Que diriez-vous d’une nouvelle nation ?

Combien faut-il de temps pour qu’une idée germe ou un projet atteigne sa réalisation ? Au fil des longues années, l’observation permet de déceler l’espace entre la semence et la récolte. Au-delà de cette période, le foin reste au sol et se perdra. L’histoire m’a toujours démontré qu’un grand projet doit se réaliser dans les vingt premières années, sinon les raisons motivantes n’y seront plus, y compris les fondateurs. Ce qui se produisit en 1995, au deuxième référendum, où la presque victoire mena les troupes à la déprime et à la désaffection après 25 ans.

L’expérience aidant, il me semble que tous conflits, tous projets doivent s’accomplir entre 20 et 25 ans sinon les chances de le voir s’épanouir s’amenuisent.

 

René Lévesque a nationalisé l’électricité en peu d’années. Il a fallu moins que quelques années pour mettre sur pied le Ministère de l’Éducation. Combien de temps a-t-il fallu au ministre Camille Laurin pour faire aboutir la loi 101 sur la langue française ? Le dossier de l’avortement et l’émancipation de l’homosexualité ont fait un bonhomme de chemin. Sans compter la multitude de changements survenus dans la société qu’ils seraient longs d’énumérer. Même en affaires, une nouvelle entreprise qui ne connaitrait pas sa phase adulte durant cette même période est vouée à végéter fort longtemps.

 

J’étais là lors du balbutiement du projet d’un pays. L’effervescence d’un nationalisme pour une nation québécoise d’origine française, dont les affinités par le sang, la langue, la culture, la religion, l’histoire, le droit, nous unissait et répondait à tous les critères définissant une nation. Nous voulions vivre en français, nous voulions prendre la commande de nos institutions, ne plus être des porteurs d’eau au profit de la mainmise anglophone. Voilà comment naquit la Souveraineté-association sous l’égide de René Lévesque. En 1976, un premier gouvernement souverainiste prit le contrôle et amorçait un référendum en 1981 dans l’espoir d’une étape plus avant. Une première défaite avec un espoir de récidiver.

 

J’étais là comme spectateur devant la pelure de banane sur laquelle le mouvement indépendantiste vient de glisser. Pourtant ce parti québécois que j’ai vu à l’œuvre en ces derniers temps ne ressemblait en rien au parti politique dont il se veut le prolongement. J’y ai vu un parti vieillissant ne portant aucun héritage sur ses épaules. 25 ans se sont écoulés. La date de péremption est estampillée. Ce ne seront plus que peccadilles nostalgiques qui n’en finiront plus de s’égrener. Tous les bilans post-mortem devront en tenir compte. Quoiqu’il n’est pas dans nos mœurs de se faire hara-kiri. Le Bloc en est un exemple flagrant. Il y en aura toujours qui ont besoin d’une cause. On pourra toujours causer de souveraineté, la nostalgie reprendra du service. L’indépendance a atteint son apogée.

 

Sur la scène internationale, moult conflits ne verront jamais un aboutissement avec une fin qui n’en finit plus de finir. Croyez-vous assister à la fin du conflit Israël-Palestine durant votre vivant ? Et combien d’autres conflits !

 

Mais voilà que nos ancêtres nous ont joué un tour. En créant une natalité prodigieuse. Nourrissant en nous l’illusion que nous serions une grande nation canadienne-française en devenant majoritaire sur le sol de la province de Québec. En retour, notre décroissance actuelle de la natalité nous place en dessous du point de renouvellement de cette nation. Il y aura de moins en moins de « de souche » sur le sol québécois. Seules l’immigration et ses naissances abondantes nous permettront d’atteindre la quantité pour survivre. 50,000 immigrants par année signifient un million de citoyens de plus dans une vingtaine d’années, surtout sur le territoire montréalais. Nous serons moins. Ils seront plus. À moins que.

 

Je me demande pourquoi ne pas bâtir une nouvelle nation dont la diversité des origines serait métissée. Pour éviter le multiculturalisme sans avenir, pourquoi ne pas drainer nos efforts vers la création d’une nouvelle nation. Oublions la clôture.

La nouvelle nation ainsi métissée pourrait devenir le nouveau projet emballant autant pour les ‘de souche » que pour les nouveaux arrivants, une nouvelle nation grandissante par l’influx de l’immigration. Je touche ce sujet que pour apporter une idée florissante plutôt que de faire perdurer une idéologie qui s’amenuise.

 

Il faut une nouvelle idée plutôt que des structures. Il faut un projet porteur et non agressif. L’idée de la souveraineté qui circule est périmée depuis ses 25 ans d’âge. Une nouvelle idée qui pourrait instaurer un enthousiasme nouveau. Une nation métissée et grandissante serait plus créatrice, et peut-être utopique. Laissons l’intégration pour le métissage. Vers une nouvelle québécitude.

 

 

 

 

 

 

 

 

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2 réflexions au sujet de « Que diriez-vous d’une nouvelle nation ? »

  1. Totalement d’accord avec tous vos propos, surtout cette idée d’un nouveau projet de pays. Le sujet mérite réflexion, fions nous a nos québécois inventifs qui vont nous sortir une bonne idée, souhaitons-nous un nouveau René Levesque qui gesticule devant son tableau noir pour nous l’expliquer.

  2. Réf: Nouvelle Nation, bien daccord avec la proposition, après Louis Riel il ya de ça
    belle lurette, j’opterais pour un titre comme Québec Pluriel, ou Québec Plus réel,
    Bâtissons ensemble un Québec qui nous ressemble et nous assemble!

    J’abonde dans votre sens, un choix évident et plein d’espoir. Peter Hayes shawinigan

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