En parcourant mon hebdo local, j’apprends que Centraide du Centre-du-Québec cherche des analystes bénévoles pour étudier les dossiers des demandes financières venant des organismes voués à la lutte à la pauvreté. Retraité, j’ai ressenti l’appel de donner un coup de main.
Et me voilà maintenant intégré depuis quelques années à une équipe d’une cinquantaine d’analystes bénévoles comme moi. Les nouveaux venus sont jumelés aux anciens et une formation nous permet de comprendre la mission que l’on nous confie. Notre tâche est de vérifier sur place l’action humanitaire de ces organismes de charité, de rencontrer ceux qui les animent et de justifier leurs besoins d’aide financière auprès de la direction de Centraide. Une belle aventure vient de s’enclencher.
J’ai fait la découverte d’un monde souterrain, du secret le mieux gardé au Centre-du-Québec. Il s’agit de l’action humanitaire d’une armée de bénévoles zélés, surtout généreux, auprès des plus pauvres de nos pauvres, de ces démunis de notre société, partout dans toutes les villes et petites municipalités et même dans des rangs isolés. Loin des nouvelles tendances individualistes, cette cohorte de bénévoles consacre plus d’heures que ceux qui travaillent rémunérés, même que plusieurs ont déjà un emploi, à venir en aide aux balafrés de la vie. Une générosité humaine et noble, sans ostentation, déferle autour de nous, même si on ne la voit pas, et qui restaure une dignité à ceux qui l’ont égarée. J’ai été témoin d’une magnanimité valorisante d’une partie de la race humaine et je voudrais vous la raconter.
Il y a les comptoirs alimentaires, les tablées populaires, les popotes volantes, les Moissons qui distribuent des aliments. Nourrir un humain, n’est-ce pas le besoin le plus élémentaire ? Que ce soient des friperies qui habillent décemment les démunis, les recycleurs de meubles qui fournissent les accessoires qui donnent du confort à leurs habitats précaires, les cuisines communautaires qui enseignent comment apprêter des repas convenables autres que des tartines au beurre d’arachides pour une famille ou pour des solitaires avec un revenu précaire, sans oublier les multiples activités qui permettent à ces gens de sortir de leur isolement, les chèques pour l’épicerie de fin de mois pour éviter le jeûne et la faim atroce, les accompagnements des handicapés et des aînés aux hôpitaux pour des soins, le gardiennage pour les personnes atteintes d’Alzheimer et autres afin d’octroyer à des aidants une demi-journée pour faire l’épicerie et d’autres emplettes. La misère et la pauvreté sont présentes dans notre milieu, pas seulement dans le tiers-monde. Elles sont souvent, source de maladies mentales, de criminalité, de dépendances, d’alcoolisme, d’inceste, et de l’enfer de la drogue. Elles se transmettent souvent de génération en génération. On s’y enfonce comme dans le sable mouvant. Il y aura toujours des pauvres que toutes les sociétés créeront.
Il y aura surtout toujours des gens dont la vocation sera la générosité, le don de leur personne pour transmettre de la dignité à tous ceux-là qui n’en ont plus. Il y aura toujours ces organismes qui solliciteront les nantis pour permettre à la noblesse de l’âme humaine de continuer son œuvre.
Il suffit de voir notre population s’endetter pour des futilités électroniques au point de ne consacrer à peine quelques sous, souvent même aucun, pour soutenir la grandeur de la vocation bénévole de cette armée de zélés. Des études affirment que la dépendance aux gadgets électroniques atteint une trentaine d’heures par semaine. On a certes plus le temps pour le bénévolat. Comme des fourmis, les bénévoles nous réconcilient avec la nature humaine. Je ne pouvais le passer sous silence, ne pas en témoigner et ne pas dévoiler ce secret. Je serai certes plus généreux de mes sous et de mon temps quand on me sollicitera à l’avenir. La société a le devoir de prendre soin de ses pauvres.
