8 juillet 2024
Quand j’avais 40 ans, je trouvais atrocement vieux les gens de 60 ans et plus. J’osais affirmer comme mes confrères que leurs propos passéistes flirtaient avec le radotage. Dans le confort des acquis de l’âge et avec leur passé comme référence, ils ignoraient que le monde avait changé. Je souhaitais qu’ils s’occupent à autre chose. Qu’ils nous laissent toute latitude à bâtir le monde futur.
Que de choses absurdes peut-on dire à cet âge de la quarantaine ! Surtout, quelle vision négative peut-on propager sur la vieillesse, cette vieillesse qu’on atteindra une quarantaine d’années plus tard ?
Maintenant que j’ai 82 ans, je trouve les êtres de 40 ans, bien jeunes. Les 42 années qui me séparent d’eux sont pleines d’un savoir qui leur fait défaut. Je prêche évidemment pour ma paroisse. Le radotage dont ils nous affublent est en fait un riche passé, un passé fécond qui s’exprime et conseille; là où l’on puise la sagesse.
Est-ce que le monde a changé ? Dans les faits, seul l’environnement de l’Homme s’est transformé ; mais pas l’Homme lui-même. Il est toujours le même depuis le début des temps. Il est si complexe que nous ne vivrons jamais assez vieux pour en saisir toute sa complexité. Les connaissances qui viennent avec les années aident à nous y retrouver un tant soit peu. Lire la suite