Les lobbyistes influent sur la société et les décisions gouvernementales plus qu’on l’imagine. L’influence qu’ils exercent n’est pas négligeable et pèse dans la balance. On ne peut imaginer combien de décisions qui touchent l’orientation de notre société et notre vie quotidienne ont une sauce qui goûte les intérêts commerciaux des grandes entreprises et des grands groupes associatifs.
Tout récemment au cours d’une entrevue télé, le chef de la CAQ, François Legault, soulignait les nombreuses heures passées à rencontrer les lobbyistes comme UBER et Énergie-Est et les autres.
Comme des fourmis et des abeilles, les lobbyistes sillonnent les couloirs des Parlements et les officines ministériels. Ils ont comme mission de convaincre et mettre de la pression sur les personnages politiques, ministres, hauts-fonctionnaires et autres dont les décisions peuvent influencer les avantages de l’entreprise ou de l’association qui les embauche. D’une simple activité d’informations, l’art du lobby est devenu une carrière bien rémunérée et très structurée pour les influences. De super vendeurs ! Généralement il s’agit d’une belle carrière « post-carrière » pour les politiciens ou hauts-fonctionnaires qui connaissent les rouages de la bureaucratie et qui ont des relations personnelles avec les individus qui peuvent faire bouger les dossiers sensibles. Leur travail peut apporter des informations pertinentes, mais aussi des appuis et des manipulations souvent malsains.
On cite fréquemment la présence de lobbyistes dans bien des dossiers, mais on ignore leurs influences et leurs stratégies. On ne peut que l’imaginer !
Il suffit de concevoir les manigances des magnats du pétrole qui ont les moyens financiers de s’attacher d’ex-premiers ministres. D’imaginer les entreprises d’armes militaires et individuelles comme aux États-Unis qui embauchent une armée de super vendeurs prestigieux pour convaincre le vote indépendant et individuel de chacun des membres du congrès. Que penser du Canada et du Québec ? D’imaginer aussi l’influence des lignes aériennes comme Air Canada qui vient de réussir un tour de passe-passe avec les gouvernements provincial et fédéral. Pauvres employés d’AVÉOS en manque de lobby ! Que ce soit la Cséries avec le lobbyisme de Bombardier et le lobbyisme d’Air Canada avec la loi C-10. Comment se faire à l’idée du travail des représentants des éleveurs de porc et des producteurs de lait (versus les quotas) et de maints autres produits agricoles. Les négociations du bois d’œuvre embauchent une armée de spécialistes dans la vente. Les entrepreneurs en construction aiment faire modifier des lois. Comment penser que le ministère de la Santé ne reçoive pas la visite des compagnies pharmaceutiques, des ingénieurs, des médecins, des pharmaciens, toutes les corporations médicales, et autres pour faire fructifier leurs intérêts, bien souvent au détriment de la population. Ajoutons à ce ministère celui des Transports si décrié.
Peut-on imaginer la saga d’UBER, où le premier ministre et son ministre ont tergiversé aussi maladroitement, sans la persuasion de lobbyistes à la solde d’UBER. Les Jeunes libéraux, avec une opinion diamétralement opposée à leur chef, ont réussi à jouer un rôle déterminant pour mettre en veilleuse, pendant une période de trois mois, la loi votée ; cela grâce à une lobbyiste qui est une ex-directrice de l’association des Jeunes libéraux. Comment est-ce possible de manipuler le pouvoir de la sorte?
Nous verrons la version édulcorée de la loi sur les pitbulls. Je veux bien que la SPCA et les vétérinaires défendent le sort des animaux, mais pas au détriment des êtres humains.
Quel rôle a joué les Commissions scolaires dans l’abandon de la décision de les éliminer ? Quelles influences bien ficelées a exercé la famille Bombardier-Beaudoin dans les dossiers de la Cséries et celui de la cimenterie Mc Innis de Port Daniel pour réussir à faire investir les gouvernements dans ces projets ? Le dossier « Énergie-Est » est fort probablement le plus bel exemple de ce phénomène à étudier. Aussi pourquoi le gouvernement n’a-t-il pas réussi à implanter son intention de fixer le prix des livres ? Pourquoi ceci ? Pourquoi cela ? Seuls les médias ont un ascendant en faveur des citoyens ! Mais sûrement pas les lobbies !