Le bilinguisme, une anglicisation perverse.

Faites-vous partie de la cohorte qui croit à l’essoufflement de la langue française au Québec ?  Ils sont nombreux qui n’y accordent que peu d’intérêt. Un tour d’horizon rapide permet de cibler tellement de petites occasions perverses où la langue française subit des crocs en jambes. Les peaux de bananes s’étalent à l’infini où le français pose les pieds à son grand désarroi. Chaque fois, il perd l’équilibre et s’occasionne  des blessures qui le feront souffrir longuement à petites doses.

Au diable les allégories, commençons par le bilinguisme. Maîtriser plusieurs langues est un atout, donc le bilinguisme est un atout. Quelle richesse que le bilinguisme ! Et pourtant il faut s’en méfier. Une  peau de banane.

Je lisais dans un document de Statistiques Canada que le bilinguisme avait augmenté au Canada, mais seulement au Québec. En fait, 50 % des francophones parlent maintenant l’anglais. Alors qu’on devrait s’en réjouir, on peut y percevoir une anglicisation  perverse et lente à l’avantage de la langue dominante. Il y a aussi plus d’entreprises qui réclament l’usage de l’anglais au travail. Une opportunité pour les Québécois bilingues, mais aussi pour les unilingues anglophones.  Le retour du balancier en 1955 où, dans bien des entreprises,  les francophones devaient parler anglais entre eux.

Un sondage récent démontre que les jeunes n’attachent peu d’importance au français. Ils sont d’accord de parler en anglais à quiconque s’adresse à eux en anglais. Ils ne connaissent rien de l’histoire ni des batailles pour la survie de la langue. Ce sont les vieux comme moi qui sont tristes de voir l’anglicisation « systémique » du Québec. Selon le sondage l’affichage en anglais importe peu aux jeunes de 18 ans à 39 ans. Outre la langue, c’est la culture française qui écope.

Les immigrants à qui l’on demande d’apprendre une autre langue en plus de leur langue maternelle choisiront à coup sûr l’anglais. Le choix  du français signifiera pour plusieurs le difficile apprentissage d’une troisième langue. Doucement, le français s’essouffle. Sans oublier qu’ils ont un accès à la télévision américaine et aux émissions en leur langue grâce aux antennes satellites.

Les stations de radio francophones exigent du CRTC de réduire les chansons françaises de 65% à 35% à l’antenne.  Ils argumentent que leurs auditeurs réclament de plus en plus de chansons anglophones en écoutant davantage les stations anglophones.  Et voilà où le bât blesse. Je gage qu’ils auront gain de cause au moins à 50%. Cela ne me surprendra pas.

Il suffit de regarder et écouter l’émission « en direct de l’univers de… » Les invités sont de culture française et transmettent à France Beaudoin la liste des chansons qui les ont le plus marqués durant leur vie.  Un beau diaporama de chansons anglaises surtout américaines.

Incroyable que nos artistes soient autant influencés par la culture anglaise, eux qui gagnent leur vie à diffuser notre culture francophone.  Il ne faut pas se surprendre du choix de chansons anglophones de plusieurs jeunes participants à l’émission « La voix ». Voilà un autre vecteur sournois de l’anglicisation.

Des campagnes publicitaires bien ficelées  ne réussiront même pas à changer la tendance indue.

Plusieurs télédiffuseurs qui programment des versions françaises de films et séries américains ne traduisent même pas les titres. L’effort serait minime pour le faire, une simple volonté de le faire. Hollywood autopsy, The white queen, Startreck : discovery, The Unicorn, pourraient être traduits facilement. Il y a tendance à y attacher un mot français comme The Handmaid’s Tale : la servante écarlate, Unforgotten : le passé déterré, Call of the wildman : l’homme tortue, Pawn stores : prêteurs sur gages. Une formule garantie pour angliciser le Québec  d’une façon perverse via notre télévision.  TVA, RC et Télé-Québec font un effort important.

Ajoutons les réclames publicitaires où le commerçant n’utilisera qu’une chanson anglaise comme trame sonore, comme si tous les consommateurs comprenaient la langue anglaise.

Voilà seulement quelques exemples qui démontrent comment la langue française est à bout de souffle au Québec.  Je n’ai pas mentionné l’effet pervers du multiculturalisme de Justin Trudeau qui rêve de considérer le Québec comme une culture égale aux autres, surtout folklorique.

Et dire que tout le phénomène est l’œuvre de francophones. Ce sont les vieux comme moi qui se désolent en se rappelant toutes les batailles pour la sauvegarde de la langue française. Sans lesquelles,  la langue française au Québec ne serait déjà qu’une langue folklorique.

 

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