Quel p’tit vieux je fais. Un beau texte est demeuré enfouis au fond de mon ordinateur depuis le mois de juillet. Mme Fournier ajoutait son témoignage à mon texte LES ENFANTS POST-TEXTO. Je vous le présente ici malgré le retard. Le texte est intemporel. Et je remercie l’auteur pour le texte qui suit :(TEXTE DE HÉLÈNE CAROLINE FOURNIER ):Je vous lis sur le Huffington Post (étant moi-même une blogueuse invitée du HuffPost). J’aime beaucoup votre plume, Monsieur Bérubé. Je découvre aujourd’hui votre blogue. J’aime beaucoup votre dernier texte: Les enfants post-texto.
Mon mari et moi, nous sommes des mordus d’informatique et de tout ce qui va avec. Nous en savons sûrement plus qu’un vendeur de Future Shop. Nous sommes des « geeks », comme on dit dans le nouveau vocabulaire de notre époque. Nous habitons avec ma mère, 70 ans, qui n’a (évidemment) pas notre penchant et pour qui nous avons beaucoup d’affection. Elle a un (très) archaïque téléphone portable – pour ne pas dire un dinosaurophone (un cadeau de notre part, à une certaine époque) et ne veut pas changer pour quelque chose de plus récent. Elle avoue volontiers qu’elle aime recevoir nos textos quand elle s’éloigne de nous et se sent rassurée de pouvoir en envoyer en cas de pépin quand elle prend la route toute seule. Nous tentons depuis des années de lui faire apprécier la technologie intégrée (l’appareil photo, la prise de vue vidéo, le GPS (car elle en aurait bien besoin), etc.). Pas moyen de lui faire changer de téléphone. Quand on lui pose la question: « Pourquoi ne veux-tu pas changer de téléphone portable? » Elle répond : « Au moins, celui que j’ai, je sais comment il fonctionne! » – C’est la simplicité qu’elle veut, alors que nous, nous aimons la complexité. Idem pour la télévision. Depuis qu’elle sait comment enregistrer ses soaps de l’après-midi et les regarder à l’heure qu’elle veut, elle est bien contente d’avoir la « télé compliquée », mais il ne faut pas lui en demander davantage. Mon mari et moi, nous pensions qu’il s’agissait d’une question de génération car sa mère a la même mauvaise volonté d’apprendre à utiliser ces « maudites machines » que la mienne. Si je réussis à faire asseoir ma mère devant une tablette graphique, je lui ferai connaître votre blogue.
Pour en revenir à votre texte… Il est vrai que l’évolution a été rapide dans ce domaine. A t-on vraiment besoin de toute cette technologie pour mieux vivre en société ? Certainement pas ! Nous vivons dans une société d’hyper communication, or nous n’avons jamais été aussi indifférents les uns des autres… et nous sommes les premiers à regretter ce désastreux dommage collatéral.
Les utilisateurs de nouvelles technologies sont maintenant trop occupés à texter ou à lire le courrier entrant (et à y répondre tout en marchant), ils ne peuvent plus détecter la détresse de la personne d’un certain âge assise sur un banc public.
Mon mari et moi, nous avons pour habitude de ranger nos gadgets électroniques par respect pour cette personne et de la saluer. Un « bonjour » n’a encore jamais tué personne. La conversation s’engage tout naturellement car, dans notre famille (autant dans la mienne que dans celle de mon mari) on a toujours eu un respect pour nos aînés. Ils nous en apprennent plus sur la vie que pourraient le faire des « machines » aussi artificiellement intelligentes et perfectionnées qu’elles soient.
Nous sommes peut-être des exceptions dans notre genre car nous laissons la place à la communication « réelle » avec les autres générations, tout en gardant les pieds sur terre et la tête dans les « bits ».
Une fan de vos textes publiés sur le Huffington Post
HeleneCaroline Fournier