À qui profite la mondialisation ?

À qui profite la mondialisation ? Cette tendance qui est devenue la norme profite certes aux compagnies majeures qui veulent encore et encore grossir.
Ces compagnies qui veulent étendre leurs tentacules dans les pays les plus lointains où le coût de la vie est rachitique. Ces compagnies gourmandes pour lesquelles le profit n’a de cesse d’augmenter jusqu’à l’aveuglement.
Jusqu’à refuser d’assumer les justes émoluments des impôts et à pratiquer l’évasion fiscale comme chose normale.

Ces entreprises confèrent un pouvoir outrancier à leur direction souvent au-delà de celui des gouvernements. Leurs chiffres d’affaires dépassent allégrement les budgets de la plupart des pays. Ces derniers ne réclament pas leur dû face au pouvoir de  cette classe d’affaires.

Cela ne s’arrête pas là. Leur développement transforme notre vie quotidienne au détriment de notre identité. Microsoft, Apple, Amazon, Facebook ont façonné le comportement de la génération mondiale actuelle et celles qui suivent avec l’utilisation du numérique et de tous ces appareils électroniques. En s’enrichissant sans payer leur dû fiscal.

En plus de créer une dépendance chez les êtres humains dans leurs communications, ils influencent le comportement des consommateurs qui peuvent faire leurs achats à distance au profit de ces géants. Depuis lors, nos boutiques de proximité agonisent et ferment leurs portes.

Je n’ose imaginer ce que sera notre société future à la suite de ce que je viens d’écrire, où nous serons à la merci de mégas compagnies. Ce secteur a tellement évolué au cours de la dernière décennie, que je m’inquiète de l’ampleur de cette métamorphose dans dix ans.  J’angoisse face aux changements si rapides qu’on imposera aux vieux qui ne sont pas nés dans cette marmite, soit cette génération actuelle des septuagénaires et plus.

Cette mondialisation profite aux consommateurs dont les prix de produits lointains sont moins onéreux à cause d’une main d’œuvre à bon marché. Elle est sûrement plus profitable aux intermédiaires.

Mais avouons que cette mondialisation n’a aucun intérêt pour le commerçant du quartier comme la coiffeuse, le dépanneur, la petite fabrique d’outils jusqu’à nouvel ordre.

Car les chauffeurs de taxi doivent affronter la mondialisation émergeante de ce domaine d’activité comme l’arrivée d’Uber, une entreprise mondiale qui s’enrichit à nos dépens. Y aura-t-il une intrusion internationale dans le domaine de la coiffure ? Il ne faut jurer de rien.

La publicité sur le web de nos entreprises prive nos médias de revenus adéquats tout en enrichissant outrancièrement les géants mentionnés ci-haut. Nos médias risquent la simple disparition ou un outrage à leur qualité.

Dans quel monde vivrons-nous quand quelques entreprises seulement domineront notre pays et possiblement la planète ? Rien n’est impossible. Nous deviendrons leurs laquais.  Impossible !  Pas si sur que cela !

Les entreprises de la mondialisation n’évoluent plus à l’échelle humaine. Elles ne vivent que pour les rendements profitables de la bourse et l’enrichissement inhumain des quelques individus qui dirigent cette mondialisation soit une nouvelle aristocratie.

En 1973, un livre, intitulé SMALL IS BEAUTIFUL, écrit par E.F.Schumacher, a connu un tel succès de librairie qu’il fut traduit en plus de 100 langues. Une deuxième édition fut imprimée en 1999.  L’auteur recommande aux leaders d’entreprises de faire les choses à l’échelle humaine.  Des opérations à petite échelle sont toujours moins nuisibles à l’environnement naturel que les opérations à grande échelle. Il y a de la sagesse dans la petitesse, écrit-il.

Je résume la pensée de sagesse de l’auteur dans les lignes qui suivent.

Parallèlement, la mondialisation et l’exploitation outrancière des ressources gagnent du galon. L’auteur souligne que l’industrie doit répondre à des critères d’exploitation qui ne sont pas exclusivement économique et que le profit est devenu, à tort, le barème ultime pour la pérennité des entreprises.  D’un point de vue économique, le noyau central de la sagesse est la pérennité. Autant pour la petite et grande industrie !

Selon Gandhi : la terre produit assez pour satisfaire les besoins de chacun, mais pas assez pour satisfaire la cupidité de bien des gens d’affaires. La pérennité devient donc l’antithèse de la sagesse, par conséquent de la liberté et de la paix.

L’auteur y affirme que la route de la paix dans le monde suit la route de la richesse tandis que la pauvreté est source de guerre. Il y aura toujours des « laissés pour compte » qui ne peuvent s’intégrer à la société tant que la richesse et le pouvoir seront concentrés exagérément entre les mains de quelques rares privilégiés. Il y  a de la richesse pour tout le monde.

Où sont la société ou les gens d’affaires qui crieront : Halte ! Nous en avons assez. Tandis que les pauvres manquent de bien des choses, les riches sont en train de s’enrichir en spoliant nos réservoirs en combustibles, en énergie non renouvelable, irremplaçable. Ce ne sont pas les pauvres qui ont les moyens de faire ces gâchis. Le matérialisme ne connait aucun principe de limitation alors que les ressources elles sont limitées.

La politique du « davantage, toujours davantage » doit être remise en question. L’amour de l’argent est méprisable, si on revient à des principes religieux. L’amour des profits exagérés est aussi méprisable. Faire les choses à l’échelle humaine, une invitation qui  revient sans cesse. Sinon les ouvriers deviennent des masses de simples surveillants de machines quand celles-ci ne volent pas leurs emplois.

Il y a grand intérêt à lire ce bouquin paru il y a 40 ans déjà écrit par celui qui fut le PDG d’une association de charbonneries  .  Il a vécu parmi le pouvoir et les riches, les exploiteurs de richesses naturelles. Il rappelle souvent que le capital est la ressource à protéger  tandis qu’un grand nombre la considère comme un revenu jusqu’à extinction. SMALL IS BEAUTIFUL, ou faire les choses à l’échelle humaine.

Écrit en 1973, le sage propos d’E.F.Schumacher doit nous faire réfléchir en 2019. Il est toujours d’actualité en nous décrivant déjà ce qui est en train de se passer. À qui profite la mondialisation ? Sûrement à ceux qui privilégient le profit à l’humain.

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