On compte au moins deux millions de bénévoles au Québec, selon les statistiques consultées. Certains le sont plus que d’autres. S’il fallait monnayer tout ce travail, tout le temps accordé, tous les services rendus, notre économie en prendrait pour son rhume. Quelles belles âmes que les aidants naturels qui doivent sacrifier une partie de leur vie ! Un frisson me parcourt quand j’entends le discours des syndicats qui osent affirmer qu’il s’agit d’une forme de « cheap labour ». Le bénévolat n’est pas seulement une vitrine. Le bénévolat c’est aussi l’entraînement idéal, le parcours qui mène à la générosité. Quand on est généreux dans une situation, on l’est partout. Cela devient une caractéristique profonde de son tempérament. Tendre la main à un aveugle pour traverser la rue, céder sa place à un aîné ou une femme enceinte, ouvrir courtoisement une porte, prendre le temps d’indiquer un chemin, sortir les ordures, tondre la pelouse, sont autant de si petits gestes qui révèlent une nature généreuse. Je l’observe plus rarement chez de nombreux plus jeunes. Déjà, on peut présumer que plus tard, ils oublieront de porter assistance aux vieux. La générosité est monnayable maintenant. « Ce n’est plus pareil aujourd’hui », me répond-on. A-t-on trouvé une meilleure vertu ? Prendre soin, se préoccuper de ceux qui nous entourent n’est-il plus d’actualité ? Suis-je si vieux, dépassé, radoteux, déconnecté en proclamant la générosité comme l’ultime grande valeur pour suggérer un mieux vivre ensemble et un mieux vivre avec soi-même ? Elle se retrouve dans l’actualité quotidienne de chacun de nous. Il y a des professeurs qui enseignent que pour le salaire et les conditions de travail. Il a aussi ces professeurs pour qui, prendre soin de la jeunesse est une vocation. Il y a aussi des infirmières, des policiers, des restaurateurs aussi, et tous les autres. La vocation est une des manifestations de cette vertu. Le travail n’est-il qu’un gagne-pain ? Qu’une valorisation et réussite de carrière ? Ne peut-elle être empreinte de générosité, cette vocation ? En faisant la liste des valeurs qui grandissent l’Homme, on se rend compte que la générosité est présente et nécessaire dans chacune d’elles. Comme les six premières années de la vie la marqueront pour toujours, il est essentiel de transmettre cette vertu dès cet âge. Mais encore, faut-il être soi-même généreux pour la transmettre.
UN ÊTRE HUMAIN DIGNE DE CE NOM SE RECONNAÎT À SA COMPASSION, SA GÉNÉROSITÉ ET SA BIENVEILLANCE.
citations de Ostad Elahi
Salut Claude j’espère que tu vas mieux qu’a notre visite .Ton article m’a touché car je fais partis des Chevaliers de Colomb de Beloeil et nous sommes des bénévoles nous donnons aux pauvres et nous avons un comptoir alimentaire que nous opérons 12 mois par année car la pauvreté n’a pas de vacances .Je suis sûr qu’il y a d’autres conseils des C de C au Québec il y en a 500 conseils avec au total 91,000 membres qui font ce qu’on appelle la CHARITÉ .Continue ton oeuvre a bientôt .
J’ai travaillé plus de 30 ans dans le réseau de la santé. Je peux vous dire que sans le travail des bénévoles on n’y arriverait pas.
Ils son précieux,importants, ils nous donnent de belles leçons d’altruisme. Certains sont bénévoles pendant 5 ans, 10 ans et parfois 25 ans.avant souvent, de tomber malades eux-mêmes. Ils travaillent très fort sans rechigner et ils sont toujours souriants. Je crois que le simple fait de donner de son temps sans rien attendre en retour est une belle leçon d’amour envers son prochain.
Vous dites qu’ils sont 2 millions alors cessons de dire que les québécois sont moins généreux que les autres.
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En réponse à Diane.
Je suis plus reconnaissante envers une personne qui donne de son temps qu’à ceux qui donnent un 5$ puis c’est fini, merci, bonsoir. Le bénévolat est plus demandant car tu donnes de ton temps, ton énergie et ce à l’année longue. Mais j’avoue que l’argent est quand même nécessaire ne serait ce que pour renflouer les banques alimentaires et les comptoirs de linges usagés.
Dernièrement on me disait que 90% de l’argent donné aux Anciens Combattants pour le coquelicot qu’on achète va en frais administratifs. Dorénavant, je ne donnerai plus à cet organisme. Je vais trouver autre chose, soit directement à quelqu’un dans l’indigence ou un organisme moins gourmand.