Plusieurs me demandent comment je me suis rendu à 100 ans?

Non !  Je ne suis pas encore centenaire. J’ai 79 ans. Il me faut encore une bonne vingtaine d’années avant d’atteindre cet âge vénérable. Mais, j’ai croisé un centenaire plein de vie qui préfère marcher avec sa canne et qui discute avec un esprit si vivace. Sa fille Ethel Price et son gendre Jean-Guy Moreau, ses proches aidants, lui ont suggéré de répondre à la question qui coiffe ce texte. Je lui cède mon blogue cette semaine afin que vous profitiez de l’expérience de vie d’un centenaire.
Je laisse donc la parole à monsieur James W. Price.

Mes chers amis, je divise mon texte en plusieurs thèmes.

En tout premier lieu, c’est l’aspect santé : Est-ce une question héréditaire? De fait, ma mère Emma a vécu 99 ans et ma sœur jumelle Florence 97. Quelle chance de recevoir

le cadeau essentiel d’être en excellente santé psychologique et physique avec le désir de s’en occuper avec le plus grand soin. Je remercie le destin tous les jours au réveil d’être toujours en vie et en santé In & Out.

L’importance du sommeil : Je remarque que je dors de plus en plus, souvent 12 heures de suite sans compter 2 petites siestes, une après le repas du midi et une autre suite au souper. Je dors dès que je pose la tête sur l’oreiller. Le soir, à l’heure d’aller au lit mon esprit arrive à se dégager de tout, pour dormir en paix. Je me sens reconnaissant et je vis de la gratitude de pouvoir me reposer si facilement.

L’exercice physique demeure une activité indispensable pour maintenir le corps en bonne condition. J’ai pratiqué des sports comme le hockey, du ski de fond en famille, etc. et beaucoup de marche. Malgré une chute malencontreuse lors de la crise du verglas de 1998, j’ai persisté avec la marche quotidienne supportée par une canne et plus récemment 2 cannes. Mon objectif pour la marche quotidienne est relevé : jusqu’à 4 heures par jour dans la maison ou, quand la météo le permet, sur mon balcon. Je fais tout en mon pouvoir afin de conserver la capacité de me déplacer par mes propres moyens.

Parlant de mon balcon, quand il fait beau, j’y passe une bonne partie de mes journées car c’est plein de vie sur ma rue. C’est un moyen que j’affectionne pour faire le plein de soleil et de bon air qui me font grand bien et m’aident à passer l’hiver. Plusieurs me saluent en passant en face de notre demeure ancestrale. Il s’agit d’une des maisons construites par la ville il y a 100 ans pour les employés d’usine et qui a rendu service à plusieurs membres de la famille. Mes proches m’accompagnent souvent pour une séance de balcon en respectant la distanciation et le couvre visage. Sinon quand je me retrouve seul, c’est un bon temps pour réfléchir et vivre de la reconnaissance et de la gratitude pour la chance que j’aie de vivre le grand âge en bonne santé In & Out.

Côté nutrition, je me surveille de près. Je vise à conserver un poids santé. Un repas plus copieux est suivi par un autre plus léger. Je continue à me préparer de la bouffe facile à cuisiner et mes enfants, qui sont très proches et généreux semblent toujours prévoir une portion pour leur père âgé. J’utilise l’ail abondamment avec plusieurs mets. C’est comme un remède naturel pour contrer les microbes.

J’ai vraiment le sentiment d’être utile car, entre autres, je suis celui qui est toujours en poste pour recevoir et transmettre les nouvelles de tout le monde. Je passe ainsi beaucoup de mon temps, au téléphone et aussi sur mon nouvel appareil Google duo à qui je peux parler et qui me répond. Je lui ai même posé une colle à savoir de jouer une « toune » de mon enfance à Louisbourg au Cap Breton, mon lieu de naissance. Pas mal brillant et très écoutant mon Google duo s’est exécuté parfaitement.

