Les vieux sont-ils tous des sages que nous voulons honorer ?

Quand j’étais plus jeune, les vieux (disons au-dessus de 75 ans), me paraissaient comme des sages. On devenait sage en vieillissant, soit en atteignant l’âge de la sérénité et en portant la légendaire barbe blanche. Maintenant que je suis octogénaire, je ne partage plus cette impression. Le vieil homme à la barbe blanche est beaucoup plus un mythe que la réalité qui m’entoure.

Je souhaitais écouter les réflexions bien pensées acquises par l’expérience inspirante d’une longue vie idéale. Dans les faits, je souhaitais prétentieusement vieillir harmonieusement et devenir moi-même ce sage vertueux. Il est vrai que j’apprécie ces moments où je réfléchis, où je pénètre en dedans de moi-même pour trouver des réponses à de multiples questions existentielles. Je peux persévérer des heures dans cet état mystique et inspiré loin du brouhaha de la vie qui m’entoure.

Le retour à la vie trépidante me réintègre dans ma personnalité courante et sociale. On ne change pas en vieillissant. On continue cette longue vie avec ses travers et ses qualités. On continue à manifester nos ressentiments, nos désirs, nos besoins, nos bêtises et nos bonnes actions.

Bien sûr, il y a cette vie qui nous a forgées. Les souvenirs de toutes nos actions, de toutes nos réalisations, de toutes nos amitiés et amours, de cette notoriété qui a mis du gaz dans nos ego, des nos visions de l’avenir, de tant de projets mis sur rails grâce à nos bons soins. Il y a tant à raconter, tant à oublier.

Vieillir quand les années d’autonomie augmentent et s’additionnent comme une autre vie qui s’ajoute; soit celle des loisirs tant espérée depuis notre jeunesse; soit celle des malaises qui accompagnent ce corps âgé; soit celle des nouvelles amitiés et des deuils fréquents.

J’observe ! Les vieux qui m’entourent sont tellement divers. Les crétins, les parfaits imbéciles, les grognons, les chialeux, les odieux, les commères, les insatisfaits se bousculent à la porte, mais il y a aussi et surtout des gens charmants, intelligents, tolérants, créatifs, curieux, chaleureux, pleins de rêves, des gens dont on apprécie la présence.

On se rend compte bien vite que les vieux ne sont pas tous des sages. La sagesse n’est pas l’apanage des vieux. Quand on dit les vieux, ce n’est pas une catégorie de personnes semblables. Au contraire. Donc, on peut y trouver des sages en cherchant bien. Mais on n’a pas encore défini ce que serait la sagesse.

Avez-vous remarqué que les vieux des pièces de théâtre comme celles de Shakespeare et Molière sont rarement sages ? Ils sont surtout malcommodes, avaricieux, ridicules.

Avez-vous remarqué autour de vous que beaucoup de racistes, d’homophobes et d’anti-autochtones  se pavanent ? Loin d’être ouverts et tolérants !

Avez-vous noté le phénomène de l’intimidation des personnes âgées envers d’autres personnes âgées ? Il semble que ce soit fréquent dans les résidences et ailleurs.

La maturité n’est pas l’apanage des aînés et des vieillards même si on aime leur accoler cette particularité. On dénote bien souvent cette maturité chez les plus jeunes.

Avouons qu’il y a des vieux qu’on aime écouter parce qu’ils ont une verve naturelle, une bonne mémoire, une connaissance étendue dans bien des domaines. Ils nous inspirent et de ce que nous aimerions être nous-mêmes. Il semble nous éloigner de la perception négative généralisée sur la vieillesse. On leur accorde l’idéal de valoriser les vieux par leurs propos. Nous sommes portés à leur accoler le titre de sages.

Bien déçu de ne pouvoir me qualifier de sage, car j’en avais rêvé il y a plusieurs décennies comme je le raconte au début de ce texte. Hélas, je n’ai pas une barbe blanche.

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Une réflexion au sujet de « Les vieux sont-ils tous des sages que nous voulons honorer ? »

  1. Moi je crois que toi tu est un SAGE je lis toutes tes rédactions et je les trouvent inspirantes etc

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