FAITES COMME LÉON GILBERT, faites moi parvenir un texte à allo.picasso@hotmail.com, et je le publierai avec plaisir (Ajouter votre âge)
Un texte de Léon Gilbert de Sutton
En ces temps où les révolutions technologiques transforment notre monde à un rythme effarant, où d’un point de vue démographique la cohorte des aînés ne cesse de s’alourdir, n’est-il pas indiqué de s’interroger sur la vieillesse en général et, d’un point de vue psychologique, sur l’art de vieillir heureusement ? J’avancerais trois hypothèses à ce sujet.
La première a trait à la réconciliation avec sa vie, c’est-à-dire l’acceptation de ce qui a pu survenir au cours de cette vie. On n’est pas sans savoir que la vie peut être cruelle ou noble, qu’elle est remplie d’embûches et d’adversités que l’on doit surmonter avec plus ou moins de succès. En ce sens, l’acceptation de sa vie suppose la réconciliation avec ses épreuves, mais aussi le pardon de ses propres erreurs, ces deux dimensions étant des prérequis à l’amour de soi sans lequel il ne peut y avoir d’amour d’autrui.
En deuxième lieu, j’ajouterais l’acceptation de l’incertitude. On ne peut pas prévoir sa fin de vie. On souhaite tous gagner du temps, éviter la souffrance, retarder l’échéance ultime. Devant la profondeur de ce mystère, l’inconnu entourant l’étape finale, il faut faire confiance à la vie et envisager que tout va bien se passer en douceur, sans trop de douleur. Reste la question de l’après-crépuscule et de la nuit des temps qui peut nous hanter. À cette dimension qui soulève la question du sens de la vie et celle d’une existence dans l’après-vie, les seules questions au sujet desquelles les sciences ne peuvent nous éclairer, ni nous fournir de réponse, c’est au plus profond de soi, le monde invisible de l’âme, du cœur, de l’esprit, des sentiments et de l’intelligence que peuvent surgir des intuitions, des interprétations et dans certains cas des croyances. C’est à chacun de nous d’entreprendre l’exercice solitaire et de découvrir ce qui se cache dans ce silence intérieur qui pourrait guérir l’angoisse, calmer l’anxiété.
Enfin, pour vivre heureusement sa vieillesse, il faut accepter humblement que la vaste et riche expérience accumulée ne se partage pas. Difficile à croire, mais vrai. Chaque individu est le premier maître et responsable de sa vie. Il doit se faire et devenir humain en l’expérimentant par lui-même. Il est inutile de s’en faire pour autrui et de vouloir lui éviter les écueils de la vie. Vivre, c’est explorer. Chercher à connaître et expérimenter. C’est la seule véritable façon d’apprendre. Prodiguer des conseils à des gens qui n’en ressentent pas le besoin ou qui ne sont pas intéressés est une entreprise aussi inutile que futile. C’est donc dire qu’en bout de piste, la plupart du temps, on demeure seul avec son imposant bagage et que si personne ne s’intéresse à nous, toute la richesse accumulée par le biais de l’expérience ne sert à personne d’autre qu’à nous.
L’acceptation et la réconciliation avec sa vie, la capacité de faire face à l’incertitude de l’inconnu et la solitude entourant le caractère exceptionnel de ses propres expériences sont trois gages de sérénité qui rendent la vieillesse non seulement acceptable, mais très agréable à vivre, trois préalables à la grâce de l’amour.
Salut Léon,
Très beau et très pertinent commentaire, avec un belle synthèse du pour et du contre de ce que la vie nous apporte à tous…
Quelqu`un a dit avec justesse : ¨ Lorsqu`une personne âgée décède, c`est toute une bibliothèque qui disparaît avec lui ¨ !
Au plaisir,
Pégé
Pégé
Un beau texte qui fait réfléchir, avec justesse!
Superbe Léon, rien à ajouter.
Amitiés