On ne veut plus faire d’enfants !

Beaucoup de jeunes ne veulent pas engendrer des enfants. Il n’est pas question de les faire naître et vivre avec les perspectives de vie désastreuses annoncées.

La crise climatique avec sa chaleur et ses tempêtes, les feux de forêt, l’écologie, la pollution, la pauvreté, les guerres, la politique corrompue, l’inaction gouvernementale, la liberté de la génération actuelle, autant de raisons exprimées par les jeunes lors de sondages et d’études internationales et locales.

L’écoanxiété apparaît comme le désagrément de vivre chez les 16-30 ans. La santé mentale surgit comme un élément à considérer tout comme la crainte devant les défis qui nous attendent. 

Mais chose surprenante, la perte des avantages de la vie sociale comme les voyages, les restaurants et les spectacles, le confort d’une maison et des autos neuves, la poursuite d’une carrière intéressante est mentionnée pour ne pas engendrer des enfants surtout par les femmes.

Les spécialistes attendaient un autre « baby-boom » après la pandémie comme cela s’est produit après la guerre mondiale. L’événement s’est désisté. Alors qu’il faut 2,4 enfants pour chaque femme afin de maintenir la moyenne des naissances d’une population, on compte seulement 1,4 enfant au Québec. Adieu le baby-boom.  À ce rythme, l’avenir de la nation québécoise francophone est compromis.

Si les générations qui suivent adoptent l’ambition de freiner les naissances par écoanxiété et toutes les théories mentionnées au début de ce texte, il est évident qu’elles abondent vers un avenir pessimiste.

Mais le monde existe depuis des milliards d’années. Les cataclysmes du climat ont maintes fois surgi. Les épidémies de toutes sortes sans l’aide des médicaments ont décimé de vastes populations. Pourtant, les naissances des enfants ont continué à favoriser la suite du monde.

Pourquoi n’en serait-il pas encore ainsi alors que la technologie et la connaissance de l’être humain nous honorent ?

Nous sommes 8 milliards d’individus sur la planète. Les prédictions officielles annoncent que nous serons 10 milliards de personnes à habiter la planète en 2050. Il faudra que des générations futures plus optimistes soient plus généreuses et peuplent avec abondance ce globe et fassent mentir tous les propos que je viens de scribouiller dans les lignes précédentes.

Que ce soit en Amérique, en Europe, en Afrique, en Asie, partout dans le monde, en ce mois de juillet 2023,  les canicules invraisemblables atteignent facilement les 50*Celsius sans négliger l’humidité accablante. Les vieux suffoquent et les forêts sèches s’enflamment, donnant naissance  à des feux gigantesques et inextinguibles.

Comme si ce n’était pas assez, le ciel se gorge d’humidité occasionnant des orages et des pluies torrentielles qui génèrent des inondations dévastatrices partout sur la planète. Les humains se noient, les maisons naviguent et les agriculteurs perdent leurs récoltes.

Je viens d’écrire le mot « orage et pluies torrentielles ». Je ne veux pas laisser pour compte les tornades imprévisibles qui viennent compliquer le tableau avec des colonnes de vents qui tournoient d’une force égale à un ouragan.  Ce sont des parties de villages qui disparaissent, aspirées par la trombe qui vient des nuages noirs dans le ciel.

Évidemment, ce tableau n’est pas gai et explique pourquoi les jeunes ne présument pas de beaux jours au cours des années à venir. Au contraire, ces humeurs du climat ne peuvent qu’expliquer la tendance à l’écoanxiété, sujet que j’ai abordé au début de ce texte. On ne veut pas faire naître des enfants pour leur faire vivre les désagréments du réchauffement de la planète.

Et pourtant, au cours des millénaires qui nous ont précédés, la virulence extrême de l’évolution de la nature a donné lieu à de multiples phénomènes difficiles auxquels a survécu la vie animale. Bien sûr, des espèces ont disparu, mais d’autres sont apparues, mieux adaptées aux nouvelles conditions. Les plus faibles disparaissent et les plus forts deviennent plus consistants.

Ne sont-ce pas là les lois de la nature ?

Il y a bien d’autres considérations  pour ne pas voir d’espoir  dans les années à venir.

J’ai 81 ans, bientôt 82, et je me plais à retourner dans les années passées soit celles de ma jeunesse pour comparer nos propres humeurs devant ce futur. Eh bien oui, l’espoir, l’ambition, l’audace nourrissaient   nos aspirations.

Je me souviens qu’on fantasmait sur la génération des loisirs. Nous voulions sortir de l’ornière du travail de six jours et du rôle de porteurs d’eau qui ont affligé nos parents. Une semaine de vacances par année, c’était une aubaine ! Ajouter du temps pour les loisirs à notre routine de travail trottait dans nos têtes. Il fallait pour se mettre la main à la pâte, se prendre en main.

C’est alors qu’un ministère  de l’Éducation à fait sortir de terre les écoles secondaires, les Cégeps et les universités partout au Québec. On est plus instruit depuis. On a osé la gratuité dans le domaine de la Santé. Ce n’est pas peu dire puisque de nombreuses familles se sont ruinées juste pour se faire soigner.

Les Québécois ont osé tenir une Exposition internationale à Montréal qui a attiré 50 millions de visiteurs. Le monde entier s’y est donné rendez-vous. 1967, une année charnière !  1976, les plus grands athlètes du monde se sont affrontés lors des Jeux olympiques. Le Québec a produit de grands champions depuis cet événement.

Les syndicats ont changé la face du monde du travail et se sont inventés en sortant les travailleurs de la misère. Comme cela a changé.

Les francophones québécois, soumis sous le joug anglophone, ont donné des lettres de noblesse à la langue française par de rudes manifestations.

Le talent d’entrepreneurs et des chefs économistes a fait naître bien des entreprises. Le monde des affaires a connu son apogée. La richesse a foisonné sous tous ses aspects, y compris artistiques.

Les chansonniers ont composé les chansons les plus populaires. Les écrivains ont noirci les pages de multiples livres qui ont contribué à l’essor des librairies.

Que de choses, je pourrais écrire sur l’émancipation de la nation. L’ambition et l’audace pavoisaient sur ce menu. Le Québec n’a jamais été pareil. Le baptême de la Révolution tranquille y a trouvé sa consécration.

Oui, la jeunesse, à son tour, peut créer son pays, faire naître des jours meilleurs et vaincre tous ces obstacles qui nourrissent leurs peurs et leur anxiété. Il suffit de se prendre en main et de provoquer une Révolution écologique.

CLAUDE BÉRUBÉ

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