Il suffit d’écouter les émissions LA VOIX, STAR ACADÉMIE et UN AIR DE FAMILLE pour réaliser que le Québec foisonne de talents vocaux de haut niveau. « La Voix et Star Académie » nous présente des voix et des auteurs parmi les meilleurs à la suite de multiples séances d’auditions. Les participants luttent pour gagner la compétition à la seule perspective d’entrer dans le monde artistique des professionnels. Le coup de pouce ! La porte ouverte ! L’occasion unique ! Gonflé d’espoir ! Télévisées, les finales nous font apprécier des prestations qui nous enchantent de nombreuses soirées.
Tandis que « Un Air de Famille »nous révèle de simples familles qui aiment la musique et chantent pour le simple plaisir de le faire. À la suite d’une simple présentation sur vidéo, elles sont choisies pour participer à l’émission. Sous la houppe d’artistes professionnels qui les préparent aux exigences de la télé, ils réussissent à nous charmer, certains nous dévoilant des talents dignes de grands artistes. Dans un cas comme dans un autre, nous découvrons que les régions du Québec fourmillent d’artistes fascinants dont plusieurs n’ont aucune visée professionnelle. Que de belles soirées nous vivons sous l’enchantement de nos concitoyens qui nous font partager leurs rêves. Que de belles voix ! J’ai même souvenance d’une émission du même genre soit « Apéro à l’opéra », sur ARTV, qui nous présentait des voix d’opéra en devenir. Le Québec est une vraie pépinière.
De 1960 à 1983, j’ai écouté tellement d’émissions de « Soirée canadienne », animée par Louis Bilodeau. Une émission de nature folklorique avec violoneux et chansons à répondre où tant de talents cachés de toutes les parties du Québec se montraient sous les projecteurs. Chanteurs et danseurs de folklore, chanteurs populaires, de country et même d’opéra, c’était le Québec talentueux qui fêtait. Durant 23 ans, devant l’écran de télévision, c’était le grand rendez-vous des samedis soir. (Juste avant le hockey). 1300 localités se sont présentées au cours de 987 émissions. Que de soirées endiablées ! Un régal de talents qui venaient des régions ! Sans compétion ! Seule la fierté de son patelin les animait ! Imaginez 23 ans ! Dire que cette émission est en rediffusion sur Prise 2. Une « émission » qui ne veut pas mourir; pour parodier la chanson !
Donc, les trois émissions mentionnées un peu plus haut jouent un rôle semblable. Peu de candidats de Montréal. Ils surgissent de partout. Souvent de tous petits villages discrets. La fierté de chaque participant n’a d’égale que l’audience phénoménale de ces émissions.
On a beau parler d’identité culturelle sous tous les angles, on ne peut passer sous silence toute l’expression d’un peuple. À la télévision ou ailleurs, s’ajoutent avec autant d’attrait le chant choral, la danse classique et populaire, les conteurs, la musique, la peinture, la sculpture, le cinéma, le théâtre, la gastronomie, la haute couture, l’artisanat. Que de grands noms en sont issus d’ailleurs.
La créativité sous toutes ses formes est une pierre angulaire du Québec depuis toujours. On oublie trop souvent les valeurs familiales derrière cette éclosion. Le piano a longtemps été le rassemblement des familles pour chanter, si bien décrit dans la chanson de Claude Léveillée, les pianos mécaniques. Il n’a fallu qu’un piano et un violon pour faire chanter la famille Dion et allumer l’étincelle d’une Céline. Il a fallu des églises pour faire naître de grandes chorales et donner un auditoire à de grandes voix.
Tout juste ce petit texte pour lever mon chapeau devant ces belles émissions.