Le surtourisme : un tourisme dévastateur

S’il est une activité qui connait une hausse annuelle constante, c’est bien le tourisme. Les grandes attractions de la planète drainent des foules démentielles. À bien des endroits, on a commencé à réduire la cadence des visiteurs pour réussir à préserver les trésors de l’humanité. Au grand dam des commerçants locaux qui profitent des retombées économiques sans égard à la pérennité des monuments du patrimoine de l’humanité.

Comme une majorité de vieux retraités, je profite du temps qui m’est alloué pour visiter tous ces pays qui présentent des monuments qui nous racontent la grande Histoire et la riche vie culturelle. C’est par millions et par milliards de personnes sur la planète qui font comme moi.

Nous scrutons les arrière-pays, mais nous succombons tous aux grandes réalisations même millénaires des êtres humains. Les statistiques prévoient qu’en 2030, près de 1,8 milliard de touristes, soit une personne sur cinq, sillonneront le globe terrestre quand on sait qu’en 2018, on en a dénombré 1,4 milliard, selon l’OMT l’Organisation mondiale du Tourisme.

Prenons la Grande Muraille de Chine, le plus grand monument historique au monde. Elle s’étire sur 21,196 km et elle est là depuis 2300 ans. Imaginez qu’en 2001, elle fut visitée par 63 millions de touristes. En certaines périodes, on a dénombré 70,000 visiteurs par jour. Autant de monde ne peut que provoquer une érosion rapide. Depuis 1957, Les Chinois ont de cesse de la restaurer et la protéger.

En Croatie, à Dubrovnik, une ville attrayante, le tourisme a tellement bondi depuis Games of Throne que le gouvernement a limité à 4000 le nombre de visites quotidiennes de sa portion médiévale. Il est épuisant de faire la queue pour monter sur la magnifique muraille de la forteresse. Les petites ruelles de vieux bâtiments sont parsemées à outrance de restaurants et magasins à souvenirs qui les dénaturent.

 C’est la folie ! Une marée humaine à laquelle il faut s’incruster pour visiter le Vatican, le plus petit pays du monde, un demi-kilomètre soit moins grand que la Ronde. Avec 830 habitants ! Il faut des attentes de plus de une heure et demie à trois-heures selon ce qu’on veut visiter à moins de faire partie d’un groupe coupe-file à un tarif supérieur. La Place Saint-Pierre, la basilique Saint-Pierre, les musées du Vatican, la coupole, et la chapelle Sixtine sont les joyaux visités par 6,6 millions de voyageurs (2013). J’y ai expérimenté ma claustrophobie tellement il y avait de visiteurs à la chapelle Sixtine. Épaules contre épaules, les milliers de visiteurs tentaient d’y pénétrer. Je me souviens d’un tunnel où il manquait d’air. J’étouffais. Aucun espace pour me réfugier. J’ai eu peur ! J’ai trouvé le temps long. Les photos furent rares.

Venise qui vit des problèmes d’enfouissement a commencé à règlementer le tourisme. Venise n’est plus aussi romantique à cause des foules record. Dorénavant, les visiteurs doivent payer une entrée dans la ville. Les dirigeants limitent le nombre de touristes sur la place St-Marc et le Palais des doges. Venise refuse désormais aux nombreux et énormes navires l’accès aux plus grands canaux de la ville près des centres historiques. 30 millions de visiteurs annuellement risquent de tuer la magie des lieux.  Plusieurs jettent des déchets dans les canaux. Sans compter le réchauffement de la planète qui menace d’inonder cette ville sur pilotis.

 Le Taj Mahal est le monument le plus connu et le plus visité de l’Inde. Il est entouré d’immenses jardins symétriques avec des fontaines qui permettent les photos de loin. Certainement le plus beau mausolée fait de marbre blanc ciselé et de grès brillant sous le soleil. À l’intérieur, la foule immense, épaules contre épaules, tourne autour d’un paravent de marbre ajouré et bordé  de pierres semi-précieuses incrustées. Impossible d’y prendre des photos, trop de monde. Il attire 4 millions de touristes annuellement. Toujours entouré d’échafaudages par-ci par-là, la restauration lui permet de garder son prestige au fil des années. Construit de 1631 à 1653. Ce symbole de l’Inde est évidemment mon coup de cœur et celui de beaucoup trop de touristes.

En Grèce, l’île de Santorin, au cœur des îles grecques, est ce joyau où toutes les maisons sont blanches et au dôme bleu que l’on aperçoit sur les cartes postales. Un paysage à couper le souffle. Elle ne ressemble à aucune autre. Une destination choyée par les 600 navires de croisière annuels qui débarquent 13,000 passagers par jour. Les autorités limitent maintenant ce nombre à 8000 pour préserver l’environnement et prévenir la détérioration. Sans négliger le nombre effarant de touristes qui arrivent par d’autres moyens. Les 15,500 habitants sont en colère, même s’ils vivent de ce tourisme. La qualité de vie est attristante. Trop d’embouteillages, pénuries d’eau et d’énergie ! Ils ont atteint le point de saturation. Même les touristes se plaignent. Dans le spectaculaire et minuscule village Oia, il y a tellement de monde qu’on se croirait à Times Square à New York. Presque difficile d’y prendre des photos !

 Même la ville de Québec, avec ses nouvelles installations pour accueillir les croisiéristes, reçoit sa cohorte de milliers de globetrotteurs d’un jour au point de congestionner la rue du petit Champlain. Cela ira en augmentant. Même le maire envisage déjà à repartir le flux vers la Gaspésie et l’Est de Québec.

Je pourrais noircir des pages et des pages de mes notes comme celles-ci où le tourisme a déjà atteint le point de surnombre. Les statistiques concernant le tourisme sont partout à la hausse. La population de la planète est aussi à la hausse. Cette activité du voyage deviendra fort onéreuse à cause des restrictions pour la réguler.

Le mont Everest est de plus en plus le chouchou des alpinistes. Face à l’affluence, les autorités songent à en réduire le nombre.

 Lisbonne, Reykjavik, Phuket, et plusieurs parcs en Amérique du Nord, les villes d’Amsterdam, de Barcelone et même de Paris, sans oublier les îles Galápagos, partout on veut se prémunir du flux de voyageurs par des restrictions et des augmentations de prix.

Aux Philippines, on a fermé l’île Bora çay et c’est en Thaïlande et à Bali, qu’on interdit la fréquentation de certaines des plages les plus importantes.

Associée à l’enrichissement de petites localités et même de grandes, cette activité de la mondialisation où les découvertes culturelles et humaines sont importantes, le tourisme a son envers de la médaille.

 Les monuments incontournables du tourisme mondial attisent les touristes qui désirent voir les merveilles du monde. Parmi eux, on retrouve les symboles des pays comme la statue de la Liberté aux États-Unis, la tour Effel en France, la statue du Christ-Rédempteur au Brésil, l’horloge Big Ben de Londres en Angleterre, La Tour de Tokyo au Japon, le site Machu Pichu au Pérou. Malgré les nombreuses balises, ils demeurent tous des incontournables et attireront envers et contre-tous de plus en plus de voyageurs.

À moins que les 18-35 ans, contrairement aux boomers, choisissent de sortir des sentiers battus.

 

 

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