Doit-on jeter le PUBLI-SAC à la poubelle ?

Ce texte est long et important. Ne vous découragez pas.

À Montréal, il existe un débat qui n’existe pas en région. Il met en présence les anti-Publi-Sac et les pro-Publi-Sac !  Les premiers pour des raisons écologiques et les autres pour des raisons économiques. 

Si Montréal bannissait les sacs sur son territoire, le concept entier des Publi-Sacs disparaitrait  par manque de rentabilité selon la compagnie. Par conséquent, les autres régions du Québec perdront, ipso facto, le sac hebdomadaire, incluant leurs hebdos locaux dont plusieurs ne survivront pas.

Imaginez d’immenses territoires du Québec privés de cette source d’informations rédactionnelles et d’annonceurs. Valérie Plante, la mairesse de Montréal, a, par conséquent, entre ses mains le sort  des 3,5 millions de sacs, livrés à toutes les portes, dans le Québec.

 

Les anti-Publi-Sac évoquent les milliers d’arbres abattus sur le territoire du Québec pour produire des millions  de circulaires qui finiront au dépotoir et des millions de sacs en plastique non recyclables. Soit une raison écologique.

 

Les pro-Publi-Sac énoncent que les circulaires et les Hebdos sont produits 100% avec du papier journal recyclé et des sciures de bois. Les Sacs de plastique sont recyclés à 95%.  Transcontinental, la compagnie, assure qu’après des recherches intensives, les Sacs seront recyclables à 100% bientôt.

 

Je me permets d’aborder ce sujet d’actualité parce que j’ai été un propriétaire et éditeur de deux hebdos régionaux  bien avant l’apparition du fameux PUBLI-SAC.

 

Au départ mes Hebdos étaient vendus à l’unité pour en assurer la rentabilité. Après seulement quatre parutions, j’atteignais une pénétration de 40% de lecteurs. Un succès certain de journalisme.

 

Mais un succès insuffisant pour satisfaire le marché des annonceurs. C’était sans compter un nombre important d’annonceurs qui préféraient et choisissaient la publicité mur à mur soit celle distribuée à toutes les portes du territoire.

 

Postes-Canada remportait la partie. Voilà pourquoi je décidai de distribuer mon hebdo gratuitement à toutes les portes du territoire, soit mur à mur, pour satisfaire une clientèle d’annonceurs. Le résultat  fit que je grugeais favorablement dans les budgets des dépliants publicitaires que j’encartais. C’était là une bonne raison qui justifiait le  passage à la distribution gratuite de mes hebdos et leur rentabilité.

 

C’était aussi sans compter la tâche nouvelle qui m’incombait en plus du journalisme. J’ajoutais celle de distributeurs de circulaires en plus à celle de mes hebdos.

 

Il m’a fallu organiser une opération hebdomadaire d’encartage de circulaires entre les sections du journal. Et mobiliser une armée d’adultes pour accomplir cette opération en un temps record pour ne pas distribuer l’hebdo en retard.

 

Puis, la fastidieuse tâche de recruter une armée d’une centaine de jeunes camelots pour distribuer le journal à toutes les portes.  Un objectif qui nécessitait l’impression du double d’exemplaires. J’avais la tâche d’ordonner l’acheminement selon les particularités de chaque rue.  Pas une mince affaire que de surveiller le travail des camelots afin que le travail soit bien fait. Ce qui signifie répondre aux plaintes des clients-annonceurs quand leurs rues n’avaient pas été correctement desservies. Remplacer les camelots incompétents et former les nouveaux et les payer.

 

À cela, il importait de grandir l’équipe des ventes pour augmenter les revenus. Le coût d’imprimerie, à lui seul, devenait astronomique en doublant le nombre d’exemplaires. À ces frais s’ajoutaient la paye des camelots et l’acheminement des exemplaires à une centaine de camelots.  Il urgeait d’augmenter les revenus et d’inspirer confiance aux annonceurs et à la population.

