Une nouvelle civilisation de barbus.

Le 25 septembre 2025

Durant mes 84 années passées, que de « MODES » j’ai vues et parfois adoptées ! Chaque décennie innove. Chaque décennie apporte ses couleurs et formes que les citoyens adoptent allégrement. « ON APPELLE CELA LA MODE », et pourquoi pas les modes. Généralement, cela ne dure que l’espace d’une décennie pour laisser la place à une nouvelle.

Les designers et couturiers créent chaque année les modes vestimentaires qui sont adoptés par les vedettes qui deviennent les influenceurs auxquels se ligue la panoplie de consommateurs. Je me souviens des jambes de pantalons, portés par tous, qui s’élargissaient à la base et qu’on avait baptisées la « mode éléphant ».  Je me souviens de ces souliers verts qui s’adaptaient aux pantalons verts pour les hommes, et que dire des femmes dont les robes s’allongeaient et se réduisaient aux humeurs des couturiers.

Les mêmes couleurs et tissus habillaient toute une civilisation. Les femmes ont porté des talons hauts et aiguilles à la mode pour ensuite adopter les bottes. Les multiples couleurs de cheveux et de lèvres devinrent des normes de beauté. Les hommes ont adopté les cheveux longs pendant quelques années, puis les cheveux courts, sans oublier les colliers-bijoux les plus hétéroclites autour du cou.

En fait, la mode changeante a costumé des nations entières pour une période dans le temps au grand plaisir des entreprises vestimentaires et de produits cosmétiques qui ont engrangé et engrangent encore aujourd’hui des profits mirobolants.

Imaginez ! Alors que les galas deviennent la circonstance pour porter les TUXEDOS pour les hommes et l’occasion appréhendée pour les femmes de porter de splendides robes vaporeuses parfois entr’ouvertes, les années plus récentes ouvrent la porte à DES JEANS TROUÉS, qui font fureur dans le Bronx pauvre et latin de New York, et j’ajoute les souliers-tennis ou les souliers de course qu’on couronne d’un smoking brillant pour les hommes. Que dire des robes qui laissent une plus grande portion à la peau dénudée des femmes et des bottillons noirs pour couvrir leurs pieds ? On appelle cela la mode, une mode plus décontractée, dit-on.

Après une absence de huit ans, à mon retour au pays, LES TATOUAGES qui ornent les corps des tribus primitives que j’ai visitées sont devenus l’apanage des corps civilisés des pays occidentaux. On ne parle plus d’une mode passagère puisque les tatouages s’incrustent à perpétuité dans la peau. Pour certains, il s’agit d’un dessin par ci et par là, mais, pour d’autres, c’est le corps entier qui supporte les monstrueux dessins des artistes qui maitrisent les aiguilles et les seringues au lieu des célèbres pinceaux.

UNE NOUVELLE CIVILISATION DE BARBUS.

J’ai toujours été impressionné par les barbes que portent la majorité des habitants du Moyen-Orient, comme les Arabes. Pour eux, il s’agit d’une mode qui dure depuis des lustres. Mais pour nous, tout récemment, il a fallu que quelques vedettes de Hollywood aient décidé de commencer à la porter pour provoquer un raz de marée qui a anéanti tout l’Occident. Presque tous les mâles, de ces pays dits civilisés, portent maintenant LA BARBE. Les barbes au pluriel, devrais-je dire, car elles se conjuguent en de multiples parures. Ceux qui ne la portent pas, comme moi, joignent un groupe minoritaire.

Pourtant, il suffit de les examiner, entre autres à la télévision, qui est devenue le tréteau de la parade des barbus. Je vous avoue que l’apanage poilu n’avantage pas la physionomie de tous. Il y a les touffus, les imberbes, les blanches, les noires et les rousses.

Les fabricants de rasoirs ont créé de nouveaux modèles pour différents styles de pilosité faciale : des poils courts, des poils longs et une longueur intermédiaire.  Il y a ceux qui ont choisi le modèle où la pleine figure est envahie. Puis, il y a aussi ceux qui ont préféré la moustache et la barbiche, soit le modèle qui contourne la bouche.

Il y a les imberbes qui n’ont pas choisi un spécimen grandiloquent faute de poils suffisants. Pourquoi les conservent-ils ? Ils semblent fiers d’exhiber leurs touffes de poils dispersées et d’afficher leur statut de personnes imberbes. Ils n’ajoutent pourtant rien à la beauté de leurs visages.

Par contre, je reste étonné des autres qui taillent la longueur des poils à une longueur minime qui donnent l’apparence d’une jeune barbe non taillée. En fait, j’ai l’impression qu’ils ont oublié de se raser le matin. Le résultat est une allure défraichie, qui n’avantage pas son auteur, surtout quand il porte le tuxedo lors d’un gala.

Je termine mon laïus en affirmant que la barbe est une mode qui n’avantage pas toutes ces personnes qui la portent. Plusieurs embelliraient leurs visages et leurs allures en ne la portant pas. Cependant, les diktats de la mode faussent le jugement. Les critères de la beauté subissent un assaut absurde au détriment de la beauté toute simple.

Oui, quand j’avais 30 ans, j’ai succombé à certains éléments de cette mode. J’ai porté les cheveux plus longs, les couleurs criardes de mes vêtements, le collier de bijoux autour du cou, sans oublier un collier de poils tout le long de la mâchoire.

Il y avait un ministre du nom de Bérubé qui portait le même collier barbu que moi. À cette époque, cette mode des poilus n’était pas généralisée. Elle visait plutôt les intellectuels, les professeurs et les éditorialistes comme moi et un ministre par surcroit

Comment puis-je protester contre cette mode omniprésente qui nous envahit aujourd’hui, alors que j’y ai moi-même cédé dans ma jeunesse ? Je dois avouer que la sagesse a certainement éclairci ma perspective depuis. Voilà pourquoi je m’insurge contre notre société de barbus et de tatoués à l’image des tribus primitives que j’ai côtoyé au cours de mes voyages.

En terminant, je ne voudrais pas esquiver l’émergence, comme l’indique le titre du texte, d’une nouvelle société de barbus.

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