Quand on met les vieux en cage.

Imaginez ! Vivre isolé dans sa maison, son appartement ou son studio, sans pouvoir en sortir, comme en prison.  Plus de deux mois ! Sans voir la fin ! Ce sort est réservé aux vieux de plus de 70 ans durant la pandémie qui nous assaille. On veut nous protéger de la propagation du virus Covid 19 parce que nous sommes les plus vulnérables.

Ne pas sortir. Ne pas recevoir, même sa famille et ses amis. Tourner en rond comme dans une cage. Quand on est en couple, on peut converser, partager les tâches et prendre un repas à deux, même aux chandelles. Les vieux solitaires doivent subir la vraie solitude. Le temps est long.

Comment renouveler sa banque de livres quand les bibliothèques sont fermées ? Il reste la musique et la télé qui est dans sa période la plus sombre, outre sa surinformation sur le Covid 19 qui tombe sur les nerfs. La télé est le divertissement majeur pour les vieux en temps normal. Imaginez son importance en cette période de confinement. L’ennui se transforme en tristesse, en déprime, en angoisse et en maladies mentales. Depuis deux mois. Sans déceler une lumière d’espoir au bout du tunnel.

On a beau parler du confinement des adolescents en oubliant bien souvent le confinement des vieux. Je pense aux personnes qui vivent cette période de confinement  dans un petit appartement, comme un 3 et demi, ou un studio. Une vraie cage. Ils sont nombreux parmi les plus pauvres de notre société, mais aussi parmi les vieux qui habitent  un espace restreint dans les tours luxueuses et qui n’ont pas accès aux multiples espaces de loisirs pour éviter les éclosions. Une cage dorée demeure une cage.

Il y a nos vieux éclopés de notre société que l’on parque dans des mouroirs que l’on a baptisés CHSLD. En cas d’éclosions de virus, les chambres deviennent des cages.  Ces vieux-là qui ont besoin de soins spéciaux vu leur condition et que les familles ne peuvent plus prendre en charge. Je pense à ceux que la démence ou l’Alzheimer  assignent  les besoins de spécialistes. Il y a les autres dont le corps connaît des faiblesses si importantes, qui n’attendent qu’une réhabilitation, mais qui demeurent allumés pour partager leurs idées.  Il y a longtemps que le mieux-être de ces habitants est minimaliste.  En somme, ce sont ces vieux laissés pour compte qui ont connu les affres de la tragédie pandémique. Du virus mortel Covid 19, ils furent les grandes victimes prisonnières de leurs cages sans issues.  Un sort malheureux pour ces vieux délaissés par la société.  La société n’aiment point ses vieux.

À l’opposé, j’ai le privilège de vivre cette période dans ma maison entourée d’un grand terrain. Mon avantage d’espace n’empêche pas de subir les inconvénients du confinement. Pas de visiteur. Ni famille. Pas de magasinage. L’épicerie est livrée sur appel comme la pharmacie. Les items ne sont pas toujours ceux commandés. La tristesse est souvent au menu.

Heureusement, mon temps de lecture se passe sur une liseuse électronique avec un approvisionnement de livres sans fin. Les bibliothèques étant fermées ! Outre les reportages fastidieux et abondants sur le Covid 19 que nous transmet la télé, il y a heureusement quelques bons films au cœur d’une programmation morne.

Le bénévolat se poursuit auprès de quatre organismes où je siège sur les comités. Les réunions se tiennent via mon ordinateur grâce au logiciel Zoom de telle sorte que mes activités se tiennent à distance avec efficacité. Tous les participants apparaissent à l’écran et les discussions sont aussi très animées.

La rédaction  de ce blogue m’occupe une à deux journées par semaine. Voilà mon agenda dans ma cage dorée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Une réflexion au sujet de « Quand on met les vieux en cage. »

  1. Merci Claude pour toutes ces grandes réflexions que tu nous livres à chaque mois et même plus. En tant que fidèle lectrice, je trouve ton emploi du temps bien organisé, malgré le confinement…
    Au plaisir ! Céline

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