L’avion : les doléances d’un p’tit vieux

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Fais du feu dans la cheminée, je reviens chez moi…après trois semaines en Asie.
Première réflexion. L’industrie aéronautique est un privilège, presque un monopole, pour aller dans des contrées aussi lointaines que la Chine et la Thaïlande. 16 à 20 heures d’avion auxquelles il faut ajouter le temps et les aléas des escales. Une journée difficile et inconfortable pointe à l’horizon quand on a 72 ans. Pourquoi faut-il que les aéroports soient si mal foutus ?  Pourquoi les sièges d’avion sont-ils si inconfortables et rapprochés pour les gens de plus de 5 pieds 7 pouces. Comme si on n’existait pas, nous,  les 6 pieds avec nos longues jambes ! À moins de payer un supplément de 150$ par sièges et par escales pour profiter de la section « plus ».

16  heures en vol à l’aller où il faut dormir, assis bien droit avec les genoux enfouis dans le dossier du siège avant. En somnolant légèrement, la tête tombe à gauche, puis à droite. Pis le torticolis s’attaque au cou. Pis une crampe dans la jambe droite ! La nuit est longue ! Surtout quand une envie d’uriner vous oblige à réveiller vos deux voisins de droite pour atteindre l’allée.  À 72 ans, cela arrive deux à trois fois par nuit.

Tiens! Tiens ! Un écran dans le dossier avant permet de voir des films récents !  Pourquoi mon écran ne fonctionne-t-il pas ?  Alors, profitons-en pour lire. Pourquoi suis-je le seul siège où la lumière est en panne ? Pas de lecture possible. Une nuit longue, vous ai-je écrit ?  Et je ne vous ai pas encore décrit les péripéties qui ont précédé le vol.

Arrivé à l’aéroport à 3h30, le vol est programmé à 6h30. La ligne aérienne n’ouvre son comptoir qu’à 4h. Puisqu’il y a une escale pour changer d’avion qui se déroule aux États-Unis, il  faut se taper, dès Montréal, l’immigration et les douanes américaines comme si on y allait.  Une heure et demie, debout à faire  la queue avec des centaines de  voyageurs endormis.  Sans oublier la fouille qui a suivi, souliers enlevés, détecteurs électroniques qui font toujours bip-bip à cause du métal de mes bretelles et m’obligent à une fouille manuelle. Enfin, je récupère mes effets, mais il n’y a qu’une seule chaise, fort recherchée, pour s’asseoir et lacer ses souliers. Et nous voilà en route vers la porte d’embarquement. Bien sûr, celle-ci est le dernier accès tout au bout du corridor qui n’en finit plus. Il faut marcher avec un lourd sac à dos et un autre sac à main.  Et marcher. Et marcher. Les jambes faiblissent. Le temps manque maintenant pour y arriver à temps. Il faut accélérer le pas. Quel rêve, s’il y avait un banc pour se reposer !  Les architectes n’ont pas pensé aux vieux comme moi. Nous serons pourtant de plus en plus  nombreux dans les années qui viennent. Il faut dire que l’aéroport de Montréal est un raboutage d’agrandissements, comme le chalet qu’on agrandit d’année en année. Je m’ennuie déjà de l’aéroport de Mirabel, un chef d’œuvre conçu pour le confort des passagers avec ses transbordeurs.  Je rage de douleur en parcourant les longs et sinueux corridors. En plus des jambes, il y a le dos qui se plaint de porter ce sac. Enfin j’arrive. Tout juste à temps ! Juste le temps d’embarquer. Quelle joie que de s’asseoir dans l’avion pour un p’tit vieux comme moi !!!

Pour le retour, il y aura deux escales en ajout aux 20 heures de vol, cette fois,  à partir de la Thaïlande.  Le même avion qu’à l’aller avec les mêmes inconforts. Inutile de vous les répéter. À l’escale de Tokyo, il y a encore une fouille pour la sécurité avec toujours les mêmes désagréments. À la deuxième escale, celle-là à Washington la capitale américaine, nous avions deux heures d’attente. Mais le hic !  Toutes les valises furent sorties pour une autre vérification sans oublier la fouille des bagages à main et la fouille personnelle encore une fois. Plus d’une heure passée. De là, faut se rendre à la porte d’embarquement qui, elle, est située dans un autre édifice. Marche, marche, petit vieux. Cours, cours, petit vieux si tu veux être à temps. Évidemment,  l’accès à l’embarquement est localisé à l’autre bout de ce deuxième édifice : terminal 2. Les jambes et le dos crient à l’aide. Puis, une autre fouille personnelle s’ajoute. Et voilà que j’arrive à la porte d’embarquement tout juste : 5 minutes à l’avance. Il a fallu deux heures. Parfois, je crois que la sécurité est devenue une habitude paranoïaque et que l’aéronautique est devenue un mode de transport désagréable. Quel avenir ! Surtout que la clientèle comptera un nombre accru de p’tits vieux aux longues jambes !

Heureusement, j’ai fait un beau voyage en Chine et Thaïlande.

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