Un sonneur d’alertes ou un délateur.

Quand il  a été question que les policiers traquent les citoyens habiles aux « partys » clandestins réunissant plus de dix personnes, ll fut question de protéger la population de la pandémie qui l’assaille. Mais comment les policiers peuvent-ils savoir que les délinquants sont regroupés dans telle ou telle maison sans qu’un voisin leur signale cette présence.

Il ne fut pas long que les commentaires outrés se fassent entendre. Nous ne sommes pas un peuple de délateurs. Les commentateurs et beaucoup de ceux qui profitent des médias trouvèrent malsain qu’on invite notre bon peuple à dénoncer les hors-la-loi qui outrepassent les règlements sanitaires  qui protègent les citoyens contre un ennemi qui fait rage sur toute la planète soit le virus Covid 19.

Durant les guerres, les délateurs ont dénoncé des voisins ou des compagnons de travail. Les films nous ont montré à satiété les individus qui les dénonçaient à l’ennemi avec l’objectif d’être eux-mêmes épargnés des sévices ou des arrestations. Nous ne voulons pas de cette activité déshonorante en Amérique du Nord, disent-ils avec une moue à l’avenant.

Et pourtant la délation est un des outils les plus précieux des policiers pour résoudre les crimes. Nous sommes heureux et fiers quand les policiers mettent la main sur des criminels en fuite. Surtout quand cela se produit rapidement. Je me souviens lors de l’attentat terroriste au Bataclan à Paris. Le lendemain matin, les policiers envahirent un appartement à quelques pas seulement et prirent par surprise les terroristes. Comment était-ce possible sans des délateurs qui fournirent les détails concernant la fuite des criminels ?

Ah ! Voilà ces gens ne sont pas des délateurs, mais des sonneurs d’alarme selon la rectitude politique qui sévit en cette période frileuse.

Remarquez que la plupart des nouvelles que les journalistes vous rapportent sont le lot de délateurs. L’autre jour, un journaliste termina son texte en soulignant que son informateur a demandé l’anonymat par la peur de perdre son emploi parce que sa fonction implique le secret total. Voilà une situation où le délateur en informant un journaliste commet une trahison envers son employeur, souvent l’État.

Dans la haute gestion, il est normal qu’un patron puisse gérer son directorat avec la haute confiance en son personnel qui partage la confidentialité d’un dossier délicat. Imaginez sa colère en lisant, le lendemain matin, son dossier dans un journal, un scoop, disons une primeur qui sera reprise dans les autres médias. Imaginez sa quête à retrouver le délateur qui n’avouera pas son délit. Imaginez un directeur qui travaillera en soupçonnant la probité d’un membre de son équipe. Imaginez le chaos que la révélation du dossier secret occasionnera dans plusieurs organisations impliquées. Cette nouvelle sortie trop en avance provoquera-t-elle un intérêt sans conteste pour les lecteurs que nous sommes ?

Et pourtant elle est l’œuvre d’un dénonciateur, un délateur, un compagnon de travail à qui on ne peut faire confiance. Mais dans le monde des médias, on dira une source anonyme. Il sera considéré comme un sonneur d’alarme. Ça, c’est honorable. Il a participé à l’information du public. La source d’une information est-elle morale ou amorale ? Où commence et où se termine l’information.

Alors un citoyen informera la police d’une réunion festive dans le garage de son voisin, réunion qui contribuera à l’éclosion d’un virus. Mais c’est malsain dira-t-on. On ne peut faire ça à un voisin. C’est déloyal.  Pourtant voilà un brave qui devrait arborer la médaille du sonneur d’alerte.

Face à ce dilemme, il y a une question de morale. Quand est-ce moral et amoral ? Ne sommes-nous pas en guerre…contre le virus qui a tué plus de 10,000 Québécois et rendu malades un nombre plus impressionnant ?

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