23 juin 2025
Ce fut une grosse nouvelle. Une nouvelle qui nous laisse pantois. Le PDG d’Hydro-Québec, MICHAËL SABIA, après seulement 2 ans de services, abandonne son prestigieux poste. Pourtant, lors de son embauche, il signait un mandat de 5 ans, enjolivé du plus haut salaire accordé à un haut fonctionnaire québécois. Un contrat qui lui garantissait la fonction pour la durée de cette période.
Un salaire de 659,000$ auquel s’ajoute un boni lié à la performance, des allocations diverses et une voiture luxueuse totalisent un revenu de 840,000$. Quand on pense que le premier ministre François Legault profite d’une rémunération de seulement 270,000$.
Michaël Sabia met fin à ce contrat après un exercice de seulement deux ans. Il retourne à la scène fédérale qu’il avait quittée pour accéder au prestigieux poste de grand patron d’Hydro-Québec. Durant ces deux années, il a montré sa compétence et élaboré un plan de développement d’envergure audacieuse pour la Société québécoise. Imaginez ! Un investissement de 600 milliards de dollars sur une période de 40 ans ! Mais il sera absent pour en enclencher le processus.
Ajoutons cette entente réussie avec le premier ministre de la Province de Terre-Neuve pour le développement des barrages au Labrador qui devait être signée bientôt. Mais, il ne sera plus là pour la signature définitive ni le premier ministre terre-neuvien. Souhaitons que les successeurs finalisent ce projet.
J’admets que la fonction fédérale est intéressante et stimulante, mais Sabia était engagé pour un mandat de 5 ans avec le provincial. Contrairement à ce qu’on peut penser, il est donc facile de mettre fin à une entente bien signée. Pourtant, on lui a promis des revenus alléchants et un pouvoir mobilisateur. Voilà des conditions supérieures à la norme ambiante, bien suffisantes pour un engagement sérieux de la part du candidat. Peu importe l’offre plus alléchante qu’on lui fait miroiter ailleurs.
Il a eu trois PDG de haut calibre qui se sont succédé à Hydro-Québec en moins de 10 ans. Un scénario idéal pour ralentir le sain développement d’Hydro-Québec et de l’énergie électrique au Québec. Et tout cela malgré les émoluments importants que l’entreprise concède aux candidats de haut calibre pour cette fonction essentielle à l’évolution prospère de notre nation. Cependant, j’avoue que chacun des trois a apporté une hausse de prospérité financière et sociale à l’entreprise durant les courtes périodes de leur leadership.
Il y eut Éric Martel, qui a marqué avantageusement Hydro-Québec de 2015 à 2020. Que l’excellence de son mandat fût amplement reconnue, il demeure qu’un second mandat aurait été bénéfique et apporté la prolongation d’une stabilité profitable. En 2017, il a engrangé un revenu de 802,387$.
Il a quitté, après 5 ans, cette fonction pour accepter l’offre de Bombardier aéronautique où, en 2022, il empochât la fabuleuse somme de 8,66 millions de dollars. Somme bien méritée en considérant le résultat faramineux de réussite qu’il apportât à Bombardier. Mais démontre l’illustration manifeste de l’étourdissante rémunération des hauts dirigeants de talents.
Pour le remplacer, les yeux se tournèrent vers Sophie Brochu, qui donna durant de nombreuses années un élan d’envergure à Gaz Métro, puis à Énergir.
Première femme à ce poste chez Hydro-Québec, son revenu total a atteint 860,000$ auquel s’ajoutèrent des revenus d’administratrice sur quelques conseils pour dépasser la somme du million de dollars. À défaut de respecter son mandat de 5 ans, elle quitta après 3 ans. Elle était convaincue d’avoir réussi à implanter solidement ses projets. La PDG jugea que le temps était propice à son départ pour laisser à quelqu’un d’autre le soin de réaliser les plans qu’elle avait conçus avec son équipe. Aucun autre emploi à l’horizon n’expliquait son éloignement.
Le « quelqu’un d’autre » s’avéra être Michaël Sabia, dont la courte présence de 2 ans fut marquante et d’avenir.
Mais le non-respect des mandats prive Hydro-Québec de dirigeants qui accumulent une expérience et une connaissance approfondie du monde de la transmission énergétique et électrique. Hydro-Québec a été au cœur du développement économique de notre province qui se veut être un pays. Et parmi ces Canadiens qui souhaitent constituer une nation, soit le peuple québécois. Et l’avenir qui s’annonce électrique voue à cette entreprise de l’État la nécessité de profiter du leadership de dirigeants visionnaires et ambitieux pour au moins une dizaine d’années chacun.
Pour mettre la main sur des individus super compétents, il faut offrir un salaire que je qualifierais d’astronomique auquel doit s’ajouter plusieurs bonis fort alléchants quand, sous leur gouverne, les résultats attendus sont atteints.
Des chercheurs de têtes sillonnent les grandes entreprises pour dénicher les oiseaux rares qui les dirigent avec succès. Ces présidents-directeurs généraux émergent d’autres grandes entreprises et apportent un savoir et une maitrise dans la gestion de haute voltige.
Pour illustrer des comparaisons, il suffit de mentionner qu’un député au gouvernement canadien reçoit un salaire de 209,800$ plus des allocations supplémentaires pour d’autres fonctions. Soit près du double d’un député provincial. Le premier ministre du Canada, Mark Carney, doit s’attendre à recevoir un salaire de 419,600$, plus des allocations et une automobile luxueuse. Le premier ministre du Québec doit se contenter de 270,000$. La prodigalité financière d’Ottawa illustre bien la hauteur potentielle de l’offre proposée à Michaël Sabia.
Le Québec attribue annuellement à Geneviève Biron, PDG de Santé-Québec, 652,050$ plus des bonis et allocations de fonction. Il porte le salaire du PDG de la SAQ, Jacques Farcy, de 551,404$ à 645,108$ malgré une baisse des profits et des ventes. Malgré le fiasco de la SAAQclic, le PDG Éric Ducharme reçoit des émoluments de 310,063$ plus les allocations de fonction. Et je termine en soulignant que Charles Émond, PDG de la Caisse de dépôt et de placements, justifie une rétribution de 4,9 millions de dollars.
Je souhaite en terminant que ces hauts salariés de l’État ressentent le besoin d’effectuer leurs mandats par respect envers la population qui supportent ces émoluments et dont le salaire moyen actuel est de 64,351$ alors qu’il était de 44,550$ en 2022. Un écart phénoménal entre les salariés moyens et les PDG, dont nos réflexions intenses ne changeront rien.