Tout un moineau, ce Monsieur Burkardt

Tout un olibrius que ce monsieur Ed Burkhardt, P.D.G. de la compagnie multinationale Rail World Group, propriétaire de la Montreal, Maine and Atlantic railway, (MMA), cette dernière qui est au cœur de la tragédie de Lac-Mégantic. M.Burkhardt s’inscrit dans la liste des présidents de multinationales qui accumulent les millions de dollars en salaire en augmentant les profits sous toute considération. Il lui suffit d’acheter une petite compagnie de chemin de fer en déroute financière, un tas de ferraille,  pour la replacer sur les rails en réalisant des économies par une administration très serrée au détriment parfois des mesures de sécurité. MMA a été cédé par CP Rail.

Donc Rail World Group possède plusieurs lignes à rabais à l’image de  MMA tout autour de la planète.  Soit en Amérique du Nord, en Hollande, Pologne, Estonie, Lettonie, etc. Sans oublier qu’il a dans ses cartons des projets en cours pour relier les pays baltiques avec Israël, l’Inde et  la Chine. Etc. Toujours à rabais ! M. Burkhardt est donc le grand patron de la société mère et le chef de toutes ces compagnies incluant la petite MMA entre autres, une ligne de 750 milles.  Il faut des nerfs d’acier et savoir contrôler ses émotions et son stress  pour diriger Rail World Group dont les problèmes surgissent quotidiennement de partout en Amérique, en Estonie, en Pologne et ailleurs.  Une carapace qui explique ce flegme qu’il arbore devant la tragédie de Lac-Mégantic.

J’ai côtoyé plusieurs de ces hommes de pouvoir au cours de ma vie, ce qui inclut bien quelques femmes. La logique du cerveau lui sert de cœur. Il pompe de l’huile en lieu de sang. La compassion est éliminée de ses émotions, tant soit-il qu’il en ait. Surgit un niveau où l’Être devient déconnecté du peuple et manifeste un mépris même arrogant pour cette populace et même ses employés. On dit de lui qu’il est haïssable. Ce qui ne surprend pas. Au jugement quasi infaillible et convaincu d’avoir la science infuse, il se prononce ex cathedra sur tout sujet y compris les rumeurs. Il n’a pas la langue de bois, mais elle est bien pendue et lui tient lieu de franchise. Il faut éviter de débattre avec ces  gens, car les réparties sont généralement cinglantes et parfois dévastatrices. Pas de gants blancs. Il suffit de se souvenir de sa conférence de presse impromptue. Il suffit de prendre connaissance de ses premières déclarations.

L’orgueil est au rendez-vous. Avez-vous vu un président de compagnie de cette envergure admettre une erreur, une faute ? À moins d’un conseil professionnel comme celui d’un avocat. C’est toujours la faute d’un d’autre. Les employés ont le dos large avec un tel patron. Un adepte des communications trop directes et virulentes. Le personnage que nous avons vu est à son naturel. Il est à se demander comment un tel phénomène puisse gérer une entreprise de cette taille. L’expérience m’a appris  que oui.  Bien de ses pareils assument les mêmes charges. Comme si ce comportement était un pré requis.

Journalistes et commentateurs lui ont reproché de ne pas s’être entouré de spécialistes en relations publiques et en gestion de crise. Évidemment que les choses se seraient déroulées autrement avec une mise en scène bien ordonnée. Pourtant, j’ai l’habitude d’entendre journalistes et commentateurs critiquer le rôle de ces compagnies spécialistes de la langue de bois et de faiseurs d’images. Nous aurions eu droit probablement à un autre scénario, un autre personnage disant les choses autrement et se comportant différemment.

La colère des Méganticois aurait-elle été différente ?

 

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