Mon lieu d’origine (Louisbourg au Cap Breton) où j’ai vécu jusqu’à 8 ans demeure une présence intense dans le cœur. J’y suis retourné quelques fois en voiture (1,500 kilomètres) avec la famille afin qu’on attrape tous le bon air salin de la haute mer qui pénètre jusqu’à l’âme.

Depuis le début de la pandémie, j’ai cessé de jouer aux cartes par mesures préventives. C’est une activité qui me manque car c’était un bon exercice pour l’esprit. Au skip bo, je m’appliquais à développer une stratégie défensive qui me servait tant et si bien que je pouvais gagner régulièrement. Pour compenser, je me concentre un peu plus sur la lecture. Je gère un agenda bien garni qui m’aide à penser aux fêtes de tous les nombreux membres de la famille et aussi à d’autres proches. C’est dans l’enthousiasme que je signe de nombreuses cartes de vœux. Un bon temps pour désirer intérieurement juste du beau, du bon et du bien à chacune, chacun.

Mon épouse Thérèse, que j’ai rencontrée, il y a près de 80 ans, a donné naissance, dans la joie, à nos 6 enfants. L’aîné, un garçon, a été suivi de 5 filles, dont trois demeurent tout près et me rendent services en continu. Mon aîné, qui demeure à Laval, et deux des filles, l’une habitant près de la frontière USA et l’autre près d’Halifax en Nouvelle Écosse, se manifestent pratiquement quotidiennement. Non seulement tous mes 6 enfants me sont très dévoués mais en plus ma belle-fille et mes gendres me rendent toutes sortes de services pour que ma vie continue d’être très agréable. Je vis un grand bonheur en relation avec plus de 40 petits-enfants et arrière-petits-enfants. Comme je me sens choyé d’être si bien entouré de celles et ceux que j’aime. La vie continue d’être réjouissante et positive avec tout ce bon monde généreux et disponible.

Enfin, comme plusieurs Drummondvillois, j’ai eu une longue et agréable carrière pendant 45 ans à la Celanese (1938-1983). J’ai gravi plusieurs échelons passant de commis jusqu’au poste de surintendant à la centrale thermique. Nous formions toute une équipe unie. Encore aujourd’hui (pour ceux qui sont encore vivants) nous nous réunissons, périodiquement, autour d’un repas amical. J’espère que nous continuerons à nous rencontrer après la Pandémie.

Dès le début de ma retraite ma chère épouse a connu des ennuis de santé. C’est ainsi que j’ai appris le nouveau métier d’homme à tout faire dans la maison. J’ai toujours eu à cœur de prendre le plus grand soin de ma femme bien aimée. Je suis même devenu un cook entreprenant en développant une qualité de muffins, bons pour la santé, que je produisais en quantité industrielle pour pouvoir en offrir aux membres de la famille. Quand ma chère épouse Thérèse nous a quittés en 2006, je pouvais dire que j’étais autonome. Je réalise aujourd’hui l’importance de mon apprentissage afin de me débrouiller dans les diverses tâches de la maison. L’installation d’un siège d’escalier et les services de Logisoutien, une ressource humaine pour le ménage, m’ont donné un bon coup de main.

Mon principal objectif c’est de continuer de vieillir chez-moi près de mes proches qui me rendent services si généreusement. C’est dans un esprit collectif et communautaire qu’il devient possible de continuer à vivre chez-soi, même rendu au grand âge… l’âge d’apprendre à demander et recevoir pour ses besoins après avoir eu tellement de joies à donner. Quel beau cadeau de la vie de pouvoir durer si longtemps dans ma demeure, chez-moi et y vieillir paisiblement grâce à l’aide de celles et ceux qui me sont proches. Merci, merci et merci…

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Une réflexion au sujet de « Plusieurs me demandent comment je me suis rendu à 100 ans? »

  1. M. Price, quel beau message d’espoir
    Chanceux homme, qui plus est, il sait l’apprécier sa chance.
    Il a une vie exceptionnelle et est bien entouré. C’est un plus. Ce qui me frappe particulièrement c’est sa philosophie de vie. Au delà de sa génétique évidente le goût de vivre prime. Merci de me le faire connaître, ma journée est comblée

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