 

Je vous écris ces lignes en ne relatant pas tout le maintien d’une salle de rédaction et de production sans lesquelles un journal n’existe pas. D’éditeur, de journaliste, de photographe, d’administration et de vendeur, mes fonctions ajoutèrent celles de distribution et d’encartage telles que ci-haut mentionnées. Au lancement d’un hebdo, il faut savoir tout faire. Les structures du journal s’amélioraient et la distribution des exemplaires continuaient d’être une préoccupation constante.

 

C’était bien avant l’arrivée du PUBLI-SAC.

 

Le Sac a soulagé les éditeurs de la logistique de la distribution et leur a permis de se consacrer à leur fonction primordiale soit celle de l’information rédactionnelle et publicitaire.

 

Le Sac répond à un besoin essentiel auprès des annonceurs à la recherche d’une distribution « mur à mur » soit à toutes les portes.

 

Ces gros annonceurs profitent des études qui évaluent le rendement et la consultation des circulaires comme les résultats qui suivent : la livraison totale de foyers rejoints par Publi-Sac au Québec dépasse le 3,5 millions de portes ;  200,000 foyers, grâce à un autocollant, refusent le Publi-Sac, ce qui élimine les sacs inutiles ; 90 % des gens consultent le Publi-Sac ; 99% des annonceurs se déclarent satisfaits tandis que 88% estiment que ce type de publicité contribue à leurs ventes. Voilà des statistiques éloquentes et positives pour ce média publicitaire.

 

Les opposants à la distribution des Sacs invoquent des arguments écologiques et pour y arriver et ils sont prêts à en priver ceux qui souhaitent les recevoir. Ils sont nombreux à vouloir les consulter. De plus, les sacs ont l’avantage de protéger les dépliants et les journaux des intempéries et empêchent la dispersion sous le vent.

 

À remarquer que la circulaire est un média important pour permettre aux commerçants de communiquer la nature de leurs produits. La liberté d’expression est aussi commerciale et est essentielle pour les citoyens de connaitre les aléas des produits qu’ils utilisent et les choix à leur portée.

 

Les Sacs distribuent à chaque porte les hebdos locaux qui sont une source d’informations essentielles pour leur communauté. À l’heure des difficultés des journaux, toute mesure pouvant mettre en danger le Sac entrainera la survie des hebdos régionaux. Il est inconcevable d’imaginer que de grands territoires du Québec seront privés de nouvelles locales. Une catastrophe à l’ordre du jour est à prévoir.

 

Postes Canada ne suffirait pas à la tâche à absorber la manipulation d’une telle quantité supplémentaire en une seule journée. Les Sacs disparaitraient sans pour autant réduire la totalité de papier journal.

 

Plusieurs suggèrent d’utiliser le web pour consulter les circulaires pour mettre fin au règne du sac, cela signifie d’enrichir les méga entreprises du web qui ne contribuent en rien à nos communautés, qui ne paient aucune taxe et aucun impôt et n’embauchent personne.

 

Publi-Sac est devenu une compagnie qui crée des emplois comme les camionneurs et les distributeurs et les encarteurs. Elle permet la création d’imprimeurs, d’infographistes et tous les autres. Elle est la cheville ouvrière de cette industrie depuis 48 ans.

 

Si les annonceurs nationaux et locaux s’attachent de plus en plus aux circulaires, aux dépliants et aux brochures livrés de porte à porte, c’est qu’ils atteignent des résultats intéressants de ventes. Et si les consommateurs feuillettent de plus en plus ces publicités imprimées, c’est qu’ils y trouvent  les produits recherchés.  En feuilletant  son hebdo local, le lecteur y apprendra les nouvelles et la vie communautaires, tout ayant accès aux petits annonceurs locaux.

 

Je pourrais ajouter bien des commentaires comme le opting-in, le opting-out et l’utilisation du web, mais la longueur de ce texte m’oblige à m’arrêter.

 

Au fil des ans, le sac est devenu un média incontournable de la vie économique. Son absence serait une catastrophe, un chainon manquant à la liberté d’expression.

 

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