L’obsession de la jeunesse éternelle !

L’obsession de la jeunesse éternelle ! Voilà le titre que les médias utilisent le plus pour  décrire le vieillissement au-delà des apparences.  Une obsession qui génère une industrie mondiale de cosmétiques et autres de 425,5 milliards de dollars US.  Les femmes, et beaucoup d’hommes aussi, sont esclaves de la beauté, synonyme de jeunesse. L’obsession d’aujourd’hui consiste à dire que ce qui est jeune est plus beau.

Est-ce qu’on n’en fait pas trop pour ralentir le vieillissement ? Tombe-t-on trop facilement dans le piège de cette obsession de la jeunesse ? Les personnes âgées ont hérité, avec les ans, chacune de leurs rides. Il faut apprendre à lire les rides. Elles racontent toutes les émotions, les joies, les peines, les rires, les pleurs,  les succès,  les malheurs et le bonheur d’une longue vie. Elles participent à façonner notre identité. Ne sont-elles pas des sourires gravés. La grande actrice Anna Magnani avait dit à son photographe : « de grâce, ne retouchez pas mes rides. J’ai mis tant de temps à les gagner ».

On ne peut rester jeune toute sa vie. On ne focalise pas assez sur la maturité, les gens plus murs, la sagesse. Toute une vie à grandir, à bâtir et à acquérir la confiance. C’est comme si les femmes fanaient passé un certain âge. Contrairement aux hommes qui semblent se bonifier comme un vin. Une conception  biaisée de la vieillesse.

Cette dernière devient le pire ennemi, la peur panique de vieillir. Voir le corps changer, évoluer, se rider est une vision d’horreur pour ceux qui craignent de ne plus pouvoir séduire. Au point de tout tenter pour vaincre cette guerre contre le temps en faisant appel au Botox, peeling, chirurgie, crème antirides, acides divers, oméga , plantes, etc. Tout y passe, y compris les économies.

Comment nous satisfaire de ce que nous sommes. Les personnes les plus captivantes rayonnent d’une assurance personnelle en s’intéressant aux autres, à travers un regard, un sourire et une passion. Nous sommes obnubilés par la peur du vieillissement. L’obsession de la jeunesse éternelle! Pour certains cela devient une phobie. La vieillesse c’est l’hiver pour certains, mais le temps des moissons pour les sages.  Alors qu’il suffit de piger au cœur de son disque dur l’expérience de toute une vie.  Montrer que vieillir est noble dépouille les jeunes de l’angoisse de devenir vieux.  Parce que les jeunes n’aspirent pas à devenir vieux. Nous, les vieux,  leur transmettons un visage terne de la vieillesse parce que nous n’aimons pas la vieillesse. Quelle image propageons-nous et véhiculons-nous ?  De notre jeunesse, nous emportons avec nous les stéréotypes sur la vieillesse et nous les perpétuons même devenus vieux.

Faudrait s’inspirer du comédien  Claude Legault, il avait 50 ans en recevant son prix Artis en 2013, qui avait déclaré : « C’est un privilège de vieillir » et « j’espère vieillir devant vous comme un bon vieil acteur ». Il est donc possible de rêver de devenir vieux. Quand les vieux, qui se disent jeunes, rêvent de se rajeunir, d’enlever 10 ans à leurs années, tandis que les rides du corps et de l’esprit continuent à vieillir, nous évoquons l’obsession de la jeunesse éternelle. Nous développons l’apparence que nous voulons avoir et montrer. Mais pas notre identité réelle.

La jeunesse éternelle ne signifie pas la vie éternelle, même si nous touchons des records de longévité.  Il fut un temps où on devenait général à 22 ans, comme  Napoléon, et empereur à 28 ans. Il y a cent ans, l’espérance de vie était de 50 ans.  En 1960, il était normal de décéder dans la jeune soixantaine. Tandis qu’aujourd’hui, on mentionne 80,8 ans pour les hommes et 84,5 ans pour les femmes (2016).  La vieillesse devient de plus en plus longue à tel point que l’on doit parler  d’une nouvelle génération.  Imaginez la quantité de cosmétiques que prévoient les départements de marketing des grandes marques.

Il important de cesser de se battre contre le vieillissement qui n’aura de cesse dans le sillon de la longévité et de donner un sens positif à cette période. L’apparence doit céder le pas à la maturité, celle qui doit séduire.

Et nous rappeler que nous inventons, en ce moment de l’histoire,  « une nouvelle vieillesse » que n’ont pas connue nos ancêtres.

 

 

 

 

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