« LE NIQAB NE RELÈVE PAS DE LA RELIGION, MAIS DE LA TRADITION, CAR CELA NE REPRÉSENTE AUCUN RITUEL RELIGIEUX ET AUCUNE OBLIGATION RELIGIEUSE, ce n’est que tradition culturelle, selon certaines parties du monde. Dans plusieurs régions, on portait le niqab avant la venue du Coran, donc une tradition culturelle et non religieuse qui a perduré à l’intérieur des traditions de plusieurs clans familiaux devenus musulmans ».
Cette déclaration de 2009 relève du Cheick Mahommet Toutani, l’EX GRAND IMAM d’Al-Azhar, l’université de l’Islamisme mondial, située au Caire. Il fut répudié peu après quand les Frères musulmans prirent le pouvoir. Il avait même ordonné aux élèves de l’Université à cette occasion ce qui suit : « les élèves ne portent plus le niqab et doivent découvrir leur visage dans l’université pour des raisons sécuritaires ». Une telle autorité musulmane a tranché ainsi en pays musulman et apporté un éclairage pertinent. Il est évident qu’il s’agit du « niqab » dans cette intervention et non du ‘hijab », le foulard. Mais l’interprétation me semble la même pour le hidjab car tout le recouvrement de la tête n’a rien de religieux sinon une phobie de quelques imans et chefs de clans familiaux.
En 2007, en pleine crise sur les accommodements raisonnables, les témoignages des femmes qui le portaient alors clamaient, haut et fort, l’aspect religieux de leur hijab. Que les préceptes de Mahomet dans le Coran les obligeaient à s’en revêtir en toute conformité spirituelle. Ce qui a été démenti, à plusieurs occasions, par des spécialistes qui connaissent le Coran. Seuls certains imams soutenaient le discours des femmes.
En 2014, le discours est différent. Les femmes concernées portent le foulard par simple choix personnel et non pour des raisons religieuses. Les nombreuses musulmanes qui ne le portent pas sont-elles moins religieuses que les pro-choix ? Ces dernières arborent le voile, disent-elles, par pudeur et pour des raisons identitaires. Le voile traditionnellement noir prend aujourd’hui toutes les couleurs et les formes par coquetterie, comme le disait une d’entre elles lors d’un reportage. Comme seul le visage peut être montré, les plus jeunes se maquillent comme des œuvres d’art et deviennent plus séduisantes que sans leur voile. On ne peut pas les en blâmer. Quand on sait que la tradition de mettre le hijab et autre foulard a pris naissance pour que les femmes ne soient pas séduisantes, attirantes. Et éloigner le regard impudique des hommes.
Pour paraphraser le Cheick Mahommet Toutani : « le ‘hijab’ ne relève pas de la religion, mais de la tradition, car cela ne représente aucun rituel religieux et aucune obligation religieuse ».
J’en viens donc à la conclusion que le hijab ne peut être considéré comme un accessoire religieux ostentatoire. Il doit être exclu du débat sur la laïcité. Le hijab n’est qu’un simple vêtement, surement identitaire, mais un simple vêtement. Ce dossier ne relève pas du religieux. Il ne devrait donc pas être visé par la charte des valeurs et de la laïcité pour cette raison.
L’appartenance à des associations ou religions peut inciter les adhérents à porter un costume ou une identification. Même les Chevalier de Colomb ont un costume. Même les Zouaves pontificaux. Costumes qu’ils ne portent au travail. Verrions-nous un ex-soldat de l’Armée canadienne porter son habit militaire pour enseigner ? Non ! Il le portera à d’autres occasions, mais aucunement au travail civil.
