Suis-je un citoyen de deuxième classe, car je n’ai qu’une seule nationalité ?  

Tiens, les Italiens peuvent voter au Canada pour élire le nouveau président d’Italie. Les Français ont fait de même pour élire leur président !  Les Libanais itou !  Et plusieurs autres. Parce qu’ils ont la double nationalité, ils peuvent le faire. En fait, ils votent pour le premier ministre du Canada, celui du Québec et celui de leur autre pays.

Et moi, dans tout ça ?  Pourquoi se fait-il que les « habitants de souche traditionnelle », comme moi, sans double passeport, soient DES CITOYENS DE SECONDE CLASSE ?  Pourquoi les nouveaux citoyens ont-ils eux le droit à deux et même trois nationalités ? Pourquoi sont-ils agrémentés d’autant de passeports !  Alors que moi, je n’ai aucun accès à ce privilège à moins d’épouser une femme d’une autre nationalité !  Si privilège, il y a !

Pour un rattachement entier et sincère à une culture nationale, ne faut-il pas devenir un membre à part entière de cette nation ?  Une adhésion volontaire !  Faire un choix !  Quel qu’il soit !  Oui, choisir !  Comment démontrer sa fidélité…à plusieurs États en même temps ?

Ô combien je me questionne sur ce phénomène.  Ceux qui traînent deux passeports différents dans la poche arrière. Deux allégeances !  Une sorte de bigamie !

Ils peuvent utiliser la nationalité qui fait l’affaire selon des circonstances différentes. Un pied dans une loyauté, un pied dans l’autre. Si faire un choix, si délaisser un statut national pour un autre est si difficile, à quelle enseigne se situe la conviction de son appartenance ?

En somme, voilà un opportunisme évident. Comme si on avait la carte de membre du Parti québécois et du Parti libéral en même temps. Pourtant, je dessine ici le portrait d’une situation qui prévaut déjà à une grande échelle sur le territoire canadien. Un débat chaud que l’on esquive au Canada.

La double nationalité a profité à la France au temps des colonies, tout comme le Commonwealth à l’Angleterre. Je lisais, il y a un certain temps, que la France était à reconsidérer cette situation. Pourquoi ? C’est là un débat permanent ou cyclique à suivre.

Haïti a accepté la double nationalité pour faire plaisir aux contributeurs de la diaspora. Imaginez, il y aura là plus d’électeurs de l’extérieur du pays que de citoyens dans le pays. À Grenade, on a mis fin à la double nationalité. Pour contrer le terrorisme disent-ils.

Les immigrants, eux, profitent de ce privilège en émigrant tout simplement au Canada. Ils deviennent des collectionneurs de nationalités. J’ose souvent leur demander : si les deux ou trois pays de leurs passeports déclaraient la guerre l’un contre l’autre, de quel camp porteraient-ils l’uniforme ? Imaginez un militaire canadien d’origine libyenne qui devrait aller combattre ses compatriotes, car rattaché à l’armée canadienne. Ou celle de la Lybie ?

Rappelez-vous l’épopée de Harper quand le Canada a rapatrié du Liban aux frais du Canada ces Néo-Canadiens libanais qui vivaient au Liban. Ils sont nombreux les pays qui refusent la double nationalité. Mais ils sont nombreux ceux qui l’acceptent : une bonne centaine.

Je me souviens que Stéphane Dion, Thomas Mulcair, Louise Beaudoin ont chacun deux nationalités. Michael Ignatieff en a trois et sa femme en aura trois quand elle obtiendra sa « canadianité ». Faites la tournée de tous nos hauts dirigeants.

Pourtant, l’opinion populaire a obligé la Gouverneure générale, Michaëlle Jean, à abandonner sa nationalité française qu’elle a obtenue par son mariage avec un Français. Malgré tout, quelques prédécesseurs de la fonction de gouverneur général pavoisaient deux nationalités. Ils sont nombreux chez nos politiciens et nos fonctionnaires ceux qui profitent de la double nationalité. Imaginez le nombre au cœur même de la population.

Au Canada, si Stéphane Dion avait été élu premier ministre, notre chef aurait été un Français et Canadien. Il aurait pu voter pour choisir le président de la France, imaginez. Double citoyenneté veut dire double allégeance.

Revenons à Thomas Mulcair qui a refusé d’abandonner sa nationalité française lorsqu’il briguait la haute instance canadienne. Le lien français de Thomas Mulcair lui vient de son épouse, Catherine, née là-bas. En 2008, celle-ci s’est présentée, sans succès cependant, comme candidate de l’UMP sur le sol nord-américain, soit le parti de Nicolas Sarkozy, à droite de l’échiquier politique, pour représenter les Français établis hors de France.

Imaginez le scénario où Catherine serait devenu députée de la droite française et où Thomas Mulcair, simultanément,  serait devenu premier ministre de la gauche au Canada. Je me demande quel est l’avantage qu’il retire de cette nationalité pour y tenir autant. Son adhésion à la nationalité canadienne me semble fragile et que dire de celle de l’Irlande.

Est-ce que la reine Elizabeth a la nationalité des 16 pays où elle est reine ?  Rappelons que son prince Phillip a renoncé à sa nationalité grecque pour devenir le Duc d’Édimbourg de nationalité anglaise.

J’appelle ça de l’opportunisme. En 79 ans, je n’ai jamais eu l’ombre d’une explication. Pourquoi le Canada encourage-t-il cet état de fait ? Je souhaite que ce texte m’apporte une réponse.

 

 

 

 

 

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