appris la langue latine, mais aussi la langue grecque ancienne, soit les deux langues qui ont amorcé la langue française.
Aujourd’hui, mes connaissances du latin et du grec sont restreintes et ont été inutiles dans mes activités professionnelles. Mais je demeure un adepte de l’apprentissage de ces deux langues.
J’admets cependant l’initiation didactique à ces langues m’ont aidé dans le fonctionnement de mon cerveau pour accéder à beaucoup de connaissances, en particulier celle de la langue française et de ses particularités.
Il est vrai que d’autres langues ont influencé notre langue au cours des siècles comme l’arabe (algèbre, alambic, alcool) l’espagnol (embargo, tomate) et évidemment l’anglais. En somme, 90 langues se sont immiscées pour former 6000 mots français.
Savoir que Molière, entre autres, a écrit ses pièces de théâtre en « alexandrin », avec des vers de douze syllabes. Une forme d’écriture importante en français, mais combien ignorée par une majorité de francophones. Les gens qui ont une culture générale le savent.
Ceux qui peuvent discourir sur les multiples grandes musiques des différents pays, incluant les influences modernes et récentes, ont acquis évidemment une culture générale.
Les grands événements sportifs en font aussi partie. Les grandes visions politiques et les réflexions des grands philosophes de l’Histoire viennent enrichir le bagage de la culture générale. Ce sont là des connaissances que l’on peut qualifier d’inutiles.
Pourtant, ceux qui peuvent en faire la démonstration ont une capacité intellectuelle supérieure qui apporte une possibilité de réflexions accrues face à tous les problèmes à résoudre. C’était l’objectif visé pour la mise en place du célèbre cours classique.
Il est vrai que certains de ces détenteurs font preuve d’un snobisme assommant.
En somme, la culture générale forme l’intellect. Je crois qu’on doit d’abord former sa tête avant d’apprendre les choses utiles.
Il est évident que le fonctionnement de l’apprentissage de la culture « plus utile » a servi et servira bien des humains dans la connaissance précise de certaines facettes de leur vie. Ils deviendront plus spécialistes dans ces aspects, très souvent plus manuels. Comme exemple, d’autres deviendront des médecins, mais des médecins de grande envergure sans cependant de culture générale. À moins d’un effort personnel pour généraliser leur culture.
Je me souviens du cours classique et j’en ai la nostalgie.
Claude Bérubé
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