Cessons d’infantiliser nos autochtones

Un tsunami vient d’envahir la ville de Val d’Or. Et d’écorcher le corps policier. Des allégations d’agressions et brutalité à l’égard de la communauté des femmes autochtones ont attisé la clameur populaire et pris l’ampleur d’accusations à l’égard des huit supposés fautifs, proclamés innocents jusqu’à la condamnation.

Tout porte à croire qu’il y a péril en la demeure puisque le phénomène se propage depuis tant d’années à la grandeur du Canada et peut être au-delà. Il est légitime d’avoir de la compassion pour les victimes en cause. Nous devons agir en urgence.

Cette nouvelle m’a rappelé le sort de tant de professeurs innocents, victimes de fantasmes amusants des élèves. La clameur et la condamnation avaient atteint rapidement le niveau du lynchage psychologique des parents et de la communauté. Puis l’enquête a démontré qu’il ne s’était agi que d’une fantaisie de jeunes filles prises au piège de leur propre jeu. En fait, les professeurs furent coupables d’être innocents. Montrés du doigt et menés prématurément au pilori, leur réputation erronée de pédophiles les a mis au ban. Abandon de l’enseignement, abandon de la famille et des amis. Des carrières et des vies détruites et victimes de l’intimidation de jeunes filles méchantes. Coupables d’être innocents. La morale de notre société nous incite à la présomption d’innocence, même à l’égard des coupables, tant que le verdict final n’a pas tranché le vrai du faux.

Loin de moi de minimiser l’horreur du sort de ces femmes autochtones, cette petite histoire précédente me rappelle de restreindre mes élans de condamnation prématurée.

La violence faite aux femmes autochtones dépasse largement la ville de Val d’or. Mais il importe à nos gouvernants provinciaux et locaux et tous les intervenants de première ligne d’instaurer un climat de sécurité dans toutes les villes près des réserves. Climat de sécurité autant pour les populations locales et autochtones. Une tâche gigantesque pouvant être réalisée par les gens de bonnes volontés des deux côtés dont du Québec.

Les informations nous démontrent le même problème explosif à l’intérieur des réserves. Là, les chefs de bandes et les Amérindiens sérieux doivent prendre en charge les réserves. Il s’y trouve des gens sages au leadership incontestable pour changer le climat. Affronter les problèmes d’alcool, de drogue, de sexe et d’inceste. Une tâche colossale que les Amérindiens doivent entreprendre. Cela est possible puisque plusieurs réserves l’ont réussi. Cela dépend des chefs et des conseils de bandes. Les gens du sud doivent cesser de prendre par la main les autochtones et leur laisser la dignité de se prendre main. Cessons d’infantiliser nos autochtones et de les considérer comme des victimes et des mendiants.

Tout ce que les chefs réclament aux tables de négociation, c’est de l’argent et toujours plus d’argent. Je suis persuadé qu’il ne manque pas de ressources financières. Mais elle me semble mal gérée. Un problème qu’il ne faudra pas esquiver.

Si on additionne toutes les subventions du fédéral et celles des provinces. Si on additionne les privilèges fiscaux qui leur sont attribués. Le total se chiffrera par milliards de dollars. Je ne connais pas les vraies statistiques. Et divisons cette somme par personne. Les chances sont grandes que les revenus autochtones sont suffisants et mal administrés.

En somme, nous devons intervenir sur notre territoire. Mais les blancs du Sud peuvent aider mais ne doivent pas tenter de résoudre les problèmes des premières nations, nous ne sommes pas aptes à les comprendre. Notre tendance à les prendre en main ne fait-elle pas partie du problème que de la solution. La loi sur les Indiens est à repenser.

Cessons d’infantiliser nos autochtones et laissons-leur le privilège de construire leur dignité et leur fierté…bien avant que nous quittions ce monde.

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