La vieillesse, ça n’arrive qu’aux autres.

Combien de fois j’ai entendu le commentaire suivant de la part d’un septuagénaire : « JE NE SUIS PAS VIEUX, JE SUIS JEUNE DE CŒUR » ! Ou encore cette publicité d’un réseau de Résidences pour personnes âgées : « POUR LES JEUNES DE PLUS DE 70 ANS » !

Quel est cette attitude qu’on a de refuser de vieillir ? Quelle est cette obsession de toujours se qualifier de jeunes. Même quand nos artères prennent un coup de vieux.

La jeunesse commence avec la naissance jusqu’à 30 ans et la vieillesse naît avec la réception du premier chèque de pension gouvernemental, comme en Espagne et au Canada, soit à 65 ans et se termine avec notre dernier soupir.  

C’est un choix devenu consensuel dans beaucoup de pays.  Ce n’est pas une question de santé et de forme physique et psychique comme le propagent ceux qui ne veulent pas vieillir. C’est une question de chiffres, d’âge et une période de transition dans la vie.

Avec l’âge moyen, selon les statistiques, qui prend de l’altitude régulièrement et que la santé honore la vieillesse plus tardivement, on a la tendance à fossoyer le mot « vieux » pour le remplacer erronément par « jeune » ou par « aîné ».

Pourquoi emprunter son âge à une jeunesse déjà vécue il y a tant d’années  ou à un terme qui signifie le plus âgé de la famille.  À 81ans, je suis vieux et le benjamin de ma famille car je suis le plus jeune. Et mon frère à 87 ans  est le plus âgé, donc l’aîné. Je ne suis pas l’aîné. Il est donc faux de remplacer le mot « vieux » par « aîné ».

En somme, pour plusieurs qui refuse de vieillir, LA VIEILLESSE, ÇA N’ARRIVE QU’AUX AUTRES. Peut-être qu’on affirme que les autres sont vieux, mais certainement pas nous même. À quel âge que ça arrive d’atteindre le statut d’une personne âgée, d’une personne vieillissante. En fait, à quel âge commence-t-on à être vieux ?

En l’an 1500, on vivait rarement  jusqu’à 70 ans, alors qu’aujourd’hui  on vit plus vieux. Je me souviens en 1960, quand j’avais 20 ans, les vieux mourraient autour de 70 ans et un peu plus.  En 2031, dans moins de 10 ans, 25% de la population aura 65 ans et plus. Et moi, si Dieu le veut, j’aurai 91 ans, donc je ne serai plus un vieux mais, imaginez, un vieillard.

La vieillesse est une PÉRIODE TRANSITOIRE de la vie. Une période heureuse si la santé est au programme. Il faut vieillir pour profiter du charme des ces années  Ce laps de temps se termine avec la mort qui est la partie ultime de la vie. Un voyage à travers le temps.

Je suis sidéré de voir autour de moi autant de vieux qui ne craignent pas la mort, qui se vantent d’être vieux.  Et pourtant, il y a ceux-là  qui craignent de vieillir, et qui souhaitent, qu’en se parant  d’une  fausse jeunesse, ils puissent  appréhender cette mort qu’ils craignent.

Le plaisir d’être vieux accentue l’épanouissement dû à l’expertise acquise au cours de ces longues années qui les ont habitées. Les vieux souhaitent  transmettre ce riche savoir acquis au cours d’une vie, mais aussi la découverte des joies de la vieillesse qui attend ceux qui suivent. Comme la sexualité sentimentale qui prend une place harmonieuse au détriment de la sexualité physique. Et que dire de la liberté de faire le choix de choses passionnantes. Et il y a cette envie de transmettre.  Encore faut-il que des oreilles écoutent et que des yeux lisent. Il y a tant à apprendre des vieux.

La perception faussée de la vieillesse, en ne considérant que les êtres timorés, ouvre la fenêtre sur une vue peu enviable de cette période ultime de la vie.

Bien sûr, la vie en CHSLD pour ceux qui perdent leur autonomie engendre une tristesse. Mais ils ne constituent qu’un groupe de 10% selon les statistiques. Ce sont les autres qui, par respect, leur apportent joie et assistance. On est loin de l’échec de la vieillesse qu’invoquent certain individus.

Je demeure dans une RPA à Brossard entouré de vieux qui participent aux multiples activités offertes avec une joie et un entrain communicatif. Ils sont heureux  et plein de vie. Plusieurs d’entre eux sont nonagénaires. Si c’est aussi cela la vieillesse, sachez que je me joins à eux.

Quand une société permet aux aînés de la société de se retrouver ensemble pour lutter contre l’isolement et bien souvent la solitude, elle enrobe de bienveillance cette période transitoire de la vie.

La perception faussée de la vieillesse, en ne considérant que les êtres timorés,  ouvre la fenêtre sur une vue peu enviable de cette période ultime de la vie.

Cette vieillesse n’arrive pas qu’aux autres, au contraire du titre de ce texte, si on veut accepter de vivre nous même avec bienveillance cette vieillesse.

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3 réflexions au sujet de « La vieillesse, ça n’arrive qu’aux autres. »

  1. Quel beaux texte et vrai tellement vrai moi non plus je ne suis pas l’aînée vous le savez!

    Meilleurs voeux pour une bonne santé à Diane et à toi.

  2. Bonjour Claude, et heureux de pouvoir t’écrire !!!
    Tu te dis vieux, OK mais j’ai à ce jour 89,5 ans né le 03 08 1933…..
    J’ai lu dans un vieux blog que Diane a eu des problèmes, j’espère qu’à ce jour elle est avec toi. Je suis ce soir avec Renée à Ste Maxime dans mon studio pour 8 jours. Nous vivons à Vonnas dans l’ain dans ma maison et mes 2 enfants vont bien ainsi que mes 4 petits enfants. Depuis le 24 décembre je suis arrière grand père d’un garçon nommé Maelo.DIs moi vite si tu as reçu ce mot, je te répondrai.
    En attendant meilleure santé possible bonne année et ne te sens pas trop vieux il y a encore de la place.!!!
    Meilleur souvenir de vous deux. Michel.

  3. J’espère avoir répondu à ce texte. Ma mémoire me flanche. Je te lis toujours, cela me tiens en contact avec toi. Nous gardons toujours un excellent souvenir de vous deux. Nous sommes très admiratifs. Diane St-Hilaire et Claude Bérubé.

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