Pu de vieux

 

C’est dans Huffington Post que j’ai récupéré le texte qui suit signé par Bianca Longpré. Il correspond tellement à ce que je pense que j’aurais aimé l’écrire moi-même.  L’auteur, humoriste elle même, est l’épouse d’un humoriste célèbre. Elle a écrit un livre et se décrit avant tout comme une maman. Puisque ce texte est mon coup de cœur, je vous l’offre dans les lignes qui suivent.

Parce que les vieux nous rappellent les Noëls d’antan, eux qui savent bien que les cadeaux ne valent rien et que seuls les souvenirs traversent le temps.

Ma famille ne compte plus de vieux et c’est triste.

Mes grands-mères sont décédées, les grands-pères aussi. Les vieilles tantes et les vieux oncles sont aussi allés les rejoindre. Le paradis est rempli de vieux et mes partys des Fêtes sont beaucoup trop jeunes.

Et quand je dis vieux, ne te méprends pas, je n’insulte personne. Être vieux n’est pas une insulte ni un défaut. Je sais que je vais recevoir des pierres, mais la vieillesse, c’est être vieux et vieille. Le problème est qu’on comprend mal le terme. Comme si c’était laid et moche d’être vieux.

Être vieux c’est premièrement de la chance. La chance d’avoir vécu longtemps. C’est aussi une qualité.

Une vieille grand-mère c’est si beau. La vieille grand-mère prend son temps, on peut admirer chacun de ses gestes. Quand elle déguste de la crème glacée, on peut remarquer la cuillère qui s’enfonce, la quantité parfaite qui a été prise comme si chacun des gestes faisait partie d’une douce et lente chorégraphie. J’aime cette lenteur, ce temps qui passe plus doucement quand on s’approche de la centaine d’années sur terre.

La vieillesse vient souvent avec une diminution de la vitesse et Dieu que ça fait du bien. La vieillesse de mes aînées et des gens que j’ai côtoyés m’a appris à ralentir, à apprécier les petites choses de la vie. Sentir une fleur, déguster un thé, observer une photo attentivement, prendre le temps de vivre.

À Noël, ma maison est remplie d’enfants, parce que c’est comme ça, le cycle de la vie étant ce qu’il est, mes frères et moi avons eu des enfants. Il y en a partout. Ça court, ça crie, ça chante et c’est heureux. Les jeunes, c’est beau. À Noël ils sont émerveillés, ils ont les yeux pleins d’étoiles en regardant le sapin, ils attendent le père Noël et sont fébriles. La maison remplie d’énergie, chez moi, il manque les vieux.

Parce que les vieux nous rappellent les Noëls d’antan, eux qui savent bien que les cadeaux ne valent rien et que seuls les souvenirs traversent le temps.

Souvent, ce sont eux qui perpétuent les traditions. Ils sont les piliers de nos familles.

Ils ralentissent le temps effréné des Fêtes. Ils nous observent du coin de la pièce. Ils écoutent nos discussions, prennent le temps de nous sourire, ils sont là. Ils sont l’équilibre de nos familles. Et nous, à ce moment précis, n’avons aucune idée de la chance que nous avons d’avoir cet équilibre.

Parce que nous les tenons pour acquis. Ils ont toujours été là, donc ils seront toujours là. Quand on fouille au fond de nos souvenirs de jeunesse, ils sont là. Pourquoi partiraient-ils?

Le cycle de la vie étant ce qu’il est, les vieux nous quittent. Un Noël, ils sont à nos côtés, celui d’après, ils célèbrent Noël un peu plus haut, un peu plus près des anges.

L’équilibre et les traditions disparaissent aussi tranquillement.

Durant un souper de famille, quand on se retourne pour chercher le réconfort du sourire de grand-maman… il n’est plus là. Quand vient le temps d’aller à la maison familiale, c’est une autre famille qui y vit. Quand vient le temps de la bénédiction, grand-papa n’y est plus.

Les vieux ne sont pas éternels.

La vieillesse est si précieuse. Parce que la jeunesse, elle apparaît en neuf mois, mais la vieillesse, elle, prend son temps, elle prend toute la vie.

 

Et à son départ, on se rend compte à quel point elle était importante.

Ce Noël, prenez le temps d’être avec les aînées de vos familles. Laissez vos enfants en profiter. Laissez-leur la chance de ralentir, d’apprendre et de créer des souvenirs avec ceux qui ne seront pas toujours là.

Merci Bianca Rompré

 

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