Comme dans un établissement scolaire, il relève de l’administration gouvernementale de décider du choix des vêtements qui ne peuvent pas être endossés par ses employés. Pour des raisons administratives, elle statuera, par décret ou accommodement raisonnable, sur les vêtements trop ostentatoires (voyants) ou trop identitaires…comme les casquettes avec palettes en arrière, comme les robes trop courtes presque indécentes et les blouses transparentes. Je ne verrais pas un employé s’habiller comme s’il allait à la pêche. L’administration est autorisée de proposer un foulard plus discret, non ostentatoire, comme les portent de nombreuses musulmanes dans des pays très stricts. Il dégage la partie avant des cheveux. Rappelons-nous feu Benazir Bhutto, ex-dirigeante du Pakistan, qui le portait joliment ! Mais là, c’est un autre débat qui n’a aucun lien avec la Commission sur les valeurs ou la laïcité. Appelons-le « le foulard » et non le hijab, et qu’il soit enfilé ainsi.
Je m’écarte donc du débat qui fait beaucoup de bruit, et je jugerai la Charte dans son ensemble, libérée de la nature religieuse qu’on attribue à ce voile, fort joli, chez certaines femmes. Il serait dommage que la Charte incorpore dans son décret sur la laïcité ce simple vêtement qu’est ce foulard : le hidjab.
Oui, le hidjab est très féminin et il relève plus de la coquetterie que de la religion. Quand on y pense comme il faut, il est sidérant de voir à quel point certains sont offusqués par le port du voile alors imaginons comment eux peuvent se sentir face à notre habillement qui parfois est de très mauvais goût et obscène. C’est parfois à se demander qui est le plus irrespectueux.
Que le hidjab ou le niqab reléve de la traditon, je veux bien. S’il faut remonter avant le Coran on est alors au début du moyen-âge. Cela faisait sans doute parti de l’habillement des femmes de cet époque.
Est-ce que les québécoises portent encore des robes longues, des capines, marchent-elles avec des sabots comme au début de la colonie (17ième siècle), non, pourtant à ce moment-là c’était la tradition. Vous me direz que les temps ont changés, les vêtements aussi. Les mentalités ont évoluées et puis ma foi nous sommes au 21ième siècle. C’est pourquoi l’histoire de la tradition il faut en prendre et en laisser.
Q’on le veuille ou non, le hidjab est au 21ième siècle associé à l’islam et il a une portée symbolique très forte. Pour beaucoup d’occidentaux il représente le contrôle de la vie, du corps et de la sexualité de la femme musulmane,par les hommes, en passant par la religion pour rendre cela plus acceptable. N’oublions pas que les imans sont tous des hommes. Comme les prêtres catholiques et les rabbins.
En occident la coutume veut que nous vivions à »tête et visage découverts » parce que cela fait partie de nos valeurs qui ne sont pas seulement les valeurs des québécois »de souche » ou des canadiens »de souche » mais les valeurs de tous les occidentaux. Est-ce si difficile à comprendre? Sommes-nous si méchants pour autant?
La religion devrait relever strictement de la vie privé, De plus c’est par tes actions que tu prouves que tu es un bon chrétien, un bon musulman, un bon juif pas par ton habillement. Si ça te prend un vêtement spécifique pour mieux pratiquer ta religion, je dirais que ta foi n’est pas très grande. Prouve ta foi par le partage et la générosité, par la miséricorde envers les plus démunis, par l’empathie envers les autres. Par la franchise, l’honnêteté, l’intégrité, le pardon, des valeurs issues des enseignements religieux.
Le fait de porter le niqab, le tchador, la burqua me laisse supposer que certaines femmes musulmanes ont peur d’assumer leur féminité. Le corps d’une femme est tout en rondeur, c’est ainsi que Dieu l’a fait, pourquoi le cacher?. Si vous l’enveloppez de plusieurs couches de tissus est-ce parce que vous le trouver laid? Je crois que l’homme musulman a besoin d’évoluer, de voir la femme comme son égal et la laisser libre dans toutes les activités de sa vie de femme. Doit-on toujours faire usage de rectitude politique et tout accepter, nous avons un mode de vie intéressant et c’est pour ça que les immigrants viennent ici, vous êtes les bienvenus mais sachez que du côté de la religion nous avons donné. Nous nous sommes libérés de ces chaînes mais cela ne nous empêche pas d’avoir de bonnes valeurs.