La SUÈDE, un pays audacieux, pragmatique et à l’avant-garde.

Lorsque j’avais 20 ans, j’entendais constamment des  propos concernant l’idéal de la social-démocratie de la Suède.  Déjà, à cette époque, le PQ et ses partisans présentaient la Suède comme le modèle à suivre et à imiter. Le Québec devait devenir la Suède de l’Amérique. La Suède demeure toujours parmi les pays en haut du palmarès par la qualité de vie et de ses finances. Cinquante-deux ans plus tard, malgré bien des réformes, la Suède demeure une social-démocratie. Elle en respecte les principes fondamentaux que sont le plein emploi, la poursuite de l’égalité des chances pour tous, des services de santé et d’éducation universels et accessibles à tous.  J’ai mis la main, tout à fait par hasard, sur un texte écrit en 2011, dans les pages du Devoir, un texte de l’économiste Diane Bellemare, PhD  – Économiste et fellow associée au CIRANO, professeur d’université  : je l’ai trouvé pertinent et je vous invite à le lire :…

Je reviens de Suède impressionnée une autre fois par le pragmatisme scandinave. La social-démocratie suédoise n’est pas figée dans un modèle préconçu. Elle s’adapte aux changements de son environnement économique, et ce, de manière continue.

J’étais curieuse de savoir si la poursuite du plein emploi était toujours au coeur de la politique économique, si le système de « bon » en éducation était encore en vigueur et quelle était la place du privé en santé.

L’objectif du plein emploi transcende toujours la politique publique suédoise. C’est le but premier de sa politique budgétaire. Aussi, la politique de l’emploi suédoise comporte plusieurs mesures qui varient selon la conjoncture et qui font l’objet d’ententes réciproques avec les personnes en chômage. L’accent est mis sur les mesures actives plutôt que sur le soutien passif du revenu. Le gouvernement poursuit le principe du « work-first principle » qui rend le travail rémunéré toujours plus alléchant que les mesures passives de soutien du revenu. La politique de l’emploi suédoise vise également la réduction de l’exclusion par des mesures d’intégration par le biais de programmes spéciaux ; elle est aussi accompagnée d’une stratégie visant la formation, l’éducation et la reconnaissance des acquis.

Le système d’éducation suédois est complètement accessible et gratuit. En même temps, il vise l’efficacité dans la livraison des services éducatifs. Si les études universitaires sont gratuites et accompagnées d’un système de prêt universel, les programmes universitaires sont contingentés et les places sont attribuées en fonction du dossier scolaire, ce qui motive les étudiants pré universitaires à obtenir de bons résultats.

Au primaire et au secondaire, toutes les écoles, privées et publiques, sont gratuites et financées à partir d’un système de bons. C’est la liberté du choix de l’école qui prévaut, favorisant la concurrence dans le système. Depuis quelques années, le gouvernement a entrepris d’ouvrir davantage la porte aux écoles privées. Ainsi, certaines écoles sont gérées par des collectifs de professeurs, d’autres par des entreprises privées et commerciales. Pour assurer le bon fonctionnement de ce système et la prise en compte des besoins de tous les élèves, le gouvernement a mis en place un système d’inspection qui assure la qualité des services et qui s’appuie sur l’internet.

Au chapitre de la santé, mis à part le système de ticket modérateur adopté depuis longtemps, le système de santé suédois est gratuit et financé par l’État. Les hôpitaux suédois sont financés en fonction des épisodes de soins, c’est-à-dire que le financement suit le patient. De plus, comme dans le cas de l’éducation, la Suède a commencé à privatiser les hôpitaux. Ainsi, les services de santé sont accessibles à tous, mais la livraison des services est ouverte aux entreprises privées. À suivre.

Malgré ces réformes, la Suède demeure une social-démocratie. Elle en respecte les principes fondamentaux que sont le plein emploi, la poursuite de l’égalité des chances pour tous, des services de santé et d’éducation universels et accessibles à tous.

Ma petite enquête informelle m’a permis de constater que ces réformes semblent généralement bien acceptées. Le recours au privé est considéré comme un moyen d’assurer la pérennité de la social-démocratie. J’ai demandé pourquoi les syndicats du secteur public n’ont pas saboté ces réformes. On m’a répondu que c’était socialement mal vu pour eux de s’opposer aux réformes gouvernementales. À vérifier. Enfin, tout n’est pas parfait et il y a des débats, mais cela n’empêche pas la Suède d’évoluer en fonction des impératifs du XXIe siècle. Fin.

DIANE BELLEMARE.

Ce pays a connu bien des soubresauts dernièrement avec les communautés musulmanes où la jeunesse s’est révoltée en manifestant bruyamment et mettant à feu de nombreuses voitures et bien d’autres choses. Une de mes chroniques en a fait état.

Un  aspect politique mérite d’être souligné. Pour un pays socialiste, il est dirigé par une coalition de partis de droite depuis deux mandats. Pendant cette période, la Suède est passée haut la main à travers la crise financière.

Autre particularité : la Suède a fermé quatre prisons par manque de détenu.  Les condamnés profitent davantage de sentences probatoires. Un condamné en liberté probatoire, encadré, coûte 13 fois moins cher à l’état. La criminalité est faible dans ce pays de 9 millions et demi de citoyens. J’y reviendrai. Car le sujet est pertinent. Ce n’est pas le paradis et le pays connait ses crises comme ailleurs, mais la Suède est audacieuse et à l’avant  garde. Bravo.

 

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