Voilà pourquoi je suis contre les pourboires.

Le sujet des pourboires revient dans l’actualité sporadiquement comme en ce moment. Il y a sûrement un malaise à ce chapitre pour que cela se produise. En ce qui me concerne, je suis contre les pourboires et voici pourquoi.

Pourquoi faut-il payer un pourboire dans un restaurant et ailleurs ? Pourquoi cette personne d’affaires qu’est le restaurateur, ou autres, ne paie-t-il pas ses employés comme la majorité des compagnies qui offrent un service au client ?  Pourquoi n’est-ce pas au patron d’évaluer ses employés et de les rémunérer à leur juste valeur

Offrir un bon service, un excellent produit et une belle ambiance, n’est-ce pas la responsabilité ultime d’un employeur ? Ce n’est certes pas au client de rémunérer un employé ou de gérer l’entreprise. Tellement plus facile de mettre le client à contribution.  Et  abdiquer son rôle de gérance.

Je choisis mon restaurant pour ce qui se trouve dans l’assiette. L’équipe de la cuisine sous un chef qualifié mérite mon appréciation toute particulière. Il appartient à la gérance de s’assurer du standard de qualité de son établissement  et que toutes les étapes franchies soient conformes à ce standard. La cuisine, le service et l’ambiance.

Exemple. À la sortie du restaurant, j’ai payé mon repas 60 $, plus les taxes d’environ 15 % soit 9 $ pour un total de 69 $. Mais j’ai laissé aussi au serveur un pourboire de 15% soit 9 $.  À la discrétion du service, me dira-t-on.  Résultat : une somme globale de 78 $ pour un repas annoncé à 60 $ avec  un supplément de 30%.

Il est vrai que si le restaurateur assume le salaire total de son employé, le prix de la facture semblera plus salé, soit 69.00 $. Pour quelle raison doit-on esquiver les taxes du service, alors que socialement c’est illégal. En laissant 9 $ sur la table, c’est payé un service sans les taxes, donc c’est payer au noir au vu et au su de tous.  Le restaurateur aurait du annoncer son repas 69 $ plus les taxes sur tout en conséquence soit 79.35$.  Évidemment, de son côté, il devra assumer les charges étatiques de tout patron.  Tout comme le salarié qui devra déclarer son vrai salaire, négocié avec son patron.  Mais les deux auront droit aux bénéfices sociaux normaux accessibles à tous les salariés et entreprises.

Que j’achète des meubles ou une automobile, le service qu’on me rend est souvent supérieur, plus exigeant, et il n’est jamais question de pourboire.  Le revenu du vendeur à la commission  fait partie intégrante de la masse salariale.  Comme dans toutes les bonnes institutions.  Mon cordonnier n’exige pas de gratification.  L’épicier, le postier, le professeur  dévoué et l’horticulteur non plus. L’employé de la SAQ qui me conseille non plus.Pourtant j’obtiens partout un service personnel.

Je m’interroge sur le pouvoir dont jouissent les lobbies et les arguments fallacieux qu’ils doivent décliner pour convaincre les fonctionnaires et les ministres responsables des prises de décision.  Comment peut-on défendre l’indéfendable ?

Pourtant, une campagne publicitaire tente de sensibiliser les citoyens au phénomène désastreux pour une société que le paiement au noir, en dessous de la table, selon une autre expression.  Et en même temps, on tolère et, plus, on édifie en tradition cette forme d’économie souterraine qu’est le pourboire.  Ce système est néfaste pour l’État qui y perd des revenus importants, mais aussi pour l’employé qui se prive d’avantages sociaux. Seul le proprio semble y faire des gains.

Je passe ici sous silence toutes les entourloupettes qui sévissent dans ce milieu. Le gouvernement évalue à 8 % le pourboire à déclarer quand il dépasse très souvent les 15 % dans les établissements plus haut de gamme et les bars achalandés.  Même le salaire minimum indécent, accordé aux employés à pourboire, doit être remis discrètement à la direction dans plusieurs établissements.  Les témoignages sont nombreux à cet effet.  Je pourrais remplir cette page d’exemples.

Quel gouvernement aura l’audace d’abolir simplement le pourboire pour une simple raison d’équité envers tous les autres contribuables honnêtes qui n’ont pas d’échappatoires.  Tous les employés travaillent fort pour gagner leur vie.  Tous les employés honnêtes cherchent à être compétents et conscients de la qualité du service envers le client.  Tous les propriétaires d’entreprises de services doivent prendre leur responsabilité,  rémunérer adéquatement leurs employés s’ils veulent les garder et s’assurer de la qualité du service qu’ils rendent.

Je ne vois plus aucune affinité avec l’origine de cette pratique. On ne laissait que la petite monnaie sur table.  C’était pour boire.  Aujourd’hui c’est pour boire, manger et se loger. Abolissons cette pratique moyenâgeuse qui n’a plus sa raison d’être de nos jours, abolissons le pourboire et ses entourloupettes.

 

 

CLIQUEZ ICI pour retourner à l'ACCUEIL.

3 réflexions au sujet de « Voilà pourquoi je suis contre les pourboires. »

  1. Oui, effectivement les restaurateurs transfèrent leurs responsabilités patronales aux clients. Le prix des repas au restaurant a beaucoup augmenté ces dernières années. Je crois que les propriétaires devraient arriver à faire leurs frais et à payer décemment leurs employés. C’est la même chose pour le salon de coiffure si vous ne donnez pas un bon pourboire vous n’aurez pas le rendez-vous à la date que vous souhaitez. Et peut-être que votre coiffure en pâtira.

    Remarquez qu’il s’agit d’une coutume et qu’il sera difficile de changer les mentalités surtout de la part de ceux qui recoivent ces pourboires. La restauration rapide a changé cette manière de faire et tout le monde s’y est conformé sans trop de contestation. Peut-être qu’ils auraient de la difficulté a recruter du personnel, si tout ça changeait. Il faut un mouvement fort et un grand nombre de personnes pour changer les choses. Sinon jamais rien ne change.

  2. Le pourboire n a pas sa raison d etre. C esttt trop pourboire service .ajouter aux taxes sur le vin paye 4 a 5 fois le prix de la saq. La fin des restos a venir. que les salaires soient verses par les proprios . si j ai decide de payer mon repas un prix ca demeure ce prix.

  3. me lisez-vous toujours ? Il y a maintenant plus de onze ans que j’écris ce blogue.
    J’ai maintenant 82 ans. Claude Bérubé

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *