La radicalisation est un sujet qui fait les manchettes et celui de bien des discussions depuis quelque temps. Il est associé à ces jeunes et moins jeunes qui adhèrent au Djihad et qui joignent le rang des terroristes. Au risque de leur vie, ils sont les auteurs des attentats terroristes qui sévissent un peu partout en Occident et au Moyen-Orient. Ou ils participent à la violente guerre du Daesh pour instaurer un califat au Moyen-Orient.
On s’inquiète beaucoup sur les mécanismes d’enrôlement de ces jeunes et moins jeunes et sur les motivations qui les incitent à passer dans l’autre camp. Que se passe-t-il dans leurs têtes ? Qui sont ces jeunes ? Comment arrivent-ils à se mobiliser pour une cause qui ne les touche pas ou si peu et au prix de leur vie ? À poser des actes criminels ?
Pendant que la société amorce la mise sur pied d’organismes de dé-radicalisation et des campagnes de sensibilisation afin de contrer ce phénomène, les adversaires, eux, peaufinent leurs méthodes de recrutement avec succès. Ils sont des milliers et des milliers de fanatiques à travers le monde à rejoindre leurs rangs.
Le propos de ce texte sert à pointer un autre champ de radicalisation dans notre société et ailleurs. Je veux ici pointer la criminalité qui sévit sous notre nez. Comme les Hells Angels, la mafia et les gangs de rues ! Ils sont aussi de milliers à rejoindre les rangs de ces organisations criminelles. Qu’est-ce qui convainc les jeunes et moins jeunes à faire le choix de devenir criminels ? Il ne s’agit pas de seulement faire des « rides » de motocyclettes. La seule religion est le crime.
Depuis la déconfiture de la mafia à la suite de la mort du chef Vito Rizzuto en 2013 et l’assassinat des trois prétendants à son trône en 2016, ce sont les Hells Angels qui ont délogé et chaussé les bottines des mafieux.
Depuis la libération sans accusations de plusieurs dizaines de membres des Hells Angels incarcérés à la suite de l’opération gigantesque SharQc, cette bande de criminels désorganisée a refait le plein. Munis de cette expérience traumatisante, ils ont appris comment mettre sur pied une solide organisation pour se soustraire à la vigilance des policiers. Mom Boucher sera remplacé, semble-t-il, par un certain Mario Brouillette, cofondateur d’un club-école, à la tête d’un bureau de décideurs. Puis des lieutenants pour chaque secteur et Club ! Aux clubs réguliers se joignent des club-écoles dont les principaux sont Beast Crew de Sorel, Devils Ghosts, Red Devils et Deimos Crew. Une organisation de 163 membres, selon le journaliste Daniel Renaud de la Presse+ !
Les Hells Angels contrôlent 80% du marché des stupéfiants et du crime au Québec. Les quelques mafieux qui restent collaborent avec les Hells. On évalue à plusieurs milliards de dollars cette industrie criminelle qui détruit tant d’êtres dopés, qui intimident tant de commerçants et hommes d’affaires, qui prennent possession d’entreprises pour profiter de la corruption à grande échelle et du blanchiment d’argent.
Ces gens sèment la peur, la terreur et les meurtres deviennent des outils de pouvoir. Si ces gens ne sont pas terroristes qui épandent la terreur autour d’eux, je me demande ce qu’ils sont. Leurs activités criminelles à la vue de tous polluent les fondements de notre société. Qui ne connait pas les activités des Hells Angels et leurs crimes ?
Et pour revenir au sujet de ce texte, avec autant de club-écoles, nous sommes aux prises avec une opération de recrutement gigantesque. Qui opère comment ? Et qui sont les proies ? Quels sont les critères pour accéder à ces écoles ? Et quels sont les idéaux des adhérents ? Devenir criminels ? Accomplir des meurtres sur commandes ? Intimider ? Semer la terreur ?
Comme j’écrivais plus haut : « on s’inquiète beaucoup sur les mécanismes d’enrôlement de ces jeunes et moins jeunes et sur les motivations qui les incitent à passer dans l’autre camp. Que se passe-t-il dans leurs têtes ? Qui sont ces jeunes et moins jeunes ? Comment arrivent-ils à se mobiliser pour une cause si dépravée ? À poser des actes criminels ? » Que ne fait-on pas pour une « ride » de moto ?
Et que fait-on pour la radicalisation de ces adhérents ? Que sait-on de ces adhérents ? On doit se mobiliser comme on le fait déjà pour la cause terroriste musulmane ? Le dégât fait à notre société par les Hells n’équivaut-il pas amplement à la cause dite musulmane ? Il y a certainement un rêve d’appartenance à un groupe. Une question à se poser !